L'histoire d'It Takes Two, c'est celle de Cody et May, dont le mariage va bientôt toucher à sa fin. Une séparation que n'apprécie pas du tout leur fille Rose, qui par un sortilège malencontreux va transférer leurs âmes dans ses deux poupées. Une en argile et l'autre en bois. C'est à partir de ce moment précis que débute une épopée rocambolesque ayant pour but de rabibocher nos deux héros.

Docteur Folamour

Cody et May ne sont pas seuls, un certain Docteur Hakim veille sur eux. Dr. Hakim est un livre centré sur l'amour, un conseiller conjugal qui connaît toutes les manières de raviver la flamme d'un amour éteint. Ce bouquin vivant, sous ses airs de danseur de flamenco, donne la marche à suivre et s'amuse à mettre nos héros dans la panade. Le but étant de renforcer leur lien. Clairement, il faut voir It Takes Two comme une thérapie de couple interactive.

On ne peut pas cataloguer le titre de Hazelight tant il s'amuse avec tous les codes du jeu vidéo. Il n'a pas de genre particulier. C'est un metling-pot géant. Tantôt rail shooter, tantôt jeu de plate-forme, et même RPG par moment. Ce mélange fonctionne à merveille et apporte une variété de gameplay agréable et toujours rafraîchissante.

En thérapie

Ce soin apporté au gameplay, toujours lié au propos, se ressent jusque dans les commandes. En effet, la prise en mains se révèle très intuitive. Vous ne serez jamais perdu et le titre vous accompagnera du mieux possible pour vous indiquer les actions à effectuer. Sa simplicité ne l'empêche pas d'être inventif dans ce qu'il propose comme palette d'actions. Le Dr. Hakim intervient fréquemment, sa présence amenant généralement les évolutions de gameplay qui empêchent le jeu de ronronner.

Les différentes phases proposées s'avèrent assez folles. Certaines - sans trop spoiler - comme la guerre opposant les écureuils aux guêpes amuse énormément tout comme la phase de RPG ou encore celle du contrôle du temps. De cette variété découle une envie de continuer It Takes Two jusqu'à sa résolution finale. Il y a l'envie de savoir ce que nous réserve le jeu jusqu'à sa fin.

Il faut également faire travailler vos neurones car tous les niveaux proposent leurs lots d'énigmes à résoudre. La courbe de difficulté n'étant pas bien élevée, vous ne resterez jamais coincé. C'est l'un des reproches que l'on peut faire au titre. Son manque de difficulté et de challenge. Toutefois, cela est "effacé" par le génie et le soin apporté par la diversité offerte par le gameplay.

C'était Fares ? C'est effarant !

It Takes Two a également un univers des plus sympathiques. Là aussi, la variété est le mot clé. La direction artistique fait indéniablement mouche. Les environnements, très soignés nous offrent un certain dépayssement. On gambade aussi bien dans un atelier qu'une chambre d'enfant, dans un arbre ou encore un donjon - et avec cohérence. Ajoutons à cela des mini-jeux venant ponctuer notre épopée afin de s'affronter plutôt que de coopérer et l'on trouve de quoi pimenter un peu la partie.

Les développeurs ont maximisé les niveaux par le biais d'un level design intelligent. Au grè de votre avancé et des armes ou pouvoirs acquis vous découvrirez des énigmes liées à ce qui vous entoure et dont la résolution ne peut se faire qu'à deux. Les outils et pouvoirs octroyés par le Dr.Hakim sont différents suivant que vous jouez May ou Cody et bien entendu, ils sont complémentaires.

Il y a bien certaines séquences - notamment dans "l'espace" contre le Space-Babouin - sont un peu moins recherchés et quelques peu rébarbatives mais ce n'est qu'une goutte d'eau dans un ensemble ne cessant d'émerveiller et de se réinventer, à un rythme très soutenu, et dans la bonne humeur.

Banane en split

Au cas où vous ne l'auriez pas compris, It Takes Two est un titre se jouant exclusivement en coopération, comme A Way Out. Vous pouvez vous y lancer en local ou avec une connaissance via le Pass Ami où un compère peut vous rejoindre sans avoir besoin d'acheter le titre.

La caméra peut s'avérer déroutante au départ avec l'affichage en écran partagé, notamment en ligne, mais on s'y fait très rapidement et l'on trouve facilement ses repères. Il faut tout de même noter que l'objectif à tendance à partir un peu dans tous les sens par moment et cela peut s'ajouter à quelques petits bugs de collisions, frustrants notamment sur des phases de plateforme.

Le test du jeu a été effectué sur PlayStation 5. Techniquement, l'ensemble apparaît inégal. Au contraire des créatures et objets animés croisés par Cody et May, les modèles 3D humains ne sont pas d'une grande beauté et certains environnement font un peu ternes. Mais on passe très vite outre. Car dans l'ensemble, cela fourmille de détails, c'est vivant et certains effets fonctionnement particulièrement bien. On notera toutefois que la DualSense n'est pas utilisée au maximum. On sent que le développement concernait la PS4 d'abord. Et c'est assez dommage.

Reste qu'avec It Takes Two, on se trouve face à un titre généreux, joyeux, dont la variété ne cesse d'émerveiller. Si l'on ajoute à ça des personnages attachants, voire parfois loufoques comme le Dr. Hakim, et des références nombreuses à la pop culture toujours bien senties, on peut dire qu'on se trouve face à un filtre d'amour des plus efficaces.