Toute jeune compagnie chinoise fondée en 2018, EarFun se distingue avant tout par le rapport qualité / prix de ses produits. Ses ingénieurs, des anciens de l’industrie audio dotés d’une solide expérience, ont effectivement dans l’idée de concevoir des produits de qualité tout en gardant un tarif « au plus juste ».

Jusqu’ici, la formule a plutôt bien fonctionné et qu’il s’agisse des EarFun Free 2 ou des EarFun Air Pro 2, nous n’avons pas été déçus.

Des intras confortables qui tiennent bien en place

Pour distribuer ses Free Pro 2, EarFun emploie la même toute petite boîte pratiquement carrée que pour ses précédents modèles. Nous n’avons rien à reprocher au conditionnement du produit qui est bien protégé dans une épaisse mousse. Bien sûr, on ne change pas une équipe qui gagne chez EarFun. Et, comme la majorité des intras true Wireless aujourd’hui commercialisés, les Free Pro 2 sont livrés avec un petit boîtier de recharge. Plus long et moins large que celui des Free 2, il ressemble beaucoup à celui des Air Pro 2 : il mesure 66,6 x 25 x 28,5 millimètres et l’ensemble est bien plus léger que précédemment à 38 grammes, dont 4,1 grammes par écouteur.

De manière assez logique, ces écouteurs reprennent davantage la forme des Free 2 que celle des Air Pro 2. On ne part donc pas dans le style AirPods pour disposer d’intras plus ramassés, plus trapus et moins en longueur. Esthétiquement, le résultat est une réussite et – même si c’est bien sûr une question de goût – nous avons une préférence pour ce type de design, un peu plus discret.

Noir, c'est noir

En revanche, comme à son habitude, EarFun ne fait pas dans la fantaisie. D’abord, la forme des intras est classique pour un produit qui ne reprend pas le style AirPods, mais en plus, EarFun ne propose qu’un seul coloris pour les intras comme le boîtier : c’est noir, un point c’est tout.

Bien sûr, à côté du boîtier et des intras, EarFun livre quelques accessoires. Nous passerons rapidement sur le manuel d’utilisation et le câble de recharge USB-C pour davantage nous intéresser aux quatre tailles d’embouts et aux trois tailles de « crochets ». Les premiers permettent d’ajuster précisément les intras à l’intérieur de nos conduits auditifs quand les seconds viennent assurer un excellent maintien même en cas de comportement un peu « sportif ». En secouant vraiment la tête, on parvient à les déloger de nos oreilles, mais ce n’est clairement pas l’objectif : ils ne sont pas vendus comme des intras « à toute épreuve », en revanche au quotidien, ils tiennent vraiment bien en place.

Autonomie, recharge, solidité et contrôle

À cette bonne première impression « confort », il faut ajouter une conception d’ensemble qui assure aux Free Pro 2, une autonomie tout à fait convenable. Attention, il n’est pas ici question de battre des records et avec des écouteurs d’à peine plus de 4 grammes, il ne fallait évidemment pas s’attendre à des heures de musique non-stop. Nous sommes toutefois pleinement satisfaits d’avoir pu les utiliser durant 6 heures d’affilées en ayant désactivé la suppression active (ANC) et encore 5 heures avec. C’est un résultat dans la moyenne haute des produits de ce genre et on saluera l’honnêteté d’EarFun : le fabricant promet exactement ces valeurs.

Pour ne rien gâcher, on peut évidemment compter sur le boîtier de recharge pour augmenter cette autonomie « loin de toute prise ». On estime cette fois à plus ou moins 25 heures lorsque l’ANC est activée et environ 30 heures sans cette fonctionnalité. Là encore, nous sommes dans les clous par rapport aux chiffres avancés par EarFun, même s’il faut garder à l’esprit que tout cela dépend aussi du volume sonore utilisé. La recharge du boîtier se fait par câble USB-C ou sans-fil : il faut compter 2 heures pour atteindre 100% dans le premier cas et 3,5 heures dans le second. Enfin, les écouteurs nécessitent eux 1 heure de charge pour atteindre leur niveau maximal.

Quelques petits défauts

Nous avons déjà évoqué le confort des Free Pro 2, il nous faut maintenant évoquer un point un tout petit peu plus décevant. Sur le principe, EarFun s’est assuré d’une certification IPX5 pour son produit, ce qui semble plutôt correct. Cela protège les écouteurs contre les jets d’eau et les protections, mais pas contre l’immersion ni contre les poussières. Pourquoi un point un tout petit plus décevant ? Simplement parce que par le passé – sur les Free 2 par exemple – EarFun avait été en mesure d’offrir de l’IPX7 qui autorise également une protection contre l’immersion temporaire : jusqu’à 1 mètre et durant 30 minutes. Dommage qu’il ne soit plus capable de le faire.

Reconnaissons toutefois que ce défaut n’est pas trop gênant dans la mesure où on pique rarement une tête à la piscine en « oubliant » ses intras. Plus regrettable en revanche est l’absence d’application compagnon. Avec le temps, nous nous y sommes faits sachant qu’EarFun n’a jamais proposé pareille application. Cela reste un défaut d’autant que les contrôles sur les écouteurs ne sont pas parfaits. En fonction du nombre de touches au dos de chaque écouteur, on peut augmenter / réduire le volume, mettre en lecture / pause, activer / désactiver le mode « jeu » ou changer de piste et activer / désactiver l’ANC ou l’assistant vocal.

Quelques manques

Dans les faits, ces différentes commandes conviennent à la majorité des situations et il n’y a guère de reproches à formuler à la sensibilité des touches. On regrette cependant bien vite l’absence de deux commandes « de base » : le retour à la piste précédente ainsi que la mise en sourdine du microphone. Rien de catastrophique, mais ça reste à signaler. Soulignons aussi l’absence de capteur pour enclencher la lecture audio sitôt que les écouteurs sont placés dans les oreilles ou pour la mettre en pause dès lors qu’ils sont rangés dans le boîtier. Il nous faut toutefois reconnaître qu’à moins de 80 euros, aucun kit ne propose cette fonctionnalité.

Un son plus que correct, l’ANC efficace

Sans qu’il soit question de « révolutionner nos oreilles », les produits EarFun ont toujours été capables de produire un son très agréable et les Free Pro 2 ne viennent pas déroger à la règle. En premier lieu, on apprécie la relative neutralité qui caractérisait les précédents intras du groupe et que l’on retrouve aujourd’hui. Les sonorités sont toujours très équilibrées, très homogènes, et ce, malgré l’absence fort regrettable du codec aptX : il faut se contenter du duo SBC, AAC. Malgré des essais assez variés, on ne note ainsi aucun creux directement perceptible et l’ensemble du spectre est bien représenté, bien traité.

On repère tout de même une petite tendance à la surreprésentation des basses d’un côté et des aigus de l’autre. Cela se traduit par des pics autour des fréquences 40 – 50 Hz et 8 – 10 kHz. Rien de rédhibitoire, mais cela mérite d’être signalé d’autant que ce déséquilibre est légèrement plus présent lorsque la suppression active de bruit (ANC) est enclenchée. Là, ce sont surtout les médiums qui se trouvent – légèrement, n’exagérons pas – en retrait. En revanche, l’ANC se révèle d’excellente facture et assure une captation assez remarquable de notre voix, même lorsque le monde extérieur « joue contre nous » : dans les transports par exemple, les bruits parasites sont bien neutralisés.