Filipe Da Silva Barbosa

Curieuse année que 2016 pour moi, étant donné que j'ai consacré une large partie de ces onze derniers mois à jouer à des titres... de 2015 ! En effet, Geralt, Big Boss, Max Caufield et autres Shulk ont été autant de compagnons qui m'auront accompagné au cours de cette année pourtant chargée en actualité et en sorties vidéoludiques. C'est pourquoi vous ne verrez pas dans ce top/flop des titres comme Fire Emblem Fates, Dishonored 2, Bravely Second, Ratchet & Clank ou bien le tout récent The Last Guardian, auxquels je consacrerai tout mon temps ces prochains mois.

Mon TOP 3

  1. Final Fantasy XV
  2. Uncharted 4
  3. L'annonce de la Nintendo Switch

Final Fantasy XV. 8 mai 2006. C'est à cette date qu'est dévoilée l'existence de ce qui deviendra le projet le plus onéreux et le plus ambitieux de Square-Enix, aux côtés de Final Fantasy XIII et de Final Fantasy Agito (devenu Type-0 chez nous). À cette époque, ma principale préoccupation, entre deux parties de Dragon Quest VIII, était d'assurer le coup aux épreuves anticipées du bac. C'est dire si la gestation tourmentée de Final Fantasy XV (feu Versus XIII) et la longue attente que le titre a suscité occupent une place toute particulière dans mon existence de joueur.

Alors, si à l'heure où j'écris ces lignes, je n'en suis « seulement » qu'à une quarantaine d'heure de jeu, je peux d'ores-et-déjà l'affirmer : oui, l'esprit Final Fantasy, celui qui m'a fait entrer de plein pied dans le monde du jeu vidéo et que bon nombre croyait perdu, est de retour. Je ne fustigerai pas les épisodes XII et XIII, que j'ai malgré tout beaucoup appréciés. Mais au regard de ce que nous offre l'épopée de Noctis, et ce en dépit de ses quelques carences techniques et d'une orientation action clivante, on peut affirmer que la recette miracle qui avait fait le bonheur des amateurs de la saga a été retrouvée. Merci Tabata-san. Merci Square-Enix.

Uncharted 4. Dans une moindre mesure, les dernières aventures de Nathan Drake se seront fait attendre également. Et le contrat est pleinement rempli. Le jeu se veut diablement beau, développe un scénario convenu mais extrêmement bien mis en scène, pour une aventure qui ne souffre (presque) d'aucun temps mort. Mais si, à titre personnel, je ne devais retenir qu'un moment de cet opus, cela concernait tout le Chapitre 4 - Une vie ordinaire, dont le touchant épilogue se fait l'écho. Que voulez-vous ? Il n'en faut pas beaucoup pour parler à mon petit coeur de nostalgique.

Depuis maintenant une génération et demi, Naughty Dog est sur un petit nuage. En témoigne la dernière édition du Playstation Experience, qui s'est tenu les 3 et 4 décembre derniers. Quel développeur peut se prévaloir d'ouvrir ET de fermer une conférence de constructeur telle que celle-ci ? Naughty Dog détient les clefs de la maison Sony. Et ce ne sont pas les annonces du stand-alone d'Uncharted - The Lost Legacy, s'orientant autour de Chloe Frazer et du ô combien plébiscité The Last of Us - Part II qui vont changer la donne.

L'annonce de la Nintendo Switch. Autant le dire : à ce jour, tout ne nous a pas encore été dévoilé concernant celle qui répondait il y a peu au doux nom de « NX ». Appellation que j'estime plus fédératrice et accrocheuse que « Switch », mais cette dernière a au moins le mérite de coller à son concept : celui d'un hardware hybride, à mi-chemin entre une console de salon et une console portable. Reste maintenant à convaincre sur un point : la présence de jeux de qualité et le soutien (déjà annoncé) des éditeurs tiers qui faisait tant défaut aux deux grandes soeurs, et notamment à la plus jeune.


Mais plus que la console en elle-même, c'est l'annonce de celle-ci et plus particulièrement le trailer l'accompagnant qui lui vaut une figuration dans mon top. Par sa mise en scène dynamique, par sa musique entraînante et ses bruitages qui font mouche, par la diversité des jeux qui sont montrés (bien qu'ils ne seront pas tous jouables sur la console in fine, mais l'intention est là), cette longue vidéo d'annonce me donne le sentiment que pour la première fois depuis le GameCube, Nintendo cherche à s'adresser avant tout aux gamers, là où les dix dernières années ont été selon moi, en matière de communication, trop orientées grand public. Nul doute qu'avec la sortie imminente de son bébé, Nintendo occupera par ailleurs une large partie de l'actualité vidéoludique au cours des premiers mois de 2017.


Mon FLOP 3

  1. La lassitude Pokémon
  2. Mirror's Edge Catalyst
  3. La 3DS, monomaniaque ?

La lassitude Pokémon. 2016 aura marqué les 20 ans de cette saga qui, à chaque nouvel opus, n'en finit plus de truster les ventes de jeu vidéo. Avec deux points d'orgue : l'arrivée de Pokémon Go sur mobile et le lancement de la 7ème génération avec le diptyque Sun/Moon. S'agissant de Pokémon Go, l'excitation des premières heures a vite laissé place chez à un sentiment d'ennui, face à une expérience aux antipodes de la saga : pas d'affrontements en PVP, système impliquant de capturer plusieurs fois le même Pokémon pour en obtenir l'évolution, répartition géographique inégalitaire des précieux PokéStops... Quant à Pokémon Sun/Moon, n'ayant pu m'essayer que succinctement au jeu, je ne porterai pas de jugement sur sa qualité finale, mais le peu que j'ai pu en voir (et toucher) m'a laissé un goût amer. Celui d'une soupe que l'on m'a déjà réchauffée un bon nombre de fois auparavant et qu'on essaie de faire passer pour une nouvelle recette (les fameuses épreuves, qui ne font en réalité que réitérer le modèle des arènes).

Que l'on ne se méprenne pas : je suis profondément attaché à l'univers Pokémon. Je ne compte pas les nombreuses heures passées, encore aujourd'hui, à parcourir Kalos et Hoenn (les opus précédents sur 3DS) ou à me refaire tout une saison de l'anime, par nostalgie. Je regrette seulement le manque d'ambition autour des projets de cette licence qui, au vu de la profondeur de sa mythologie, mériterait tellement mieux. La donne va-t-elle changer avec la rumeur d'une refonte des épisodes Sun/Moon sur Switch ?

Mirror's Edge Catalyst. Je ne m'en cacherai pas : je fais partie de ceux qui n'ont que moyennement apprécié la première aventure de Faith en 2008. À la direction artistique percutante et au gameplay rodé du titre s'ajoutaient une narration pour le moins hachée et une intrigue qui s'étiolait au fil des heures, à tel point que la lassitude s'était finalement installée en moi. Avec l'annonce de cet épisode Catalyst, qualifié de « reboot » (au passage, passer par la case reboot après un seul épisode au compteur... ce n'est pas de bonne augure), l'espoir était permis.

Raté. Mirror's Edge Catalyst n'est pas un mauvais jeu. Mais fort est de constater que, près de huit ans après la sortie de l'opus initial, ce qui faisait encore son charme s'est estompé et ne créé plus la surprise. Résultat : le titre n'a pas fait de bruit à sa sortie, boudée à la fois par la critique et les joueurs. L'avenir s'annonce bien incertain pour Faith...

La 3DS, monomaniaque ? Depuis quelques années déjà, la nomade de Nintendo domine le marché des consoles portables et, avec le délaissement de la Vita par Sony, du moins en occident, en demeure le dernier rempart face à au secteur mobile en constante expansion. Alors pourquoi figure-t-elle ici, dans mon flop ? Car elle est devenue en 2016 le terrain quasi-exclusif du JRPG : Bravely Second, Fire Emblem Fates, Monster Hunter Generations, Final Fantasy Explorers, Pokémon Sun/Moon, Project X Zone 2, Shin Megami Tensei IV, Dragon Quest VII, Yokai Watch... La liste est diablement longue ! Dans les autres genres, si l'on excepte les titres ayant fait le transfuge depuis la Wii U (je pense évidemment à Hyrule Warriors et au récent Super Mario Maker), le seul jeu qui me vient à l'esprit, c'est l'oubliable Metroid Prime : Federation Force.

Non pas que cela me déplaise, moi qui suis un amateur de JRPG ! Simplement, je regrette que d'autres genres ne soient pas davantage représentés sur cette console qui a su accueillir les années précédentes des titres aussi variés que The Legend of Zelda : A Link Between Worlds, Super Mario 3D Land, Kingdom Hearts 3D ou bien la saga des Professeur Layton. J'espère en tout cas que 2017 sera davantage placé sous le signe de la diversité pour la portable de Nintendo, qui aura fort à faire prochainement pour subsister dans l'espace communicationnel du géant de Kyoto...