Premier contact, premier constat, la ville de Pacific City n'a quasiment pas changé. En effet, les habitués du premier opus retrouveront facilement leurs marques tant l'architecture ainsi que l'enchevêtrement de rues sont identiques. A tel point d'ailleurs que cela en est choquant sur certaines missions. On reconnait plusieurs zones au premier coup d'oeil et on se demande quels efforts ont fait les développeurs pour nous proposer quelque chose de réellement nouveau. Pour résumer, c'est la même ville mais dans une version délabrée par endroits. En effet, depuis le premier opus, les "Freaks", des monstres s'apparentant à des zombies, infestent la ville et sortent toutes les nuits (le jour, vous êtes peinard !) pour casser de l'humain. Vous voilà donc aux prises avec des monstres et un groupuscule d'humains connus sous le nom de Cell. Je vous épargne le scénario d'une simplicité enfantine qui illustre le manque d'inspiration des auteurs (à vrai dire, ils n'ont certainement pas cherché à pousser ce côté là). Pour en revenir à l'aspect graphique, Crackdown 2 propose des décors souvent grisâtres et nettement moins colorés que son ainé, même si certains effets spéciaux sont assez réussis, on pense notamment aux explosions.

Fusillade, boulot, dodo...

Crackdown 2 vous plonge dans le quotidien d'un agent cloné dont les aptitudes de conduite, de force, d'agilité et de tir vont augmenter avec le temps, soit en répétant les mêmes mouvements, soit en récoltant des orbes de puissance spécifiques à chaque caractéristique. Une recette que l'on connait déjà et qui a fait, en partie, le plaisir de jeu du premier opus. Ici, le résultat est le même ! Certains seront sans doute satisfaits de voir leur héros monter en puissance : des sauts de plus en plus gigantesques à la manière de Hulk, des tirs plus précis et un réarmement plus rapide, une meilleure maitrise des véhicules à débloquer, etc. Voilà ce qui vous contentera les premiers temps. Et il est vrai que c'est amusant de voir l'aspect de son avatar changer et de dézinguer tout ce qui se présente face à vous sans réfléchir. L'arsenal, ainsi que les quelques véhicules, à débloquer au fur et à mesure, vous amuseront eux aussi, sauf peut-être en ce qui concerne les moyens de transport à la conduite particulièrement légère, ce qui estompe les sensations. Bref, on passe son temps à reluquer son héros en allant d'un point à un autre sur une carte pour tuer des membres du Cell ou abattre des Freaks. Rapidement, il s'agira de protéger certains objectifs pour en prendre le contrôle et rétablir l'ordre dans la ville. Seul problème, la variété n'est pas au rendez-vous et on se contente de tirer, tirer, et encore tirer ou essayer de sauter sur les hauteurs de certains immeubles pour atteindre des bases indispensables à la progression dans l'aventure. Bref, très vite, on s'ennuie sec !

Plus on est de fous, plus on... ? Non !

Vous l'aurez compris, Crackdown 2 est un gigantesque défouloir dans lequel on s'amuse à tout détruire sans trop se prendre la tête et en se paluchant sur la montée en puissance de son héros. Rien de neuf quoi ! C'est pourquoi la grande nouveauté réside dans la possibilité de jouer en coopération à quatre. Soit, au final, quatre fois plus d'explosions et de bordel. Là encore, ça amuse au début mais ensuite ? Reste alors différents challenges à accomplir pour obtenir des succès (cascades en tous genres, notamment, avec la nouvelle grenade adhésive qui permet de relier plusieurs véhicules entre eux pour les transporter par voie aérienne). Si tout cela peut paraitre rigolo, on comprend bien trop rapidement que le jeu en coopération est assez mal fichu. Impossible de savoir qui est à quel endroit, d'indiquer un point de rendez-vous, etc. Aucun outil ou presque n'est fourni pour faciliter le déroulement des parties. Conclusion, il faudra forcément utiliser le micro pour coordonner vos assauts. Une coordination qui, justement, n'a pas vraiment lieu d'être puisqu'il suffit de tirer pour tout défoncer. En effet, malgré la large panoplie d'armes, on revient souvent aux explosifs type lance roquettes etc. pour arriver à ses fins tant les dégâts et les explosions en chaîne sont efficaces. Une fois encore, on fait toujours la même chose, puisque ça marche à tous les coups. Et vous pouvez me croire, j'ai terminé le scénario principal en 5h30 chrono en main en coopération... Alors autant vous dire qu'on ne s'est pas détruit les neurones pour progresser...

Le compétitif relève le niveau...

Autre grande nouveauté de cet opus magistral, le multijoueurs à 16 en compétitif. Là heureusement, on peut exploiter tous les pouvoirs de son avatar sur des maps, pas forcément super inspirées, mais bien agencées grâce à des sortes de trampolines. Ces derniers sont placés un peu partout sur les cartes et chacun d'entre eux vous propulse vers un lieu précis. Il s'agit donc de couloirs dans lesquels les joueurs se croisent et au bout desquels ils se retrouvent forcément pour des joutes musclées mais toujours, ultra bourrines. On apprécie l'utilisation de la capacité de "Base Jump", que vous retrouvez d'ailleurs sur la fin de la campagne principale, la possibilité d'atterrir sur ses adversaires après un saut de 300 mètres pour les tuer net ou encore l'utilisation des véhicules qu'il faut reconnaitre assez amusante. Mais bon, ça ne va pas chercher loin non plus...

Pour résumer rapidement, si vous avez fait le premier Crackdown, inutile de craquer pour celui-là et surtout pas à 60 euros ! A quelques détails près, il n'y a rien de neuf mis à part le multijoueurs en compétitif qui peut, éventuellement et pendant un temps, relever le niveau. Sinon, on retrouve la même ville en moins jolie, des missions ultra répétitives, un bourrinage constant qui amuse quelques heures et un scénario qui tient sur un Post It™. Reste la montée en puissance du personnage, la collecte de trophées et d'objets qui parsèment la ville en grand nombre. C'est du déjà vu, il y a trop peu de nouveautés et il existe déjà des titres dans le genre qui font tout nettement mieux que Crackdown 2. On pense évidemment à Just Cause 2. Il n'y a guère que le coop simple de Crackdown 2 qui le sauve de la comparaison... mais pas pour très longtemps. Vous êtes prévenus !