Julien Chièze

Quelle avalanche ! Que cette année 2016 aura été riche, peut être même trop. Une véritable orgie ludique qui n'aura connu quasiment aucune pause. Des jeux en quantité astronomique, l'arrivée d'une nouvelle technologie qui pourrait bien redéfinir notre manière de jouer (vivre ?), et la sortie de nouvelles machines. Quel feu d'artifice d'autant plus quand on constate que cette fin d'année a marqué l'arrivée d'arlésiennes parmi les plus importantes de ces dernières décennies. The Last Guardian et Final Fantasy XV n'ont pas laissé indifférents. On les adore ou on les déteste. Normal tant ces oeuvres ne sont en rien parfaites. Aucune des deux. Et pourtant quelle force, quel supplément d'âme. Si c'était aussi ça qui les rendaient profondément humaines ?

Cette année marque aussi le moment, où doucement mais sûrement, les joueurs commencent à accepter qu'on ne peut pas "tester" un jeu vidéo comme un frigo ou un baladeur MP3. Il y a effectivement des notions objectives (essentiellement la partie technique), mais pour le reste, tout est affaire de sensibilité, de subjectivité. A l'image du cinéma ou de la littérature, où il est acquis que la diversité des points de vue et des perceptions enrichissent le débat, il en va de même pour le jeu vidéo. C'est aussi signe que de plus en plus de jeux vidéo vont chercher autre chose que des mécaniques de gameplay, des quêtes de score et autres notions quantifiables (ce qui n'est en soit pas un mal). Les joueurs ne sont pas un groupe homogène, il y a des sensibilités différentes, et désormais des jeux pour des publics différents. Réjouissons-nous en.

Je suis d'ailleurs persuadé que la réalité virtuelle, qui a effectué ses grands débuts cette année et va devoir encore muscler son jeu, permettra à notre média de s'ouvrir à d'autres styles d'expériences, à une autre manière de nous faire interagir, à d'autres facettes de la narration interactive. J'ai hâte de voir ce que les studios les plus innovants, les plus disruptifs nous préparent. Oui, tout n'est pas encore parfait, mais dézoomons et essayons de voir le tableau dans sa globalité, pensons à 2, à 5 ans, plutôt que juste se focaliser sur l'instant, sur l'immédiat, sur l'étriqué. Rêvons plus grand, comme dirait l'autre...

Mon TOP 6 (sens dessus, dessous)

  1. The Witness
  2. Apollo 11 VR
  3. Uncharted 4
  4. Final Fantasy XV
  5. The Last Guardian
  6. Inside

OK, je sais il en fallait 3 en et j'en ai mis 6. Pire, l'ordre n'a pas réellement de sens. J'indique juste ici les 6 productions qui m'ont fait ressentir quelque chose de puissant, d'envoûtant, de captivant, de différent. Des blockbusters aux indés, six réalisations qui m'auront laissé une trace dans ma vie de joueur, pour des raisons différentes, en jouant sur des curseurs distincts, mais c'est aussi ça que j'aime dans le jeu vidéo d'aujourd'hui : sa désormais large palette de possibles.


Ayez de la curiosité, ne vous laissez pas dicter vos goûts, n'ayez pas peur des grands écarts, ne vous laissez pas enfermer dans les certitudes, jouez pour découvrir, pour scorer, pour apprendre, pour prendre du plaisir, pour voyager, pour expérimenter, pour vibrer. Jouez pour vous sentir vivant.


Mes FLOP

  1. Mirror's Edge Catalyst
  2. Mafia III
  3. Resident Evil Umbrella Corps

Mais qu'allaient-ils faire dans cette galère ? Mes flops de l'année concernent 3 licences importantes qui se sont perdues en chemin. Pas assez innovantes ? Frustrantes ? Frileuses ? Un peu de tout cela, mais surtout, in fine, ce qui m'aura manqué c'est avant tout une âme, un souffle, l'impression d'un produit, plus qu'un voyage.