Familières et nombreuses, pour ne pas dire pullulantes dans le quotidien des joueurs les plus anciens, les mascottes du jeu vidéo se sont faites, au fil des années, de plus en plus rares. Bien sûr, l'immortel Mario est toujours là, intergénérationnel, accompagné de toute sa joyeuse bande, le Mickey du jeu vidéo n'étant pas seulement la mascotte de Nintendo, mais bien celle de toute l'industrie. Il y a aussi Sonic qui bon an mal an court toujours depuis les années 90, parfois sur une seule patte, mais qui demeure populaire chez les plus jeunes. Dans un autre style aujourd'hui, il y a aussi ces héros récurrents, associés à une marque, comme Nathan Drake (Uncharted) à Sony ou Master Chief (Halo) à Microsoft.
Les raisons de la disparition des mascottes de jeux vidéo sont nombreuses : le public a grandi, l'avatar a pris le pouvoir, des genres pourvoyeurs de mascottes, comme la plateforme, se sont retrouvés désuets au fur et à mesure des progrès technologiques, etc. Il y aurait beaucoup à écrire sur ce phénomène, nous avons décidé de nous focaliser sur six cas précis.
Car les destins de ces personnages avec lesquels les joueuses et les joueurs entretiennent un rapport particulier depuis longtemps, en disent finalement beaucoup sur la petite histoire du jeu vidéo...
(illustration d'en-tête par ssstwa)
Sommaire
Pac-Man (1980)
Au départ simple gobeur de pilules et de fruits, à l'occasion de fantômes, mais dans un concept de jeu novateur et très accrocheur pour son époque, Pac-Man a bien vite mangé à tous les râteliers avec Namco, a été porté sur tout, partout.
On peut considérer que Pac-Man est la vraie première mascotte du jeu vidéo, un véritable symbole de la pop-culture des années 80, identifiable au premier regard. Pas mal pour le simple camembert jaune et vorace qu'il est initialement (et inspiré, selon la légende, par une pizza entamée par Toru Iwatami, son créateur).
La simplicité est bien la plus grande des sophistications. Car sa popularité, le personnage de Pac-Man ne la tire pas de son apparence première, élémentaire, sans bras, sans jambes, mais de la puissance d'attraction du jeu dont il est le héros. S'adressant aux filles comme aux garçons, le jeu d'arcade Pac-Man est un succès phénoménal à sa sortie en salles en 1980 et bien vite, de simple "boule-bouche" qui s'ouvre et qui se ferme, Pac-Man migrera sur tous les supports, deviendra un vrai petit personnage de dessin animé dès 1982 (avec un générique français devenu culte), alors que dans le même temps, sa famille s'agrandira, avec Ms. Pac-Man pour assurer la relève immédiate.
Pac-Man est désormais un classique du jeu vidéo au même titre que Tetris ou le Démineur. Forme de consécration, la grosse boule sera jouable dans Super Smash Bros. sur 3DS et Wii U, et pas dans son affreuse apparence récente. De plus, Pac-Man serait un des jeux favoris de Shigeru Miyamoto, ce qui là aussi fait office de consécration.
Ces chroniques, interviews et dossiers vous intéressent ?
Devenez membre Premium pour nous aider à financer ce genre de contenus
et bénéficier de nombreux avantages.
Et si la mascotte de Bandai Namco semble immortelle, c'est bien parce que le concept du jeu original dont elle est issue est un chef d'oeuvre intemporel, qu'on a ressorti à toutes les sauces au fil des années, mais comme la base de la recette est indémodable, ça marche toujours. Car avec son apparence plus ou moins anthropomorphique, Pac-Man n'a jamais réussi à être autre chose qu'un glouton et ne s'est jamais révélé être un personnage de bons jeux vidéo et ce quelque soit le genre.
RPG, avec Pac-Man 2 : The New Adventures en 1994 sur Super Nintendo, plateforme avec Pac-Man World en 1999 sur PlayStation ou action avec Pac-Man et les Aventures de fantômes sur consoles actuelles, "Pakkuman" comme on dit au Japon (le nom initial étant Puck-Man, mais trop propice aux jeux de mots pour les USA et donc changé) n'est bon que quand il est dans des couloirs avec des néons. Et c'est encore meilleur quand le rythme s'accélère comme avec l'excellent Pac-Man Championship Edition DX.