Le temps n’est pas au beau fixe chez Ubisoft. Entre l'énième report de Skull & Bones et l’annulation de plusieurs jeux encore non annoncés, l’éditeur français est en situation de crise. Un mail interne d’Yves Guillemot envoyé aux employés a mis le feu aux poudres suite à l’annonce mi-janvier de l'abaissement de ses prévisions financières pour l'ensemble de l'année 2022-2023 a mis le feu aux poudres. En ce vendredi 3 février 2023 un appel à la grève a été lancé afin de dénoncer les pratiques managériales de la direction et les conditions de production des jeux.

Situation et grèves chez Ubisoft

C’est la « première » grève d’une telle ampleur depuis la création d’Ubisoft en 1986 souligne  Marc Rutschlé, employé d'Ubisoft à Montreuil et représentant de section syndicale chez Solidaires Informatique, auprès de l’AFP. Ce rassemblement a été initié par un mail du PDG Yves Guillemot évoquant des ajustements structurels, alors même que l'entreprise s’est engagée à réaliser 200 millions d'euros d'économies sur deux ans. « La balle est dans votre camp afin de délivrer le line-up (les jeux annoncés pour cette année, ndlr) prévu en temps et en heure au niveau de qualité attendu, afin de prouver à tout le monde ce que nous sommes capables de faire », a-t-il écrit. 

Pour les employés, ce message alarmiste se traduit par des plans de licenciements. « Quand on parle de faire des économies, cela veut dire virer des gens et ne pas augmenter le salaire de ceux qui restent. Sachant qu'on nous met la pression en disant que c'est à nous de faire mieux » , commente Marc Rutschlé. Dans leur communiqué, les syndicats réclament notamment l'ouverture de négociations salariales. En interne, la tension serait à son maximum. Suite aux différentes affaires de harcèlement visant plusieurs cadres sur l’ensemble des entités mondiales d’Ubisoft, la confiance des salariés envers leur direction est érodée. Le colosse français doit également faire face à la défiance des marchés suite aux nombreux avertissements sur les résultats et le récent accord réalisé avec le géant chinois Tencent.

L'éditeur s’effondre en Bourse

Sur le plan financier, les créateurs d’Assassin’s Creed sont aussi en difficulté. Son action a lourdement chuté en Bourse depuis l’annonce de de l'abaissement de ses prévisions financières pour l'ensemble de l’année fiscale. Ubisoft a revu à la baisse son objectif de croissance de chiffre d'affaires sur 2022-2023. Là où il avait initialement communiqué un objectif supérieur à 10% il prévoit désormais une baisse de plus de 10% par rapport à l'année précédente. Également porté par l’annonce du report de la date de sortie de Skull & Bones et l’annulation de nombreux jeux, le cours de son action est revenu à ses plus bas niveaux de 2015-2016.

Conséquence de cette situation de crise, Assasin's Creed Mirage porte en lui tous les espoirs d’Ubisoft. Grosse sortie de cette année, l’éditeur français mise sur le retour aux sources de la licence pour porter les ventes de l’entreprise sur cette première moitié de l’année. L’éditeur a récemment annoncé The Crew Motorfest pour le courant de l’année. Le très attendu Avatar Frontiers of Pandora est quant à lui toujours dénué de date de sortie.