Abordons enfin les DLC pourvus d'un minimum de fond - encore que, sur le plan éthique, ceux qui vont maintenant être présentés ne valent pas beaucoup mieux que les précédents.

Avec ces contenus téléchargeables, nous passons pour commencer à une gamme de prix plus élevés. Terminé les 99 centimes, les 2 ou même 4 euros ! Rien n'est disponible dans cette catégorie à moins de 10 euros. Ce n'est pas toutefois ici du vent que vous vendra l'éditeur. Cette famille de DLC présente en général des fractions inédites du scénario d'un jeu : il est donc question de vrais contenus narratifs. Il arrive par ailleurs que les développeurs en profitent pour intégrer quelques features de gameplay innovantes. Malheureusement, ces bouts d'expérience ne sont accessibles qu'aux détenteurs du jeu auquel le DLC est directement affilié. Sur les plates-formes de téléchargement, ces DLC sont d'ailleurs désignés, à juste titre, comme des extensions.

Après avoir rapidement brossé le portrait de ces DLC, nous aimerions pouvoir affirmer que ces derniers proposent un contenu de qualité et digne de louanges, à un prix raisonnable. Ce n'est en général pas vraiment le cas, dans la mesure où ils sont souvent produits en parallèle du développement principal. L'expérience qu'ils "offrent" correspond en réalité à une partie du jeu dont celui-ci s'est visiblement vu amputé puis facturée au prix fort dans un second temps. Pire, il arrive parfois que ces DLC soient soumis aux joueurs le jour de la sortie du jeu. Ce fut le cas notamment pour Batman : Arkham City, qui au moment de son arrivée en magasin s'est vu adjoindre une aventure annexe dans laquelle les personnes ayant précommandé le titre ont pu jouer Catwoman.

Parmi les autres exemples croustillants, Resident Evil 5 se démarque avec éclat. Et pour cause ! Inutile de télécharger le "DLC" proposant son mode Versus : les données sont déjà présentes sur le disque d'origine ! C'est donc pour une vulgaire clé d'activation que le joueur se voit inviter à payer la somme rondelette de cinq euros.

Autre pratique douteuse au sein de cette catégorie de contenus téléchargeables : proposer en DLC la conclusion d'un jeu. Il ne s'agit pas en l'occurrence d'épilogues alternatifs, mais bel et bien de la suite directe des histoires contées dans les titres en question.

Afin de trouver une vraie légitimité, le jeu vidéo cherche sans cesse à se démarquer des autres médias culturels, mais voilà pour lui une singularité qu'il ferait bien de dissimuler... Pour autant, les titres qui mériteraient de voir figurer sur leurs jaquettes un vilain bonnet d'âne sont rares.

Deux jeux ont néanmoins gagné le droit d'aller au coin : Prince of Persia (2008) et Castlevania : Lords of Shadow (2010). Bien que proposant l'un et l'autre des fins touchantes, ces derniers ont voulu présenter aux joueurs de nouveaux épilogues, disponibles uniquement en téléchargement payant. À ce petit jeu, c'est Castlevania : LoS qui est apparu le plus condamnable, car, sans le contenu narratif des deux DLC proposés, impossible pour le joueur de comprendre l'ensemble des subtilités scénaristiques que présente la fin de l'aventure d'origine.

De son côté, le survival horror de Remedy, Alan Wake, se démarque d'une meilleure manière. Le signal et L'écrivain sont deux chapitres du jeu disponibles en téléchargement qui ont su apporter un nouvel éclairage sur le sort du héros ; mais c'est avant tout à travers leur gameplay que ces DLC se sont avérés inspirés. Ce délai de quelques mois supplémentaires après la sortie du jeu a permis aux créateurs de peaufiner le gameplay et surtout de le parfaire.