Oui, Stellar Blade n’est pas exactement comme tout le monde le pensait. Il est même parfois à des kilomètres de ce qu’on attend de lui, de ce qu’il nous a fait miroiter en en faisant des caisses avec sa promotion. L’habit ne fait pas le moine comme on dit, ou presque, puisque dans le cas précis de notre héroïne, sous-exploitée et presque tournée au ridicule, c’est exactement le contraire et c’est plutôt triste en prenant du recul. Je ne parlerai pas de douche froide pour autant, même si pour certains elle s’imposera assurément après quelques heures de jeu, mais Stellar Blade m’a eu là où je ne l'attendais pas et déçu là où je l’attendais fermement.

Non, Stellar Blade n'est pas NieR Automata-like

« Je suis en fait assez jaloux de Stellar Blade », disait Yoko Taro, papa de NieR Automata, à propos de Stellar Blade. Il est vrai que les deux jeux partagent de nombreuses similitudes. Ils ont plus ou moins les mêmes thématiques initiales, et une héroïne qui n’a pas froid aux yeux. Pas froid tout court même. Et à la limite, une utilisation de l'OST assez similaire. Mais c’est à peu près tout. Si on s'amuse à creuser et à extrapoler, on en trouvera certainement d’autres points communs, tout comme on trouvera d’autres inspirations venant des dernières œuvres post-apo, ou des beat’em all récents. Le fait est que Stellar Blade pioche partout où ça marche pour faire son propre menu. D’un côté, ça rend le jeu quelque peu impersonnel, presque superficiel et la plastique de TOUS les personnages que l’on croisera ne nous aidera certainement pas à nous sortir l’idée de la tête.

Ça commence sur les chapeaux de roue avec une mise en scène explosive dès l'ouverture. D’immenses vaisseaux s’approchent d’une terre en proie au chaos et crachent des salves de capsules. C’est une armée d’Anges, des femmes combattantes en tenues extrêmement moulantes et aux formes plus que généreuses qui nous feraient presque oublier qu’elles sont génétiquement modifiées et bourrées d’implants cybernétiques.

Nous incarnons l’une d’elles, Eve, qui n’a jamais quitté son complexe spatial bien douillet avant d’être catapultée dans la boue et le sang pour combattre les Naytibas, des NA:Tifs, une race de créatures ayant conduit à l’extinction de l’humanité, ou presque. Et c’est aux Anges que revient la mission de mettre un terme à cette invasion qui dure depuis bien trop longtemps. Beaucoup ont d’ailleurs échoué, l’escadron d’Eve n’est pas le premier à venir se crasher sur Terre, mais notre héroïne a de la ressource et elle traquera le fameux l’Ancestral, la créature ultime, quoi qu’il en coûte.

Test Stellar Blade PS5
Eve, notre héroïne. ©KiKiToes - Gameblog

Un univers séduisant

C’est sur cette base presque "nanardesque" qu’on entame notre périple. La narration n’est pas vraiment ce sur quoi mise Stellar Blade pour se vendre, mais on aura l’agréable surprise de constater que sa trame cache pas mal de secrets et que les rebondissements sont nombreux. Il y a tout de même une vraie volonté de créer un univers, une mythologie. Il est seulement dommage que l'histoire ne se dévoile qu’artificiellement et trop timidement. Il y avait matière à développer davantage, d’autant que l’univers est plutôt intéressant pour le genre et pourrait permettre à la licence de grandir à l’avenir.

Mais Stellar Blade préfère pour le moment se présenter comme un road trip sanglant aux allures de voyage initiatique pour la jeune femme qui découvrira presque tout en même temps que nous, en tout cas au début. Elle ne sait pas ce qu’est la pluie, que l’on peut se nourrir avec autre chose que de la nourriture en tube, ni même qu’il reste encore des êtres humains sur terre. C’est pourtant pour eux qu’elle va se battre après avoir été sauvée de justesse par l’un des survivants, Adam, un ami fidèle qui ne nous lâchera jamais, nous suivant où que l’on aille avec son petit drone. Un postulat intéressant s’il avait été justement exploité.

Jouer une jeune femme extrêmement douée au combat mais terriblement naïve amène parfois à quelques séquences amusantes. Elle découvre l’humanité et son histoire parmi les ruines que l’on visitera grâce à quelques interactions ça et là ou aux nombreux objets que l’on collectera. Seulement voilà, c’est bien trop rare et clairement sous-exploité. Et il en sera de même pour sa plastique de déesse coréenne impeccable, l’égérie d’une féminité qui n'existe nulle part ailleurs que dans l’imaginaire de certains. Le véritable rôle d’Eve est tout trouvé : être un véritable fantasme ambulant et faire vendre le jeu, rien de plus.

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Le début du jeu en met plein les yeux. ©KiKiToes - Gameblog

Une héroïne poupée de prêt-à-porter

C’est malheureux, et on s’excusera d’office auprès de la mannequin Shin Jae-eun qui a prêté ses traits à l’héroïne, mais c’est le triste constat de plusieurs heures de jeu qui parle. Eve n’est qu’une potiche, une poupée tout au plus qui n’aura finalement que peu de poids à l’écran. Son rôle se résume à faire des cabrioles, être belle à l’écran, faire la naïve quand il le faut pour arracher un sourire ou être terriblement classe dans quelques séquences précises, histoire de nous rappeler que c’est bien une héroïne, mais c’est tout. Elle n’a pas la froideur et la prestance d’une 2B, ni la grandiloquence sexy d’une Bayonetta. C’est un mannequin à qui on enfilera une myriade de tenues parfois (souvent ?) limites. Je ne vais pas revenir sur la polémique de sa fameuse combinaison “seconde peau” qui cache juste ce qu’il faut pour ne pas se faire éjecter de Youtube et Twitch, mais qui nous laisse tout entrevoir, puisque non, ce n’est finalement pas la pire des “nano-combinaisons” de la dame.

Il existe plus d’une dizaine de costumes à déverrouiller, et aucun n’a d’utilité. On le pensait, mais en réalité non. Avoir des habits nous permet simplement d’avoir un bouclier actif dont les statistiques ne changeront jamais. Cela nous oblige donc à ne pas nous balader nue, même si on sait que les joueurs “en quête de challenge” le feront assurément. Non, les fringues à débloquer ne servent absolument à rien si ce n’est mettre en valeur notre héroïne qui n’en demandait pas tant.

Certaines tenues sont franchement classes et elles sont toutes extrêmement détaillées, mais beaucoup sont bien trop légères et parfois sans raison. Des jupettes courtes qui nous laissent systématiquement voir les fesses de notre avatar dès qu’elle court et ce sans bouger la caméra, c’est non, surtout lorsque cette dernière porte de la lingerie fine dessous. C’est hors sujet, ce n’est même pas mignon comme dans certains JRPG, c’est ici plutôt gênant et voyeur puisque très premier degré. Oui, oui. Un body lapin “réaliste” franchement gênant, une combinaison fendue à des endroits “stratégiques” et une tenue ultime à gagner en récoltant tous les collectibles du jeu qui n’est rien d’autre que des sous-vêtements très sexys n’ont absolument rien à faire dans un jeu comme celui-ci.

Stellar Blade nous amène alors à nous poser une vraie question sur le bon goût et l’image de la femme dans le jeu vidéo, n’en déplaise à tous les velus qui viendront crier au wokisme. Non, il n’y avait pas besoin de pousser le curseur aussi loin, non on n'avait pas besoin d’une héroïne en talons qui se cambre en se tenant droite. C’est un grand non tout simplement.

La fameuse combinaison poitrine apparente, parfaite pour combattre les mutants, c'est connu. ©KiKiToes - Gameblog

Stellar Blade est plus sage qu’il ne veut laisser le croire

Fort heureusement, Eve n’est à aucun moment mise dans des situations gênantes. La caméra se place parfois un peu trop face à son postérieur, mais pas plus que dans d'autres jeux finalement. Pas de poses sexys, pas d’allusions étranges, pas de réflexions (sauf quelques PNJ boiteux), rien, nada. D'un autre côté, c’est aussi un problème puisque ça banalise totalement son hyper sexualisation sans en donner d’explication ou d’utilité. Comme si c’était normal, commun.

Pourquoi elle se balade systématiquement en talons ? Pourquoi les combinaisons lui moulent les moindres interstices ? Au final, on se demande à quoi bon en faire des caisses sur son apparence et ses tenues si le jeu ne surfe jamais dessus à l’instar d’une Bayonetta par exemple qui en fait carrément sa signature. Finalement, ça ne fait que rendre le personnage et le rôle d’Eve extrêmement superficiels, justement bons à se battre, gonfler la poitrine et porter des costumes trop moulants.

Dommage, parce qu'on l'aime bien sa petite bouille et lorsqu’on lui laisse véritablement la possibilité de s’exprimer ou de nous montrer ce dont elle est capable, elle crève l’écran et on s'attache presque à sa naïveté. Shift Up nous a un peu trop survendu son héroïne, tout comme peu avant sa sortie, il en faisait des tonnes en scandant que son jeu ne serait pas censuré, suggérant qu’il y avait de quoi l’être dans certains pays. Là encore, on a vu bien pire ailleurs, à tous les niveaux. Stellar Blade avait beaucoup de cartes à jouer, d’autant plus lorsqu’on le compare à juste titre à NieR Automata ou encore Bayonetta. Mais malheureusement, il a préféré tout garder en main, à moins qu’il ait bluffé depuis le début.

Les différentes présentations du soft, et la mise en bouche qui conclut la démo nous laissaient entrevoir des combats de fou furieux, des séquences d’actions diablement bien mises en scène, mais finalement, c’est le montage des bande-annonces qui est réussi puisque le jeu lui, a un rythme irrégulier et la fameuse mise en scène justement, est souvent pataude.

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Un petit air de Fallout par-ci... ©KiKiToes - Gameblog

D'excellentes surprises malgré un rythme en dent de scie

L’ouverture claque bien, c’est un fait, mais il faudra attendre plusieurs heures avant de recroiser une séquence similaire et ce sera bref. Le reste du temps, Stellar Blade est un action-light RPG très classique, pour ne pas dire trop sage, teinté de souls-like pour son côté exigeant et sa manie de faire réapparaître la plupart des ennemis dès que l’on pose nos fesses sur un siège. La recette fonctionne, il va s’en dire, elle est éculée depuis de nombreuses années. On sait où on met les pieds et il n’y aura aucune surprise à ce niveau-là. C’est peut-être là le souci justement. Avec son esthétique singulière, sa proposition initiale et toute la communication faite autour du jeu, on s’attendait à en prendre plein la tronche, mais, finalement, ce n’est pas le festival espéré.

C’est en deçà des espérances. Et bien que ça reste clairement honnête, voire même au-dessus de beaucoup de standards, on ne peut pas s’empêcher d’être déçu, d’autant que le jeu souffre d’un vrai problème de rythme. Il est capable de nous propulser à cent à l’heure lors de quelques séquences bien senties, mais de faire rapidement retomber le soufflé quelques minutes plus tard. Sans compter les passages en open world qui viennent casser la course et la structure globale relativement prévisible du jeu. Fort heureusement, Stellar Blade arrive à nous tenir en haleine et conserve un réel intérêt puisqu’il exécute parfaitement tout ce qu’il entreprend.

L’exploration, par exemple, est plutôt agréable mine de rien. On pourra se balader dans des environnements souvent très différents et tous plutôt vastes. Des niveaux labyrinthiques sont entrecoupés de paysages beaucoup plus vastes ressemblant à de vrais open world avec leur lot de quêtes secondaires, de monstres errants çà et là et de trésors à découvrir. Là-dessus, Stellar Blade surprend, on ne s’attendait certainement pas à trouver tout ça dans un jeu de ce calibre, mais il s’en sort plutôt bien même si, oui, le rythme général en prendra un coup, monde ouvert oblige.

L’exploration est toutefois systématiquement récompensée par une quantité folle de matériaux, d’équipements ou de collectibles savamment placés pour nous pousser à tout fouiller dans les moindres recoins si le cœur nous en dit. Les objectifs annexes nous permettent parfois de découvrir des portions de niveaux complets que l’on pourrait tout à fait zapper en allant voir le générique de fin, et l’on aura même le droit à des boss cachés. Là-dessus, c’est très chouette, ça fonctionne bien, même si c’est du vu et revu. L’avantage de Stellar Blade, c’est qu’il rompt aussi l’ennui grâce à son visuel et son système de combat.

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Un petit air de labo d'Umbrella dans Resident Evil par-là... ©KiKiToes - Gameblog

Stellar Blade, comme Eve, est superbe

Oui, le jeu est beau. Bon, il abuse vraiment du grain d’image qui ne rend pas toujours justice à ce qu’il se passe à l'écran, mais pour le reste c’est vraiment bien fichu. Eve est sublime, très détaillée et ses animations sont franchement dingues et bourrées là aussi de détails, jusqu’à la couleur de sa peau, criante de vérité. Les environnements que l’on visitera sont eux aussi franchement chouettes.

En extérieur, si c’est très très propre, les textures sont parfois franchement vilaines, vieillottes, et font tache à côté du reste. La modélisation de tout ce qui nous entoure, et des ennemis, est par contre une réussite totale. C’est souvent détaillé, parfois plutôt inspiré d’ailleurs et on se surprendra à apprécier quelques panoramas dignes de Mad Max. En intérieur, Stellar Blade surprend par un souci du détail encore plus poussé. Dès que les environnements se resserrent, le jeu gagne en densité. C’est vrai en ville, notre petit hub où l’on ne fera que rencontrer des PNJ et des magasins pour acheter de l’utilitaire (des munitions, des potions, des matériaux…), mais aussi dans les laboratoires, les égouts et autres couloirs de métro.

À huis clos (ou presque), c’est vraiment joli et souvent bien mis en valeur par des effets de lumière de qualité. Globalement, Stellar Blade sent très bon la next-gen, il est temps vu que la PS5 est sortie depuis un moment déjà vous me direz, mais le fait est qu’encore aujourd’hui, certains jeux ne lui arrivent pas à la cheville. Et en plus d’être beau, il peut être très fluide. Je dis bien “peut” puisque ça dépendra du mode graphique que vous choisirez. Si vous optez pour le mode graphisme, vous gagnerez davantage d’effets à l’écran, mais ne pourrez avoir qu’une trentaine de FPS.

En mode Équilibré, c’est tout de suite beaucoup plus fluide et toujours très joli, c’est le mode que je vous conseillerai à titre personnel d’ailleurs, celui que j’ai moi-même utilisé, le plus rentable selon moi. Enfin vient le mode performance qui rend le jeu extrêmement rapide, mais qui sacrifie quand même pas mal de détails et d’effets visuels. Là encore ça reste graphiquement très honnête et la résolution n’en pâtit pas tant que ça, mais on est quand même un peu en dessous du mode Équilibré.

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Quelques panoramas ont de la gueule quand même. ©KiKiToes - Gameblog

Un système de combat dynamique, exigeant et percutant

En tout cas, la possibilité d’avoir un jeu fluide nous permet de profiter pleinement de son système de combat exigeant. Là encore, tous ceux qui espéraient avoir un jeu extrêmement vif vont être déçus. Oui, Eve se bat comme une diablesse et peut faire des cabrioles comme nulle autre, mais on est loin, très loin de la brutalité d’un Devil May Cry, ou de la vivacité d’une Bayonetta. On est sur quelque chose de bien moins aérien, de plus terre-terre. Quelque part entre deux, à une fête où Sekiro se serait invité discrètement et sans qu’on lui demande.

Bourriner ses touches comme un sauvage ne sera que rarement efficace, sauf lorsque votre équipement surpassera la puissance de vos ennemis, mais à niveau équivalent, il va falloir la jouer fine. Les combats sont plus stratégiques que prévu et demanderont du timing et de la retenue. Tout se joue sur la parade ou l’esquive. Réussir son coup permettra d’ailleurs d’asséner des contre-attaques spéciales, voire même déclencher des compétences le moment venu. Au départ, la sensation est étrange puisqu’on a vraiment envie de foncer, d’autant plus que lorsqu'elle se bat, Eve est extrêmement gracieuse, c’est très chorégraphié. Mais lorsqu’on ira mordre le sol 6 ou 7 fois d’affilée et qu’on se rendra compte que ca devient un vrai coupe-gorge quand les ennemis sont plus de deux, on se ravisera rapidement.

C’est d’autant plus vrai que l’on devra toujours s’adapter, puisque chaque créature est unique. Le bestiaire est plutôt fourni avec plus d’une trentaine d’ennemis différents, même si l’on croisera finalement souvent les mêmes bestioles vu la taille du jeu. Toutes aussi cradingues les unes que les autres, mélanges d’insectes anthropomorphes dégoulinants, ou abominations immondes, certains sont même des amas de créatures aux faux airs d’humanoïdes. Ils sont plutôt réussis dans l’ensemble, mais ce sont surtout de fiers ennemis capables de nous faire de très gros dégâts. Il faudra bien penser à repérer leurs forces et leurs faiblesses pour en venir à bout avec le moins de mal possible.

Au final ça surprend, mais dans le bon sens. Stellar Blade crée la surprise là où ne l’attendait pas. Je l’aurais cru moins malin que ça avec son système de combat, j’ai eu tort et je ne serais certainement pas le seul. Non seulement c’est agréable et toujours aussi grisant d’allumer un monstre puissant avec un timing parfait, mais c’est aussi récompensé par des acrobaties puissantes et très stylées et, surtout, c’est évolutif. On a une véritable montée en puissance tout au long du jeu. Je ne peux pas tout dévoiler dans le détail, mais sachez que vous débloquerez de nouvelles mécaniques intéressantes, même après plusieurs heures.

Le bestiaire cache des bestioles franchement cradingues. ©KiKiToes - Gameblog

Eve élève toi

Eve gagne de l’expérience en terminant des missions, en découvrant des trésors et en annihilant ses ennemis. Une ressource qui se transformera ensuite en points que l’on ira dépenser dans un généreux arbre de compétences. On pourra ici améliorer ses capacités de survie, mais aussi ses coups spéciaux que l’on déclenche nous-mêmes d’une simple pression de touche. Ces derniers sont extrêmement efficaces et donnent lieu à de très beaux effets qui viendront parfois même saturer l’écran.

Chaque compétence a ses propres caractéristiques et vous permettra de changer le cours des combats le cas échéant. Ça ne se ressentira pas spécialement sur le menu fretin que l’on sabrera relativement vite la plupart du temps (attention, on meurt aussi rapidement qu’eux, vous voilà prévenu), mais ce sera parfois vital contre les boss qui, quant à eux, sont très souvent corsés. Ils sont gros, ils font très mal et les combats durent parfois des plombes. Voilà grosso modo le résumé des affrontements principaux qui vous attendent, en nombre, dans Stellar Blade.

Des dizaines de boss bien balèzes et qui auront aussi tendance à se répéter parfois, à un rythme trop régulier d’ailleurs, occasionnant une certaine redondance dans la progression. Heureusement, même si on rencontre parfois la même espèce de créatures, les combats seront différents. Les attaques changent et les monstres sont toujours plus résistants. Il ne sera pas étonnant de s’y reprendre à plusieurs fois d’ailleurs, mais c’est normal. Comme dans un Sekiro, chaque combat est une danse et il faudra trouver le bon timing pour savoir la mener.

Là, Eve canalise une attaque qui va faire mal, très mal. ©KiKiToes - Gameblog

D'excellentes sensations et un gameplay varié

Tout se joue en effet sur la parade et l’esquive. Des capacités à utiliser au millimètre pour profiter de tout leur potentiel. Il n’y a que comme ça que vous arriverez à briser l’équilibre de vos adversaires pour les rendre vulnérables et leur infliger d’énormes dégâts. L’autre solution sera de frapper le bouclier d’énergie qui protège toutes les créatures que vous croiserez, puis d'infliger des dégâts à sa barre de vie. Deux écoles, l’une étant plus exigeante mais bien plus rapide que l’autre, qui est elle plus abordable mais plus longue et dangereuse. En revanche, Stellar Blade est tout de même moins précis et viscéral qu’un Sekiro.

Les fenêtres de parade parfaite et d’esquive sur le fil sont bien plus permissives, mais on notera qu’Eve ne répond pas toujours parfaitement, comme s’il y avait un peu d’input lag ou que les animations étaient trop longues. On opte d’ailleurs plutôt pour la seconde option. Le timing est assez curieux tant que l’on n’a pas bien pris la main. Les animations ne sont pas aussi vives que prévu et certaines ne peuvent d’ailleurs carrément pas être annulées, ce qui aura de quoi faire rager. Par exemple, il arrive parfois que l’on soit projeté au sol et qu’Eve mette plusieurs secondes à se relever. Heureusement à ce moment-là, nos adversaires (boss compris) nous attendent sagement et n’attaquent pas. C'est plutôt ridicule comme situation, mais au moins, on ne meurt pas pour rien.

Rassurez-vous, cela n’entachera en rien les sensations extrêmement grisantes que procure le système de combat. La première prise en main ne m’avait pas déçu et le jeu définitif vient confirmer ce premier ressenti, c’est une vraie réussite. On aura d’ailleurs même la possibilité de se battre à distance et de mêler ça à nos combos au combat rapproché. Rapidement, notre petit drone se transformera en une arme redoutable capable de tirer différents projectiles ( balles, chevrotines, missiles, obus incendiaires…). Le studio Shift Up en profitera d’ailleurs pour se diversifier avec des puzzles requérant du tir, mais aussi des séquences de jeu à huis clos très anxiogènes qui lorgnent cette fois vers du Resident Evil. Oui, oui, Stellar Blade verse aussi dans l’horreur à l’occasion et réussit vraiment à changer d’ambiance.

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Stellar Blade verse parfois dans l'horreur, sans oublier que c'est un jeu d'action pour autant. ©KiKiToes - Gameblog

Des imprécisions qui peuvent crisper

Cette diversité est d’ailleurs présente partout, presque tout le temps. En exploration par exemple, le jeu nous poussera souvent à jouer de sa verticalité avec des phases de plateformes plus ou moins évidentes. C’est franchement chouette sur le papier et ça casse la routine. Par contre, on se heurte à un gros problème, si ce n’est le plus gros, le manque de précision. Eve a beau être agile, c'est une véritable empotée lorsqu’elle doit jouer les Lara Croft. Impossible de réussir un saut avec précision, elle semble parfois même glisser sur le sol après avoir sauté.

Lorsqu’on la fait s’accrocher à une paroi ou se balancer à une corde, elle est aussi raide qu’un manche à balai et là aussi ça manque de précision. Je ne compte même plus le nombre de sauts ratés pensant qu’elle s'accrochait au rebord alors qu’elle a simplement glissé contre le mur sans même prendre la peine de tendre les mains. Un patch sera nécessaire ici, très clairement. D’autant que les séquences de plateforme et d’escalade sont nombreuses, presque omniprésentes et certains passages sont déjà retors à cause des pièges et autres saloperies cherchant à nous tuer. Pas besoin qu’Eve s’y mette aussi.

Ce genre de séquences de plateforme sont parfois injustement difficiles à cause du manque de précision. ©KiKiToes - Gameblog

Un très bon jeu d'action, très généreux

Stellar Blade est parfois frustrant, souvent bon et il peut même être absolument génial. Un jeu de tir à la corde perpétuelle sur une toile relativement classique dans le fond, mais dont la forme prend très souvent le dessus. C’est bien fait, c’est beau, c’est amusant et c’est donc suffisant. Le jeu est particulièrement bien fourni et il y aura largement de quoi faire. Entre ses vastes niveaux à explorer et sa difficulté, vous en aurez facilement pour 25 heures pour en voir le bout en ligne droite, au moins le double pour fouiller un peu partout et encore un peu plus si vous visez le 100%.

Mais là aussi c’est bien fichu, on déverrouille des quêtes qui nous poussent à revenir dans des environnements déjà visités pour approfondir l’exploration de manière plutôt naturelle, à défaut d’être réellement intéressantes à suivre. Les missions annexes nous feront au moins voir du pays. Les complétistes auront à disposition un bestiaire, des fiches de personnages et la collection complète de tous les collectibles, histoire de se tenir à jour. Et il y a pas mal de choses à déverrouiller.

Le jeu fait les choses bien, très bien même et jusqu’au bout. Il y a par exemple une myriade d’options de personnalisation de l’expérience, une accessibilité au poil et même un doublage intégral en français. Ce dernier n’est d’ailleurs pas si mauvais que ça, mais il souffre d’un montage à la hache qui fait que les dialogues sont tout sauf naturels. Si le travail des acteurs est honnête, il n’est pas mis en valeur. Même constat pour la version anglaise d’ailleurs. La version coréenne s’en sort en revanche bien mieux, heureusement.

A plus d’un titre, Stellar Blade est un jeu très généreux, jusque dans son OST d’ailleurs, aux petits oignons. Elle est même particulièrement étrange puisque si les morceaux passent hyper bien à l’oreille et resteront pour certains en tête un bon moment, ils dénotent bien souvent avec ce qu’il se passe à l’écran. On a presque l’impression qu’Eve s’écoute sa propre bande-son en faisant sa mission.

Le résultat est étrange puisque les musiques ne viendront que très rarement sublimer ce qu’il se passe à l’écran, elles semblent même parfois totalement à côté de la plaque, même si ça fonctionne toujours. Elle nous accompagne avec plaisir et sait même accélérer lorsque les combats démarrent. On retrouvera des thèmes posés, pour ne pas dire cosy avec quelques tintements de piano, mais aussi beaucoup de musique avec du chant, féminin, ou des morceaux très électro et dynamiques. On aime ou on aime pas, c’est selon.