Il y a déjà 15 ans (!) que ces deux titres ont fait le bonheur des ados qui fréquentaient les nombreuses salles d'arcade de l'époque, en voie de disparition désormais, tout comme le genre qui les a vu naître. En effet, le rail-shooter d'aujourd'hui évoque plus une relique du glorieux passé de l'industrie - consciente de ses limitations techniques d'alors - qu'une véritable proposition de gameplay ambitieux. Car s'il est légitime de garder un souvenir ému des House of the Dead et autres Virtua Cop, force est de reconnaître que leur statut de money-maker instantanés des salles enfumées est raccord à leurs prétentions limitées, tant ils sont semblables à des jeux « apéritifs ».

Old times good times

Cela dit, il n'est pas question ici de les assassiner par simple plaisir régressif, car il faut impérativement replacer Gunblade NY et LA Machineguns (développés sur les multiples déclinaisons de cartes Model par le mythique département AM2) dans le contexte de leur sortie pour les jauger à leur juste valeur. Et c'est peu dire que Sega maîtrisait son sujet en ce temps, tant ils savaient apporter quantité de dynamisme à un gameplay mou par essence. Ainsi, si Gunblade pâtit le plus de ses mécanismes ludiques relativement sommaires, et se rapproche au final d'un brouillon mal dégrossi de son petit frère, LA Machineguns débourre vraiment question sensations authentiques, ce qui s'accorde mieux à sa vocation première de jeu de scoring psychédélique pur et dur. L'optimisation 16:9 apparaît comme un minimum appréciable pour la ressortie de ces vieux hits, mais les proposer à 40 euros semble tout de même un brin démesuré, d'autant plus qu'ils ont été évidemment rentabilisés depuis belle lurette. Dommage dès lors de constater que cette compilation méritait un meilleur traitement commercial, si bien qu'elle a le goût d'une arnaque destinée principalement aux trentenaires actifs et nostalgiques.

Si Gunblade NY et LA Machineguns restent tout à fait estimables dans leur genre, il est néanmoins difficile de faire abstraction du prix scandaleux auquel ils nous sont proposés dans le choix de la note fatidique, leur véritable valeur se situant bien plus au niveau du cœur que dans le portefeuille...