Ne coupons pas les cheveux en quatre à coups de sabre : Yaiba : Ninja Gaiden Z est décevant. D'abord l'histoire, qui se déroule en Russie, peine à marier les différents univers et atmosphères tournant autour des ninjas, des morts-vivants et des cyborgs... Une combo bien étrange, voire interdite serais-je tenté de dire... D'ailleurs, c'est à se demander si les développeurs de Spark Unlimited, et le producteur Keiji Inafune (Onimusha, Dead Rising), n'ont pas chopé toutes les idées qui trainaient, secoué l'ensemble et balancé la sauce sous forme de beat them all survolté tant la sauce a du mal à prendre. Une recette amère pour un jeu qui l'est finalement tout autant...

Drôle pendant 5 minutes

Sorte de spin-off de la série, Ninja Gaiden Z joue la carte de l'humour pour cimenter ses unions étranges, tout en tentant de garder un semblant de sérieux afin de tenter de rester dans le ton traditionnel de la saga. Une fois encore le mariage est pénible, l'humour potache des zombies, comme celui des ennemis en général, et le style bizarre de Yaiba, ninja cyborg de son état, ne parviennent pas à convaincre... même si l'on sourit quelques minutes durant les premières parties.

Les mauvais choix

Alors que les Ninja Gaiden étaient réputés pour la finesse de leur gameplay, Ninja Gaiden Z propose des affrontements nettement plus bourrins, le tout au milieu de dizaines de zombies décharnés. Amusant au début, on comprend vite que ces rixes sont assez limités avec leurs trois attaques (lente et puissante, rapide mais légère / équilibrée). Le tout est accompagné d'un principe de customisation pas forcément convainquant, qui ne change pas grand chose durant la plupart des joutes, et d'un système permettant d'arracher les membres des zombies pour profiter de nouvelles armes organiques. Mouais... Passons enfin sur les attaques ultimes élémentaires, pas très pratique à utiliser, car le vrai problème est ailleurs...

Illisible et mal dosé

Pour faire simple, les réels soucis de Ninja Gaiden Z tiennent surtout en deux problèmes majeurs. Le premier vient de la caméra un peu trop folle qui accompagne les carnages et qui ne s'avère pas très efficace dans les mêlées de zombies. Sachant que l'action est intense et rapide, on a souvent du mal à lire ce qui se déroule à l'écran comme on le devrait, et notre réactivité en prend un sacré coup pour répondre aux assauts ennemies. Du coup la difficulté se révèle assez mal dosée et on a tendance à perdre bêtement parce qu'on n'avait pas compris, ou vu, telle ou telle chose dans le désordre ambiant. Un constat agaçant qui revient à progresser (difficilement) par l'échec pour de mauvaises raisons. Et autant dire que dans un jeu, c'est ce qu'il y a de pire ! Mourir parce qu'on a pas encore les réflexes, c'est acceptable et on peut toujours progresser, mais dans Ninja Gaiden Z, on a surtout l'impression de progresser en s'acharnant jusqu'à ce que ça passe et pas forcément en jouant mieux. Un sentiment particulièrement désagréable, vous l'aurez compris.

Yaiba : Ninja Gaiden Z est-il complètement nul ? Nous n'irons pas jusque là, mais il est très en-dessous des autres épisodes de la série en termes de gameplay, de marge de progression, de confort de jeu et de plaisir. D'autant que son univers très particulier, proche du Comics de seconde zone, aura du mal à séduire la plupart des joueurs. Un constat accablant contrebalancé par une action intense néanmoins, et quelques passages rigolos (même si l'humour du jeu ne restera certainement pas dans les annales, c'est une certitude).