Grand Theft Auto IV : The Ballad of Gay Tony

  • Lancé en octobre 2009 sur Xbox 360, puis sur PS3 et PC l'année suivante
  • 4,04 millions d'exemplaires écoulés en version boîte (dans Episodes from Liberty City)

Le pitch : Luis Lopez a grandi dans la rue, en se faisant davantage remarquer pour ses délits en tous genres que pour ses talents de rappeur, jusqu'à se retrouver en prison. Il s'est alors bâti un physique de déménageur, qui lui a valu d'être engagé par Anthony "Gay Tony" Prince en tant que garde du corps, avant de devenir son bras droit. Leur relation professionnelle s'est ainsi vite transformée en une amitié dont la solidité sera mise à rude, l'empire festif du roi des nuits de Liberty City menaçant de s'écrouler sous les dettes.

The Lost and Damned était déjà sévèrement burné, au point d'exhiber le membre pendant d'un politicien corrompu face à la caméra. The Ballad of Gay Tony se révèle encore moins frileux, au travers de scènes de rapports sexuels très explicites. Celles-ci se déroulent souvent dans les toilettes de Maisonette 9 (l'une des discothèques de Tony), avec les inconnues que Luis séduit en dansant langoureusement sur la piste, un mini jeu rythmique nettement plus sensuel qu'à l'époque de GTA : San Andreas, surtout comparé aux séances non moins rebondissantes de lowriding d'antan. Parfois, c'est Jodi qui l'invite via son oreillette à la rejoindre dans la salle de sécurité en prétextant une raison fallacieuse, histoire de lui faire un strip-tease assorti d'une petite gâterie, ou de l'houspiller suite à ses aventures d'un soir, caméra de surveillance à l'appui. Car Luis doit s'occuper du management de l'établissement, ce qui suppose non seulement de véhiculer les VIP en leur rendant éventuellement des services bien particuliers au passage, mais aussi de se débarrasser des troublions copieusement alcoolisés. Évidemment, l'un des autres passe-temps de ces boîtes de nuit est de s'adonner à la boisson avec les convives ou en solitaire, sans savoir où Luis va se réveiller. Cela peut-être au fond d'une poubelle, au beau milieu d'un parc, ou carrément dans les cieux avec un parachute sur le dos.

Night high

Heureusement, Luis n'a pas le vertige, de sorte que l'on a loisir d'explorer les hauteurs de Liberty City grâce au base jump, certains envols et atterrissages s'effectuant sur des véhicules. Et dans l'hypothèse d'un amerrissage, il sait naturellement nager, des aptitudes potentiellement très utiles pour la pratique de la version motorisée du triathlon qu'introduit cet opus. Notre sportif a aussi l'opportunité de travailler son swing au club de golf, ou dans un registre moins chic de participer à des combats de cage, à moins que l'on se contente de parier. The Ballad of Gay Tony multiplie ainsi agréablement les occupations annexes, malgré leurs airs de déjà vu. C'est justement le cas des Drug Wars, très semblables aux Gang Wars du précédent épisode et toujours synonymes d'un infini grabuge. Les missions principales peuvent d'ailleurs être recommencées à volonté une fois l'aventure achevée, dans l'optique d'obtenir un meilleur score et de remplir des objectifs optionnels. Cette approche marque un retour vers le scoring des débuts de la série, déjà initié avec Chinatown Wars. Cependant The Ballad of Gay Tony s'accompagne d'un scénario autrement plus élaboré, encore rehaussé d'un ton qui allie l'humour à une forme de dramaturgie caustique, et finalement plus optimiste qu'escompté. En plus de montrer Liberty City sous un autre jour, ou plutôt une autre nuit, ce volet développe donc à son tour les intersections entre les existences des principaux protagonistes qui partagent l'univers de cette trilogie, posant ainsi les fondations de GTA V.

L'anecdote : Les propos de Luis ont été légèrement modifiés dans les missions qui s'entrecroisent avec celles de GTA IV.