Triste anniversaire ! Pour ses 25 bougies en septembre dernier, la saga Madden n'avait pas été gâtée car coincée entre deux générations de consoles et donc contrainte de consentir des compromis pour satisfaire tout le monde. Résultat, un NFL 25 médiocre, techniquement dépassé, qui avait mis en exergue la politique d'austérité de EA Sports, façon Michel Sapin. L'éditeur roi des simulations sportives n'avait cette fois-ci plus d'excuses et devait trouver la ou les feature(s) qui réconcilierait les aficionados de Tom Brady et Peyton Manning avec leur saga préférée. En bons suiveurs de la saison, les développeurs ont pu admirer le magnifique exercice des Seattle Seahawks, vainqueurs du Superbowl grâce notamment au MVP Marshawn Lynn, alias Beast Mode, et à leur monstrueuse défense. Un secteur sur lequel ces spécialistes se sont logiquement penchés sur cet épisode 2015.

La parole est à la défense

Laissé à l'abandon depuis la nuit des temps, le système défensif a été revu de A à Z pour que les joueurs prennent autant de plaisir à attaquer qu'à contrer les offensives adverses. La caméra dynamique peut désormais se placer derrière nos joueurs, ce qui, soit dit en passant, est bien plus simple pour lire les schémas de nos opposants et tenter l'interception, le fumble ou le gros sack des familles. Des initiatives risquées qui peuvent vous rapporter gros comme laisser des trous béants dans vos lignes. A vous donc d'effectuer les bons choix et de jouer avec ce sens de l'anticipation inhérent aux cracks de la Ligue. Mais Dieu que c'est bon de pouvoir affecter la physionomie d'une rencontre grâce à notre lecture du jeu et ce choix de prises de vues. D'autant que cet ajout s'accompagne d'une refonte totale de la gestion des blocs. La simple pression d'une touche permet d'ajouter plus d'impact à votre plaquage.

"Call on me, call on me"

L'autre réorientation notable de Madden NFL 15 concerne ce que l'on appelle le "play calling", autrement dit cet assemblage de schémas tactiques qui constituent l'ADN de cette discipline. Au lieu de se triturer les méninges sur la bonne stratégie à adopter et de se perdre dans des menus confus, les concepteurs nous proposent automatiquement des choix opportuns face à la situation. Des systèmes choisis par les fidèles de la communauté (avec le nombre de yards remportés en moyenne) qui enlèvent une belle épine du pied des débutants mais qui n'ôtent pas pour autant leur liberté de penser. Hardcores comme néophytes peuvent ainsi trouver leur compte sur ce titre qui dispose, chose rare de nos jours, d'un tutoriel extrêmement bien fourni. Dommage que les autres modes de jeu ne lui font pas honneur. Pas que ces derniers soient foncièrement mauvais mais la vitrine du titre, le Connected Franchise, qui permet d'embrasser la carrière d'un joueur, d'un coach ou d'un propriétaire, reste dépourvue d'innovations et bien fade face, par exemple, au mode MyGM de NBA 2K. Un point à améliorer pour le futur de la licence.

Pas emporté par la foule

Il faudra également s'inspirer de la référence des jeux de sport pour retranscrire les ambiances survoltées des matches. Car le résultat n'est pas à la hauteur des progrès réalisés au niveau des textures sur les maillots, du rendu des stades ou de la pertinence des commentaires de Jim Nantz et Phil Simms. La faute à un public sans âme, peuplé de clones, et d'une interaction entre les joueurs encore limitée. De manière générale, le moteur de jeu Ignite semble en bout de course alors qu'il a seulement fêté sa première année d'existence. Quant à la possibilité de passer les cutscenes, on oublie et on rage devant ! Il existe donc plusieurs pistes à explorer pour donner encore plus de consistance à la série des Madden, mais on peut faire confiance à EA Sports qui semble écouter les desiderata de ses fans. Rendez-vous en septembre 2015 avec un mode carrière enfin exemplaire et des graphismes plus soignés ?