Ceux qui pensaient que des leçons avaient été tirées des erreurs passées se sont fourrés le fusil dans l'œil jusqu'à la crosse. Activision a finalement décidé de récidiver avec Call of Duty Black Ops 7, disponible depuis le 14 novembre 2025 sur consoles et PC. En 2024, COD Black Ops 6 était une belle réussite, un bon Call of Duty, mais plus globalement un très bon FPS, généreux et complet. Cette année, sa « suite » prend la relève, à peine plus d'un an après, avec de belles promesses dans les poches qui ont permis à Activision de faire une jolie communication. « Le plus gros Black Ops à ce jour », c'est vrai. « Un jeu pour les fans » ce n'est pas faux non plus. « Le meilleur Black Ops ! ». Là, c'est la boulette.

C'est confirmé, la campagne est un naufrage.

Notre test arrive en retard, mais il y a une bonne raison à cela : le jeu est véritablement gargantuesque et il nous a surtout été fourni tardivement. Après plusieurs dizaines d'heures à jouer à ses différents modes, qui sont tellement opposés que l'on pourrait parler de jeux dans le jeu, le couperet peut enfin tomber. Concernant la campagne, mon avis n'a pas changé d'un iota pourtant, je lui ai redonné sa chance en jouant un peu plus en coopération.

Rien n’y fait, la magie Call of Duty est inexistante. La prise de risque et la vaine tentative de virer dans la science-fiction teintée de fantastique et d'horreur ne fonctionnent pas du tout. Le ressenti reste donc le même : ce n'est qu'un prétexte pour bazarder tout plein d'idées sans se soucier de la cohérence. Certaines ne sont pas mauvaises, mais la plupart sont totalement ratées. Le rythme est irrégulier, la direction artistique oscille entre le pas mal et le franchement mauvais, et on s'ennuie fermement tellement les ennemis sont idiots à en mourir. Même la campagne de Modern Warfare 3, pourtant pas très bonne, faisait mieux que ça.

Pas la peine de s’étaler de nouveau sur le sujet qui est largement détaillé dans notre avis complet de la campagne, si ce n'est que ce mode histoire n'apporte strictement aucune valeur ajoutée, ni à l'univers de Black Ops, ni à Call of Duty, et encore moins aux joueurs.

Un endgame ennuyant et dispensable

L'une des principales nouveautés de cette campagne reste avant tout son endgame. C'est la première fois que l'on en parle dans un Call of Duty et espérons que les joueurs ne sachent pas vraiment ce que cela veut dire pour éviter la déception. Ce contenu de fin de jeu est censé apporter une rejouabilité et un nouvel intérêt une fois la trame principale terminée. Dans Call of Duty Black Ops 7 ce n'est pas le cas.

Pendant ses crédits, le jeu fait l'effort de faire un tour de passe-passe pour nous expliquer que les ennemis sont toujours là et qu'il faut les déloger d'Avalon, la fameuse carte Warzone dans laquelle se passe la campagne et par conséquent le endgame. Une map à tout faire, c'est plutôt écolo. On va donc devoir reprendre les armes pour aller déloger le reste de la menace… et c'est tout. La cohérence narrative s'arrête ici puisque, une fois le jeu terminé, il est possible de jouer n'importe quel opérateur, que ce soient les personnages morts ou capturés durant notre périple, et même un robot ou un zombie. Le mode est de toute manière accessible à tout le monde sans avoir besoin de se coltiner 4h30 de campagne, donc pas la peine de chercher bien loin.

Test Call of Duty Black Ops 7 - ©KiKiToès pour Gameblog
Une extraction dans le mode Endgame de Call of Duty Black Ops 7 ©KiKiToès pour Gameblog

L'expérience en elle-même aurait pu être sympathique et, sur le papier, ça partait plutôt bien. On a une grande carte divisée en plusieurs secteurs de difficulté croissante, le gaz est présent et les hallucinations monstrueuses avec. On doit alors enchaîner des missions aux objectifs variés, mais rapidement répétitifs, comme de l'assassinat ou encore de la capture ou défense de zone, etc. Le tout sans mourir pour s'extraire, valider l'expérience et sortir un peu de matériel. Les joueurs du mode extraction de Modern Warfare 2 ne seront pas dépaysés puisqu'il s'agit ni plus ni moins d'un mode DMZ entièrement JcE. Difficile d’y trouver un intérêt quelconque,si ce n'est de casser du soldat, du zombie et du robot pour faire monter son niveau de compte et ses armes sans passer par le multijoueur, puisque la progression est unifiée et s'étend à tous les modes de jeu.

On pourra bien améliorer notre opérateur au fil des parties en boostant certaines de ses statistiques, voire même débloquer des sortes de classes qui dessinent globalement nos préférences de jeu. Le problème, c'est que sans réel but visible au loin, difficile de rester accroché. Surtout qu'en termes de sensations de jeu, c'est similaire à la campagne. La carte Avalon est toujours aussi peu inspirée, techniquement c'est souvent très vilain et l'IA des ennemis est complètement absente. Ils tombent du ciel ou sortent du sol, s'entassent les uns sur les autres et nous tirent dessus en restant figés. Sans compter que si vous ne vous amusez pas à vous rendre dans les zones plus hautes que votre niveau d'opérateur, vous ne craignez pas grand-chose. Comme pour la campagne, le endgame n'est pas difficile ni passionnant.

Un multijoueur très classique qui ne va pas au bout de ses idées

La majorité des joueurs auront certainement vite fait d'expédier la campagne comme un nanar, voire de ne pas y toucher du tout, pour se lancer rapidement dans le multijoueur. Là encore, Call of Duty Black Ops 7 est un très bon élève lorsqu'il s'agit de nous bombarder de contenus. On a le droit à un arsenal d'une trentaine d'armes (fusils d'assaut, mitraillettes, fusils à pompe, snipers…), une tonne d'accessoires et de gadgets, mais aussi pléthore d'atouts, comme d'habitude. Aucune nouveauté marquante, si ce n'est quelques objets qui cassent un peu le gameplay, comme un gadget pour se rendre invisible, une grenade qui tapisse le sol de mini-grenades supplémentaires ou encore un bonus de série qui donne un sniper permettant de tuer d'un coup et ce à travers les murs. On est complètement dans l'excès, à croire que l'inspiration n'est plus là.

Test Call of Duty Black Ops 7 - ©KiKiToès pour Gameblog
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Au lancement, Call of Duty Black Ops 7 propose plus d'une dizaine de cartes inédites et quelques remasters pour un total de 18 maps multijoueurs. C'est au-dessus de la moyenne, mais on va malheureusement rapidement comprendre pourquoi. Les cartes sont très petites, souvent étriquées et ne laissent pas toujours de liberté d'approche. Celles et ceux qui trouvaient les maps de Black Ops 6 mauvaises seront ravis de voir que Black Ops 7 fait un bond en arrière pour retrouver l'essence des cartes à l'ancienne. Elles sont donc pour la plupart très « couloir » et sans trop de détails ou de verticalité et c’est dommage puisque l'omnimouvement de BO6 est de retour et permet de se déplacer avec une grande aisance. En prime, Black Ops 7 ajoute une nouveauté qui aurait pu tirer son épingle du jeu : le saut mural. 

Désormais, il est possible de prendre appui facilement sur un mur lors d'un saut pour rebondir jusqu'à deux fois. Sur le papier c'est sympa, sauf que les cartes qui utilisent réellement cette mécanique, pour faire autre chose que d’attraper un rebord un peu trop haut se comptent sur les doigts d'une main. La plupart sont extrêmement classiques, pour ne pas dire peu inspirées. Quant aux remasters provenant d'anciens Black Ops, ils n'ont même pas profité d'un petit ajout pour que l'on puisse les découvrir différemment avec ce fameux saut mural. Ce walljump n'est alors qu'un gadget qui ne sera utilisé que pour user et abuser des mouvements très dynamiques pour faire l'anguille. Rebond, glissade, rebond, drop-shot… Un bon joueur peut se transformer en véritable kangourou dans un simple couloir, à défaut de pouvoir utiliser le saut mural pour autre chose.

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Les sensations ne sont pas là

Call of Duty Black Ops 7 mise donc tout sur l'ultra dynamisme et l'action instantanée, quitte à transformer ses parties en véritable foire aux explosions avec des soldats sur ressort. C'est extrêmement arcade, plus encore que Black Ops 6, et les sensations de tir sont quasi inexistantes et ce, peu importe l'arme. Ça manque de recul, de puissance et de poids, et c'est encore plus flagrant lorsqu'on commence à équiper des accessoires. Certains apprécieront, d'autres non. Toujours est-il qu'on a souvent l'impression de faire de l'airsoft, d'autant que le sound design n'est pas prenant. Ça manque d'âme et de puissance lorsqu'on tire, rien ne viendra claquer ou résonner au loin pour amener un peu d'ambiance.

Peu importe le mode choisi, les parties sont globalement extrêmement dynamiques. On retrouve le feeling à la Call of Duty, en plus lisse et en moins percutant. Ça va très vite et les morts s'enchaînent à vitesse grand V, toujours avec un problème de contrôle des réapparitions qui fait qu'on a parfois des adversaires dans le champ de vision ou dans le dos lorsqu'on arrive. Le TTK (temps qu'il faut pour tuer un adversaire) est quant à lui assez étrange. D'un côté il est possible de tuer (ou de mourir) très rapidement, là où parfois on laissera nos adversaires survivre avec une infime portion de vie, suffisamment pour prendre une punition, même si l'on est en position de force. Une sensation assez étrange, qui peut rapidement devenir frustrante.

Test Call of Duty Black Ops 7 - ©KiKiToès pour Gameblog
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Les modes de jeu sont quant à eux très nombreux. Du 6v6 classique en Match à mort par équipe, Domination, Recherche et Destruction ou encore Point stratégique, et l'on trouvera aussi du 20 contre 20, un mode à grande échelle sur une carte XXL où l'on devra remplir plusieurs objectifs de manière dynamique. Une bonne idée sur le papier, mais pas adaptée à un gameplay comme Call of Duty et encore moins avec des joueurs qui ont vite fait de se cacher dans tous les angles en prenant racine. Le nouveau mode de jeu à objectif en équipe réduite, Surcharge, est en revanche une bonne surprise. Inspiré du mode Capture de drapeau traditionnel, il pousse les joueurs à lutter pour le contrôle d'une bombe IEM avant d'aller la planter dans le camp adverse.

S'il ne paie pas de mine, Surcharge est un mode intense et intéressant. Le fait qu'il se déroule aussi en manches avec une rotation d'équipe en milieu de match permet de respirer. A noter qu'en plus de mode Standard, une playlist " Open" existe et allège l'impact du SBMM pour celles et ceux qui ne veulent pas se retrouver avec des joueurs de leur niveau. C'est une catégorie à double tranchant où vous pouvez trouver des joueurs du même niveau que le votre, ou en dessous, mais aussi de grosses brutes qui vous empêcheront totalement de jouer. Là dessus, chacun trouvera midi à sa porte.

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Le mode Zombies est tellement plus inspiré que tout le reste, on dirait un autre jeu ©KiKiToès pour Gameblog

Le mode Zombies, LA réussite de ce Call of Duty Black Ops 7 

Finalement le mode qui s'en tirera le mieux reste le mode Zombies. Inauguré sur World at War en 2008, il a depuis grandement évolué et c'est quasiment toujours une réussite, surtout lorsque Treyarch est aux commandes. Ici, il est décliné en deux versions. Une classique par round sur une carte réduite dans laquelle on devra juste survivre, et une autre sur une carte plus vaste où l'on aura quelques missions à remplir. Si l'on pourra critiquer la conception même de la carte qui se construit autour de zones restreintes reliées par des routes à parcourir en voiture, c'est assez réussi et surtout très amusant. Là il y a de l'ambiance, du second degré bienvenu et une certaine ringardise assumée aussi efficace que drôle. Le mode Zombies est généreux en termes de possibilités de gameplay avec son aspect roguelite qui nous permet de devenir de plus en plus puissant en effectuant des recherches pour améliorer nos statistiques ou de nombreux effets. Sans compter ses nombreux secrets et easter eggs à découvrir. 

C'est aussi une vraie réussite artistique, inspirée et franchement belle qui tranche radicalement avec la campagne et sa carte Avalon, vraiment vilaine, ou son multijoueur relativement générique. Ce n'est malheureusement pas un mode qui parlera à tout le monde d'autant que, par nature, il peut être vite répétitif, alors que c’est le  plus amusant. Toujours dans la section Zombies, on pourra retrouver ce bon vieux Dead Ops Arcade, de retour pour un quatrième volet toujours aussi WTF et plein d'humour. Du twin-stick shooter arcade pur sang qui peut être considéré comme un vrai jeu dans le jeu. Là encore c'est drôle, bien fichu et généreux en contenu.

Il y a une vraie ambiance dans le mode Zombies ©KiKiToès pour Gameblog

Call of Duty sait être addictif, il maîtrise parfaitement son sujet

La générosité c'est bien le point fort de ce Call of Duty Black Ops 7. Campagne, endgame, multijoueur fourni, zombie XXL, il y a largement de quoi faire. La progression unifiée permet en prime de tout dévérrouiller assez rapidement. On débloque toujours pléthore de contenus cosmétiques, via des défis ou en montant de niveau, des prestiges et même des prestiges pour nos armes. Il n'y a pas à dire, pour rendre addict, Call of Duty connaît son dossier par cœur et ce peu importe le mode de jeu. Le revers de la médaille, c'est que l'on a l'impression d'être au fast-food ou de retourner voir une ex avec qui ça s'est mal terminé. On est comme aimantés, dans le confort de nos vieilles habitudes et la simplicité avec laquelle on retrouve nos marques. Puis on se rend compte que c'est finalement assez fade, voire pas bon du tout, mais on y reviendra de temps en temps. Call of Duty Black Ops 7 sait être généreux et ses mécaniques bien huilées viennent chatouiller notre addiction, mais c'est à peu de chose près tout ce qu'il sait faire malheureusement.

Vous avez la petite ref ? ©KiKiToès pour Gameblog