Bonjour à toutes et à tous !

 

Dans mon dernier post de blog sur Red Dead Redemption II, j'avais promis de revenir sur l’annonce concernant la saga Metal Gear Solid prévue aux Game Awards 2018, si elle avait lieu bien-sûr ! Et évidemment... rien du tout ! Pas un trailer, pas une image, pas même une phrase alors que David Hayter et son acolyte Robin Atkin Downes avaient pourtant clairement laissé apparaître que quelque chose d'important se tramait en coulisse...

 

Qu'à cela ne tienne ! Puisqu'il n'y a rien de neuf sous le soleil de Shadow Moses pour l'instant, pourquoi ne pas revenir sur un épisode passé ? En plus, c'est la période des cadeaux, et vous parler de MGS, c'est un peu mon présent fait à moi-même.

 

Et de tous les jeux canoniques estampillés Metal Gear Solid, j'ai choisi celui que vous adorez tous ! Ou que vous avez tous oublié...

 

 Ça vous dit quelque chose ?

 

Et pourtant, Ground Zeroes fait partie intégrante de la saga et peut même se targuer d'être un épisode très important ! Eh oui, n'oublions pas que le titre complet est bien Metal Gear Solid V : Ground Zeroes. Ce cinquième épisode tant attendu par les fans se divise donc en deux morceaux ! Qui ne sont absolument pas d'égale valeur, je vous l'accorde, mais nous aurons le temps d'y revenir...

 

Redonnons tout de même à GZ la place qui lui est due, car lorsque l'on parle de Metal Gear Solid V, on n'évoque bien souvent uniquement The Phantom Pain. Et c'est injuste. Ça se comprend, mais c'est injuste. Mais Qu'est ce qui rend Ground Zeroes si important me direz-vous ? Avant de commencer, je préviens tout de suite, je vais spoiler cet épisode !

 

Vous voilà prévenus.

 

La conclusion est aussi l'introduction

 

Scénaristiquement, cette première partie du cinquième volet de la saga se place entre Peace Walker et The Phantom Pain. Il a donc la lourde tâche de mettre un point final à l'épisode sorti initialement sur PSP, et d'introduire le scénario, et une partie des enjeux, des aventures à venir de Venom Snake. Ne serait-ce que pour cela, Ground Zeroes est une étape obligatoire. Car comment comprendre l'envie de vengeance de Snake si l'on ne sait pas bien ce qui le pousse à courir après Skull Face dans la seconde partie ?

 

Les fans les plus hardcore me diront que, dans cette optique de mieux partager les motivations de notre héros, faire Peace Walker apparaît encore plus indispensable. Et je ne serais que trop d'accord. L'effondrement de la Mother Base à la fin de GZ n’émoustillera que trop peu celles et ceux qui n'ont pas connu Paz, Chico, Amanda, le ZEKE et les efforts nécessaires pour faire grandir sa base militaire de poche... Mais c'est un autre sujet qui pourrait constituer un article à lui tout seul prochainement...

 

Ground Zeroes offre une conclusion grandiose aux événements de Peace Walker, en en étant en quelque sorte la dernière mission. Il rebat les cartes pour l'avenir, le tout dans une mise en scène aux petits oignons, intégralement en plan séquence d'ailleurs, comme l'est aujourd’hui God of War ! Avec des nuances c'est vrai, il y a un cut à la fin pour charger les nouveaux décors... Mais la prouesse reste là !

 

L'atmosphère globale de cette première mission est particulièrement réussie, avec cette averse diluvienne et ce puissante orage au dessus de nos têtes, qui préfigurent le drame à venir. Et pour ceux qui ont toujours été un peu allergiques aux aspects fantastiques ou aux blaguounettes scatologiques de Kojima San, qu'ils soient rassurés, le créateur japonais s'est ici cantonné à une histoire sobre, sans fioriture, au ton très sérieux. Et aussi très courte oui, d'accord...

 

L'ensemble des cassettes de l'interrogatoire de Paz laisse entrevoir le calvaire qu'a vécu la jeune fille...

 

Et puis, pour le petit aparté spoiler de MGSV : TPP : C'est quand même la dernière fois qu'on incarnera Big Boss ! Le vrai ! Eh oui, si vous vous souvenez bien de la fin des fins de TPP, Venom Snake n'est pas Big Boss, mais un homme de paille, une diversion humaine manipulée par le plus grand soldat du XXème siècle. Ground Zeroes est par conséquent, la dernière aventure qu'il nous est possible de vivre avec Big Boss, sa dernière mission...

 

L'aspect scénaristique du titre étant traité, que vaut finalement Ground Zeroes en terme de jeu, plus de quatre ans après sa sortie ?

 

Ground Zeroes, la démo de la discorde !

 

Évacuons tout de suite ce qui, j'en suis certain, vous brûle les doigts depuis que vous avez posé les yeux sur cet article. Cette pensée vous titillait sans doute probablement déjà à la sortie du jeu...

 

Oui aujourd’hui, en 2018, trêve de tergiversations : Ground Zeroes, scénario mis à part, n'est en définitive qu'une démo de The Phantom Pain. Une démo vendue un brin cher à sa sortie, c'est vrai (environs 40€ pour la version next gen et une trentaine sur les PS360 si mes souvenirs sont exactes), peu complète et pas forcément très représentative du produit fini.

 

Un amuse-gueule donc, destiné essentiellement à patienter avant la sortie du « véritable » cinquième épisode qui tardait un peu, il faut le dire. Même si en 2012, Konami nous avaient fait le cadeau de ressortir Peace Walker sur console de salon, un titre trèèèèèèèèès complet et qui est déjà en soit, le cinquième volet de la saga. Mais je m'égare encore. Définitivement, il faudra que je revienne un jour sur ce Peace Walker.

 

 Peace Walker : un jeu qu'il est bien pour y jouer...

 

Pour patienter donc, voilà qu'arrive Grand Zeroes et s'il est vrai que le qualificatif de « jeu » peut être discuté (entendons par là, est-ce vraiment un « MGS » ?) il est un point sur lequel il est assez imbattable, comme le sera d’ailleurs son successeur, le gameplay ! Parce que c'est quand-même ce qui compte le plus au final.

 

Si on se replace dans le contexte de l'époque, en faisant abstraction de tous ce que va apporter The Phamtom Pain, Ground Zeroes était (et reste encore d'ailleurs) un pur plaisir à jouer ! En tout cas, il l'était pour moi. Kojima prouvait à nouveau qu'il était le maestro dans l'art de faire des jeux d’infiltration. Que je tiens à mettre en opposition avec l'élimination silencieuse (que j'ai pû expérimenter dans Batman Arkham Asylum  ou The Last of Us par exemple) qui consiste bien souvent à faire taire toutes les âmes dans la zone de jeu, sans se faire repérer, au risque d'avoir bien du mal à en venir à bout.

 

Je l'avais déjà évoqué ici il y a quelques années, mais mon plaisir à moi sur MGS, c'est de passer sans être vu, au nez et à la barbe de mes ennemis. Telle une ombre, je me faufile et rempli mes objectifs sans laisser de trace. J'ai toujours pensé que c'était ainsi que Metal Gear Solid, tout épisodes confondus, livrait le meilleur de lui-même.

 

Et pour jouer de cette façon, GZ est une véritable réussite ! Snake répond du feu de dieu, les animations sont d'une fluidité extraordinaire et j'ai vraiment passé deux heures et demie formidables sur la mission principale ! Plus quelques autres sur les missions annexes, mais j'y reviens.

 

Certes, les soldat adverses ne sont pas d'une grande clairvoyance et les possibilités de jeu sont relativement limitées. Il n'est par exemple pas possible de gérer son camouflage, ni de taper contre un mur ou de se cacher dans un carton, pas plus que de faire appel à un ami pour venir nous aider. La conduite des véhicules bien que correcte, n'apporte pas grand chose, dû en grande partie à la petitesse de la map, dont on a vite fait le tour. Les apports de l'open wolrd devront attendre The Phantom Pain pour véritablement s'épanouir, avec un résultat en demi teinte, mais là encore c'est un autre sujet.

 

Le camp Omega n'est pas ce qu'on a connu de plus grand dans un jeu se voulant "Open World".

 

En dehors de la mission principale, Ground Zeroes propose six autres objectifs allant d'une séquence de rail shooting depuis un hélicoptère, à l’exploitation, peut-être un peu grossière, de la fibre nostalgique entourant le première épisode estampillé Solid.

 

Ces différentes missions permettent de rallonger un peu la durée de vie. Et s'il est vrai qu'elle ne doit pas systématiquement être considérée comme un critère de qualité, elle a néanmoins son importance, et l'on se serait senti légitimement lésé de n'avoir que 2 heures de jeu à se mettre sous la dent pour ce prix là.

 

Comme beaucoup, j'ai un fort affect pour le premier épisode. M'enfin pourquoi toujours lui ? J'aime aussi le deux, et le trois, et le qua... Bon peut-être un peu moins le quatre...

 

Reste que ces missions annexes n'offrent rien de bien palpitant, en plus de ne bénéficier d'aucune mise en scène particulière. Surtout que je n'arrive toujours pas à savoir si elles comptent ou pas dans le scénario (hormis les missions « Déjà-vu » et « Jamais vu » bien entendu). À priori non, mais j'ai quand-même ramené deux snipers d'élite de la mission « Éliminer la menace des renégats » sur ma Mother Base dans TPP et certaines cassettes, importantes pour comprendre toute l'histoire, sont disséminées un peu partout dans les autres. Alors ?

 

 

Le dernier mot...

 

Passé son scénario aussi intrigant que trop court, et son gameplay efficace mais encore légèrement incomplet, que reste t-il de Ground Zeroes ? Et bien, une fois The Phantom Pain parcouru de long en large, il faut bien avouer qu'on ne retiendra pas grand chose de cette première partie de l'épisode V de la saga Metal Gear Solid. Oh si, le thème qui déchire !

 

 

Pourtant, en dépit de tout cela, je reste persuadé que sortir Ground Zeroes à part de The Phantom Pain ne fut pas une erreur. À l'époque, les critiques des joueurs avaient été très virulentes, allant parfois jusqu’à lui refuser le simple droit d'exister. Certes, il ne s'agit pas d'un Metal Gear Solid comme les autres. Il n'en a ni la richesse, ni la générosité. Ground Zeroes se situ entre la conclusion et l'introduction à un « vrai » nouvel épisode et de fait, reste un titre bancal, aux qualités scénaristiques certaines mais au contenu très faible.

 

Mais quel plaisir de jeu ! Quelle mise en scène ! Quel avant-goût ! Oui, ce n'est qu'une démo, qu'un amuse-bouche infiniment moins savoureux que TPP. Mais ce rôle d'entrée avant le plat de résistance il l'a rempli à merveille. D'ailleurs, avait-il seulement la prétention d'être autre chose que cela ? 

 

En juin 2013, Kojima accorde une interview en marge de l'E3 au site VGC. Il y affirme bien, alors que la décision de vendre Ground Zeroes à part de The Phantom Pain n'était pas encore prise, que :

« Ground Zeroes est un très petit avant-goût et une version réduite de ce que proposera The Phantom Pain. »

 

Pas d'entourloupe donc. Il justifie également la division de l'épisode V en deux morceaux comme nécessaire, afin que les fans de Metal Gear Solid, habitués à des environnement plus linéaires, s'accomodent progressivement à l'arriver de l'open world dans la série.

Je vous l'accorde, l'argument est un poil  fumeux...

 

Toujours est-il que Ground Zeroes n'a jamais menti sur ses intentions. Être une entrée en matière, pour habituer et rassurer les joueurs (peut-être aussi Konami...), et leur dire que ce qui va venir vaut bien le coût de patienter. Aurait-on si bien supporté l'attente sans lui ?

 

Reste l’éternelle question du rapport qualité prix qui je pense, ne trouvera de réponse que dans le cortex de celui qui se la pose. Pour certains c'est une honte, pour d’autres le jeu en vaut bien la chandelle. Personne n'aura jamais vraiment raison, ni tout à fait tort à ce sujet...

 

J'ai personnellement passé un agréable moment sur Ground Zeroes, et s'il est vrai que je n'y retourne pas avec le même enthousiasme que sur The Phantom Pain, le plaisir qu'il m'a procuré est encore là. À sa sortie, j'avais envie de tester le nouveau gameplay de MGS, que cela soit pour des centaines d'heures, ou seulement deux. Et c'est bien ce qu'il m'a offert...

 

Je voulais en quelques lignes, redorer un peu le blason de ce pauvre Ground Zeroes, tout autant que raviver son souvenir dans vos mémoires. Ma mission est accomplie je l'espère !

 

Si j'en crois les chiffres qui sont ici (et que je les comprend bien), en ajoutant ma partie sur PS3, j'en suis tout de même à plus de 35h de jeu ! Eh oui, ça en fait mine de rien !

 

Ce sera tout pour aujourd’hui ! La prochaine fois, je reviendrai certainement sur la saga Driver, avec une première partie consacrée aux deux épisodes sortie sur PlayStation.

 

Un grand merci à Tihmoty qui a réalisé l'image d'en-tête de cet article !

 

il ne me reste plus qu'à vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d'année, profitez bien de vos cadeaux gaming !

 

D'ici là, portez-vous bien ! Rendez-vous en 2019 !