En France, le début de l'année 2023 a été marqué par des grèves successives. Raffineries, transports en commun, de nombreux secteurs ont été touchés, au point de brièvement paralyser une partie du pays. Mais c'est une grève d'un tout autre genre qui a débuté aujourd'hui outre-Atlantique. Les scénaristes d'Hollywood ont en effet déposé leur plume. Ils pourraient bien ne pas reprendre le travail avant un long moment, ce qui pourrait avoir d'énormes conséquences sur l'industrie du cinéma.

La grève débute à Hollywood

C'est un véritable bras de fer qui a commencé à Hollywood, fin mars. Les scénaristes de films et de séries TV ont lancé un avertissement aux studios de productions et aux plateformes. Leurs revendications ? Une augmentation de leurs revenus et une réglementation plus stricte concernant leur métier et leur rémunération. Les scénaristes réclament également une plus grande part des bénéfices venant des plateformes de streaming. Sur Twitter, leur syndicat, la WGA (Writers Guild of America), explique avoir tenté de négocier pendant six semaines avec "Netflix, Amazon, Apple, Disney, Warner Bros Discovery, NBC Universal, Paramount Plus et Sony", ainsi que les autres acteurs de l'organisation AMPTP (principalement des chaînes de télévision américaines). Le tout, en vain. En conséquence, une grève a officiellement débuté ce mardi 2 mai.

Le Conseil d'Administration du WGA West et le Conseil du WGA East (deux branches du syndicat, ndlr), agissant selon l'autorité qui leur est conférée par leurs membres, ont voté à l'unanimité l'appel à une grève, à compter de 00h01, le mardi 2 mai.

Un précédent lourd de conséquences

On ne sait pas encore dans quelle mesure cette grève sera suivie. Elle pourrait néanmoins avoir de lourdes conséquences. La WGA regroupe en effet plus de 11 500 scénaristes, qui regrettent que leur salaire stagne depuis des années. Il aurait même diminué pour certains, en raison de l'inflation. Aujourd'hui, le salaire minimum, dans le métier, s'élèverait à environ 6 700€. Il serait perçu par la moitié des auteur à Hollywood. L'AMPTP, organisation professionnelle qui représente plus de 350 studios de production, aurait accepté d'augmenter ce salaire minimum. Mais elle aurait ensuite fait marche arrière en raison de dissentions au sujet d'autres revendications. Parmi elles, le mode de calcul de la rémunération des scénaristes de séries, diffusées en streaming pendant des années.

Le problème, c'est qu'Hollywood risque d'en faire les frais. En 2007-2008, une grève similaire s'était étendue sur une centaine de jours. Elle avait coûté pas moins de 2,1 milliards de dollars. Il pourrait de nouveau en être de même, puisque la production de nombre de films, séries et émissions télévisées risque de prendre un énorme retard. Enfin, ce sont tous les métiers du secteur qui risquent de pâtir de cette grève. Maquilleurs, techniciens, costumiers... Il y a 15 ans, on estime que plus de 37 000 emplois ont été supprimés à Los Angeles et dans ses alentours.