Technophiles de notre état, nous nous exprimons dans un franglais parfait et usons sans la moindre retenue de mots d'outre-Manche/Atlantique comme prequel, add-on ou même standalone. Ce dernier terme signifie littéralement qui se tient seul et désigne dans le milieu du jeu vidéo une expérience qui se suffit à elle-même. À lire une telle présentation, on pourrait croire que je viens simplement de décrire un jeu vidéo quel qu'il soit. Là où réside la différence, toutefois, c'est qu'un standalone se trouve la plupart du temps lié à un jeu préexistant, quant à lui véritablement complet, avec lequel il partage son univers. En certaines occasions, notamment sur la scène PC, les mods les plus convaincants (des jeux modifiés ou conçus sur la base d'un autre) peuvent se transformer en standalone. C'est le sort connu par Day Z, un ancien mod du jeu ArmA II devenu une application indépendante. Nous pouvons par ailleurs citer le très bon Blood Dragon, qui recycle avec originalité le moteur du jeu Far Cry 3. Mais pourquoi aborder ce sujet ? C'est que, dans leur majorité, les standalone prennent la forme de DLC.

En boîte ou dématérialisés, rares sont les standalone vendus moins de quinze euros : un prix qui peut sembler élevé, mais qu'il est possible de justifier par le contenu abondant que proposent ces DLC. Longues, riches et novatrices, ces aventures représentent le dessus du panier en matière de contenus téléchargeables. Les représentants les plus célèbres de cette catégorie sont évidemment ceux rattachés à la sulfureuse série GTA, comme The Ballad of Gay Tony ou The Lost and Damned. Le studio Britannique Rockstar excelle en effet dans cet exercice. Nous retiendrons aussi le "fantastique" Undead Nightmare, le standalone de Red Dead Redemption mettant en scène une épidémie de zombies dans un Far West typique !

Faut-il le rappeler ? La finalité d'un DLC n'est pas philanthropique, et la série des Dead Rising vient gentiment nous le remémorer. Spécialiste en la matière, Capcom a tenté avec les différents contenus téléchargeables de Dead Rising 2 une approche totale : proposer l'ensemble de ce qui pouvait exister en matière de DLC - costumes, armes, introductions, conclusions... Jugez plutôt : prélude à Dead Rising 2, Case Zero coûtait à sa sortie la bagatelle de quatre cents Microsoft Points, soit l'équivalent de cinq euros. L'accueil qui lui fut réservé fut pour le moins mitigé et les critiques le taxèrent à l'époque de "démo grandeur nature" - une question importante sur laquelle nous reviendrons dans la partie suivante. Nous poursuivons avec le DLC Case West, qui, lui, propose au joueur la conclusion de Dead Rising 2 pour dix euros. Enfin, Off the Record est une version alternative de Dead Rising 2, mais où nous incarnons cette fois le héros du premier épisode. Ce dernier titre, à la différence des deux précédents, a été vendu également en boîte pour une quarantaine d'euros. Si j'étais mal élevé, je qualifierais la stratégie globale de Capcom pour Dead Rising 2 de foutage de gueule interstellaire, mais ce n'est pas mon cas : je me contenterai de qualifier cette politique de totalement délirante et abusive.