Grand Theft Auto : Chinatown Wars

  • Lancé en mars 2009 sur DS puis en octobre sur PSP
  • 2,24 millions d'exemplaires écoulés

Le pitch : Suite à l'assassinat de son père, Huang Lee s'envole pour Liberty City afin d'amener un sabre antique à son oncle Kenny, espérant ainsi assurer la pérennité de la Triade familiale. Mais à peine le temps d'atterrir sur le tarmac qu'il tombe dans une embuscade.

Dépossédé de cette relique prétendument sacrée, Huang jure de venger l'honneur de sa lignée et de démasquer l'auteur de ces manigances...En découvrant Liberty City depuis un point de vue aérien sensiblement éloigné, difficile de reconnaître la mégapole arpentée par Niko un an plus tôt, surtout avec l'aspect cartoon que suscite l'affichage en cel-shading. Des choix dictés à Rockstar Leeds par les capacités techniques relativement modestes de la DS, qui feraient presque passer Chinatown Wars pour un retour aux origines de la saga. Cette impression est en partie justifiée, la conduite et les gunfights reprenant un virage très arcade. En témoignent les armes dévastatrices réintégrées à l'arsenal comme le lance-flammes ou la tronçonneuse, et les scènes de guérilla urbaines qu'elles occasionnent face aux policiers, voire aux tanks de l'armée. Même le nouveau système de traque suit cette philosophie, puisqu'il suffit désormais de se débarrasser des forces de l'ordre à proximité pour faire diminuer progressivement le niveau de recherche. Enfin on doit se cantonner au plancher des vaches et aux escapades sur l'eau, car si Huang sait heureusement nager, l'angle de présentation interdit le pilotage d'engins volants. Cet épisode n'est cependant pas hermétique aux avantages de la modernité.

Technology...

Il introduit naturellement moult manipulations tactiles, par exemple pour fouiller les poubelles, gratter les tickets de loterie, piéger un véhicule ou se fabriquer des cocktails molotov dans les stations service. Idem pour le vol de voitures qui nécessite de manier le tournevis ou de pirater l'ordinateur de bord avant de démarrer. Et bien que les radios soient limitées à cinq stations, instrumentales en prime (la liste s'étoffera sur le cru PSP), les véhicules embarquent un GPS très pratique pour se repérer dans cette mégapole totalement ouverte d'emblée, à laquelle il ne manque que l'arrondissement d'Alderney par rapport à GTA IV. En outre, la caméra dynamique, contrôlable manuellement, se révèle précieuse pour explorer ses moindres recoins, notamment dans l'optique de détruire les caméras de surveillance à l'aide de projectiles explosifs. Positionnés à des endroits stratégiques, ces mouchards visent à entraver l'occupation centrale qui vient s'ajouter à la multitudes de petits boulots déjà présents dans cet opus, le trafic de drogue, ou plutôt les "infos-trafic" en l'occurrence.

...Addict

Plus développé que jamais, ce business s'appuie sur l'assistant personnel, ou "Badger" dans le jeu. Quoique déjà dépassée à l'époque, cette évolution logique du téléphone cellulaire permet de commander des armes en ligne sur AmmuNation.net, mais aussi de communiquer avec les dealers (répertoriés dans les contacts une fois croisés) par le biais d'emails. De bons tuyaux se glissent souvent parmi les messages, facilitant les décisions d'achat de marchandises pour les revendre ensuite à un meilleur prix. Une véritable économie parallèle s'organise ainsi autour des tarifs variables des différents types de stupéfiants, affiliés aux gangs. Grâce à cette activité addictive et potentiellement très lucrative, on parvient rapidement à s'offrir les nombreuses planques pour y stocker ses réserves, tant il est risqué de se balader avec les poches trop pleines. Les transactions occupent par conséquent une place prépondérante dans l'épopée de notre jeune dragon, au point d'occulter les missions principales. Celles-ci sont d'ailleurs rejouables à l'envi pour tenter de décrocher des médailles et d'améliorer son score, des performances que l'on peut faire partager sur le Social Club, en sus d'un panel de modes multi joueurs fort complet. En somme, Chinatown Wars n'est pas une itération passéiste sous dimensionnée, ni même édulcorée pour s'adapter à la portable - et au public - de Nintendo. L'omniprésence des drogues traduit une orientation plus mature qu'il n'y paraît, de la même manière que la grossièreté des dialogues, parfois très portés sur le sexe, tranche avec le style lissé des cutscenes.

L'anecdote : Bien que Chinatown Wars se situe dans le même univers que GTA IV, il n'y a que très peu de liens directs entre ces deux épisodes, à l'exception de certains gangs (notamment les Lost et les Angels of Death). Tout juste trouve-t-on une trace de Huang Lee dans les fichiers de la police, en tant que membre de la Triade de son lunatique oncle.