Annoncé pour la première fois il y a neuf ans et au départ à l’initiative d’un seul développeur chinois, Lost Soul Aside a suscité la curiosité grâce à son esthétique rappelant Final Fantasy et son gameplay similaire à Devil May Cry. Le titre a ensuite reçu le soutien de Sony par l’entremise du China Hero Project, mais il aura fallu attendre le 29 août 2025 pour le voir enfin sortir. Une longue gestation qui a porté ses fruits cristallins ? Voici notre avis sur le test de sa version PC.
Lost Soul Aside, un beat’em all développé par UltiZero Games, avec une équipe qui a bien grandi depuis sa modeste genèse, est en effet désormais disponible depuis la fin du mois d’août 2025, après cela dit moult retards et reports, pour l’heure uniquement sur PC et PS5, au prix de 70 euros. Et, malgré toute la meilleure volonté du monde de la part de son studio chinois, on comprend un peu mieux les raisons d’un temps de développement aussi long, mais également une certaine forme de pudeur à son égard.
Lost Soul Aside : un pot-pourri chinois de références prestigieuses
Lost Soul Aside place son récit dans un univers mélangeant science-fiction et fantaisie, alors qu’un Empereur tyrannique oppresse le peuple. On y incarne Kaser, une sorte de cousin éloigné de Noctis dans Final Fantasy 15. D’entrée de jeu, on remarque en effet une affiliation un peu trop flagrante avec la légendaire licence de Square Enix. La sœur de notre héros ressemble par exemple à un mélange adolescent entre Tifa et Aerith de FF7, et l’esthétique de la ville de départ du jeu comme de ses habitants rappellent un peu trop à s’y méprendre Midgard du même jeu. Il en est de même pour le prologue de l’aventure, alors qu’un groupe de résistants baptisé AVALAN… LUEUR veut organiser une mission de sabotage contre une parade impériale.

Tout ceci va cependant tourner court, alors que des météorites s’abattent du ciel et que d’étranges monstres viennent semer la pagaille, en recouvrant les lieux du cataclysme de cristaux bleus (encore une référence à Final Fantasy, s’il en est). Kaser va se retrouver séparé de sa sœur, et fera la rencontre d’Arena, un énorme dragon, qui va lui accorder ses pouvoirs et l’accompagner dans une forme miniature pour l’aider dans son combat pour sauver ses amis, et par extension le monde, de la menace de cette mystérieuse force extraterrestre. Voici en substance le scénario assez convenu de Lost Soul Aside, qui se présente autrement comme un beat’em all très classique, où on enchaîne les arènes d’ennemis mineurs et boss, pour faire avancer l’histoire.
Dante May Cry
Le synopsis et des personnages génériques au possible ne nous ont donc pas franchement marqué, surtout à cause d’animations faciales et de rendus des visages à la limite de l’Uncanny Valley ; et d’un doublage d’une qualité exécrable en anglais, mais qui se rattrape plutôt bien en chinois, coréen et surtout japonais (pas de doublage en français à signaler, hélas). On retient en revanche un gameplay quant à lui typé Devil May Cry, qui fonctionne de son côté très bien. Kaser répond en effet au doigt et à l’œil à nos commandes à la manette (largement plus ergonomiques à prendre en main que le combo clavier/souris) et se déplace avec une vitesse fulgurante. Il dispose également d’une large panoplie de coups rapides, lourds, mais aussi des esquives et des parades à lancer au moment idéal pour venir plus facilement à bout de nos adversaires. Une formule somme toute classique, mais qui tourne de manière impeccable, avec en prime une mise en scène toujours spectaculaire. On peut enfin compter sur quatre types d’armes (épée, épée lourde, double lames et faux) à interchanger au bon moment pour déchaîner d’interminables et au demeurant très stylés combos, tant au sol que dans les airs. Tout cela est ponctué par une bande-son qui remplit globalement bien son office. Le gameplay somme toute de solide facture des combats se développe par ailleurs fort agréablement au fil de la progression. Il faudra toutefois s’armer d’un peu de patience avant que cette partie de Lost Soul Aside ne déploie tout son plein potentiel.

Au fil du jeu, on progresse en effet dans des niveaux proposant sempiternellement la même structure : avancer dans le monde « réel », éliminer des hordes d’ennemis et boss, puis accéder à une « dimension alternative » pour y récupérer un fragment de cristal permettant de bannir le grand méchant du jeu. Tout cela avec une direction artistique globalement assez jolie visuellement, mais très en dents-de-scie, qui mélange maladroitement plusieurs environnements sans trop de cohérence, passant par exemple d’un temple grec à la Saint Seiya à un village traditionnel chinois, ou encore à une région volcanique, puis à des structures extraterrestres ultra futuristes. De même, Lost Soul Aside souffle le chaud et le froid d’un point de vue technique. Si les passages typés « science-fiction » s'avèrent plutôt aguicheurs, les séquences dans les décors naturels souffrent parfois d’un clipping abominable sur la végétation, même à deux mètres de nous. Par moments, on a également relevé d'effroyables chutes du taux d'image par secondes, descendant jusqu’à 10 FPS, sans aucune raison, alors que l’ensemble tourne autrement à plus de 100 FPS en Ultra sur notre configuration de test équipée d’une RTX 4080 SUPER, d’un Ryzen 7 7800X3D et de 32 Go de RAM.

Pour essayer d’apporter de la variété à la progression jalonnée de combats franchement épiques, notamment contre des boss à chaque fois uniques, Lost Soul Aside tente de temps à autre de diversifier ses mécaniques. Cela prend la forme de puzzles d’une simplicité enfantine, des phases de ramassage d’objets dans un temps imparti ou encore des séquences de course poursuite plutôt spectaculaires, mais extrêmement scriptées. On aurait cela dit préféré qu’il s’arrête seulement aux combats, ces moments visant à casser la monotonie ayant malheureusement tendance à au contraire générer une certaine lassitude à la longue.
Lost Leveling Aside
Bon gré mal gré, on reste donc sur Lost Soul Aside principalement pour ses combats proprement dantesques, et le titre parvient mine de rien à nous tenir en haleine en nous offrant au fil de l’histoire plusieurs récompenses venant encore améliorer ce qui se présente indéniablement comme son plus gros point fort. En plus de nouvelles armes, on pourra en effet obtenir des breloques pour augmenter les statistiques de Kaser, ou encore acheter de nouvelles compétences pour chaque catégorie grâce à de l’expérience accumulée.

En parallèle, on obtiendra également des variantes de chaque équipement, qui disposeront d’éléments comme le feu, la glace ou l’électricité, à utiliser pour exploiter les faiblesses élémentaires d’un bestiaire relativement varié. Enfin, vaincre des boss et explorer les cinq chapitres du jeu de fond en comble nous permettra d’obtenir des accessoires offrant divers bonus passifs en les attachant à nos armes, ainsi que des pouvoirs pour notre dragon de compagnie, Arena. S’agissant des accessoires, en équiper trois exemplaires du même type nous octroie des avantages plus puissants. Il est ainsi possible de construire une arme donnée par exemple pour nous soigner constamment, une autre pour facilement briser l’armure d’un ennemi, et encore une autre pour enchaîner les combos dévastateurs avec les pouvoirs d’Arena ou une sorte de Devil Trigger (la transformation démoniaque de Dante dans Devil May Cry) monstrueux en fusionnant avec notre dragon pour absolument annihiler nos adversaires.

Lost Soul Aside présente donc non seulement des combats plaisants à voir et à jouer, mais aussi un système d’évolution de notre héros plutôt solide. Même si le jeu ne réinvente la roue dans aucune facette de son gameplay, il vient à la place piocher plusieurs bonnes idées pour proposer un amalgame assez efficace et compétent. Tout ceci nous occupera pendant une bonne vingtaine d’heures, sans trop de problèmes dans la difficulté de base, à condition de bien exploiter toutes les capacités de Kaser et Arena. À l’issue de l’aventure principale, on débloque la difficulté Cauchemar et un mode Boss Rush. Le titre dispose ainsi d’une plutôt bonne durée de vie et d’une rejouabilité certaine… à condition de passer outre ses nombreux problèmes techniques et son histoire clichée au possible. Au vu de la qualité d’ensemble du titre, et malgré un très long temps de développement, on peut toutefois se demander si le tarif de 70 euros exigé n’est pas trop cher payé. Cela dépendra de la sensibilité de chacun.