Banjo et Kazooie (1998)

Peu nombreux sont les jeux de plateforme 3D sortis dans la foulée de Super Mario 64, susceptibles d'être comparés à la référence absolue du genre. Banjo-Kazooie constitue l'une des rares exceptions.

Composé d'un ours et d'un oiseau indissociable, le duo imaginé par les Britanniques de Rare, ceux qui ont fait du vilain Donkey Kong un véritable héros de jeu vidéo, a connu son succès sur Nintendo 64, sous l'égide et le savoir-faire de Nintendo. D'ailleurs, à l'instar de Donkey Kong Country, c'est sur Super Nintendo qu'était d'abord prévu, avec le même moteur de jeu que pour les aventures de Donkey, Diddy et cie, ce qui deviendra Banjo-Kazooie, en 1998, sur N64. On retrouve dans les deux jeux la complémentarité des binômes qu'on incarne, de l'humour et beaucoup de talent.

Si une suite verra le jour, de grande qualité mais forcément moins épatante et sortie un peu tard dans la vie de la Nintendo 64, Banjo-Tooie, le duo est amené à disparaître en même temps qu'un autre, celui constitué par Rareware et Nintendo. En effet, conflits entre les Japonais et les Anglais ou business dans l'ordre des choses, toujours est-il qu'en 2002 Rare est à vendre. Si les ogres Electronic Arts et Activision se montreront intéressés, c'est finalement Microsoft, nouveau colosse en devenir du jeu vidéo sur console avec sa Xbox qui rachètera les 49% de parts que Nintendo possède au capital de Rare.

Mais c'est sur la machine suivante du constructeur américain, la Xbox 360, que Rare livrera ses premiers titres issus du rachat, comme Kameo : Elements of Power, Perfect Dark Zero (2005) ou Viva Pinata (2006). Des titres satisfaisants mais qui n'auront jamais l'aura des titres développés avec Nintendo ou sur console de l'entreprise japonaise (GoldenEye). Les histoires d'amour (souvent) finissent mal et la rupture laissant sur le bas-côté les deux bestioles en est la preuve.

En 2008, Rare tentera de renouer les liens avec ceux qui avait tant aimé passer du temps avec leur duo rigolo sept auparavant, osant le changement de design et le renouveau du genre, ce Banjo-Kazooie : Nuts & Bolts proposant aux joueurs un titre reposant sur la création de véhicules, audacieux mais pas du tout récompensé par les ventes, bien plus anonyme que le jeu initial sorti sur N64

Au placard donc le piaf et la carpette sur pattes, tout comme Rare au sein de l'organigramme Microsoft... Car si alors assigné au développement de jeu pour Kinect quand la caméra avait le vent en poupe, comme avec Kinect Sports, désormais que l'oeil de la Xbox n'est plus une priorité, on se demande qu'elles sont les dispositions de Microsoft face à un développeur dont les hauts faits sont depuis longtemps révolus.