La série Tour de France a pour réputation d'être le parent pauvre de Pro Cycling Manager. Beaucoup d'aficionados de cyclisme la perçoivent en effet comme une version tronquée de PCM, simplement habilitée à faire acte de présence sur les consoles de salon. Car, il ne faut pas se leurrer : un portage de l'enfant chéri de Cyanide n'est en aucun cas réalisable, du fait de son incroyable richesse et de son interface si adaptée au PC. Même sur une machine de la NASA, le jeu a une fâcheuse tendance à "freezer" ! Du coup, les joueurs console se retrouvent depuis plusieurs années avec un jeu au rabais, où il est question d'incarner un seul coureur sur les 21 étapes que contient la Grande Boucle. Le postulat en 2014 n'a pas changé - là est son plus grand défaut - même s'il faut reconnaître aux géniteurs de Tour de France des ambitions plus grandiloquentes. Celles-ci sont avant tout d'ordre esthétique, puisque le passage à la nouvelle génération a permis une meilleure modélisation des décors et une plus grande fluidité pour passer de l'avant à l'arrière du peloton... Mais au pays des aveugles, le borgne est roi !

Encore raté

Vous l'avez compris, on ne peut être que déçu devant ce titre qui ne pousse pas assez loin ses axes de développement. Il y a pourtant matière à réaliser quelque chose de fun et de malin avec la licence Tour de France, même si l'on ne peut pas en faire un PCM en puissance. Un jeu peut-être plus arcade, dans la veine de ce que Codemasters avait fait avec No Fear Downhill Mountain Biking sur la Playstation première du nom, par exemple... Hélas, la seule nouveauté de gameplay réside dans la possibilité de prendre une position aérodynamique pour gagner de la vitesse sans consommer de l'énergie. Une idée plutôt bien pensée, comme le système de ravitaillement qui a le mérite d'ajouter un peu de stratégie à des courses qui manquent terriblement de punch... et parfois de cohérence. L'intelligence artificielle du peloton est en effet toujours aussi suspecte avec un comportement des coureurs à la limite de l'inconscience (ce qui rend le jeu rédhibitoire pour les férus de science tactique)...

Pas assez immersive pour une simulation sportive, trop pauvre en contenu pour un jeu de gestion (le mode Pro Team est une vaste blague à la durée de vie riquiqui), Tour de France 2014 court en chasse patate pour s'offrir le bouquet du vainqueur. Pas sûr qu'il tienne très longtemps à ce rythme avant de se faire avaler tout cru par le peloton. A moins de changer de braquet, et Dieu sait que Cyanide en a le potentiel et les moyens...