Forcément, ces questions n’ont cessé de revenir ces derniers mois : sans la FIFA, quid du football virtuel façon EA Sports ? Le studio allait-il tout changer ? Le public adhérait-il à ce nouveau nom, EA Sports FC ? A la nouvelle aventure que souhaite écrire le studio ? Autant briser le suspense - s’il en y avait vraiment un après tout -, il y a peu de chances que les habitués des derniers FIFA se privent d’EA Sports FC 24.

Un changement, quel changement ?

fifa 24 test

Si le nom a changé, le logo ainsi que les couleurs (vert et blanc), le jeu ressemble beaucoup à son prédécesseur. Trait pour trait ? Non plus et visiblement l’idée chez EA Sports a été clairement de ne pas provoquer une trop grosse cassure avec le passé, mais plutôt d’apporter de la nouveauté par petites touches. La preuve avec l’interface. Désormais verticale, elle est située sur la gauche de l’écran. Les sous-menus sont également verticaux et il faut lancer les modes traditionnels (Coup d’Envoi, Volta, Ultimate Team…) pour retrouver l’habituelle barre de menus latérale. En revanche, ça ne bouge pas, on a toujours droit à une animation de joueurs à côté de cette interface de présentation.

Puisqu’ils ont été cités plus haut, vous aurez compris qu’il n’y a pas non plus de changement fondamental servi par EA Sports FC 24. Du moins pas en surface. Dans le détail oui, mais ce ne sera pas cette saison qu’on aura un mode de jeu inédit à se mettre sous la dent. Ce qui ne change pas non plus, du moins pas dans des proportions abyssales, c’est l’aspect visuel du jeu. On reconnaît aisément le moteur Frostbite, qui accompagne la licence depuis FIFA 17. Déjà très beau ces dernières années sur consoles nouvelle génération, EA Sports FC 24 ne déroge pas à la règle.

La modélisation des joueurs a été retravaillée, avec de belles réussites et des résultats, aussi, beaucoup plus discutables. Globalement, le jeu a gagné un peu en qualité mais pas au point de marquer une césure importante avec FIFA 23. En revanche, la donne est différente concernant les mouvements des joueurs. Troisième génération du procédé de capture promu par EA Sports, l’Hypermotion Volumetric, fort d’une base de données de 180 matchs, traité par une intelligence artificielle - il faut vivre avec son temps - s’est attaché à reproduire dans les moindres détails les mouvements des plus grands joueurs. Pour le coup, le rendu est saisissant, avec une gestuelle et un positionnement proches de la réalité. Évidemment, l’accent a été mis sur les joueurs bankables et on n’a pas de mal à reconnaître la course de Kylian Mbappé, la frappe de balle et l’équilibre d’Erling Haaland, la star de Manchester City en jaquette cette saison.

Paie ton style

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Sur le terrain, les choses ont un peu changé également. Pas vraiment niveau prise en main, mais plutôt au niveau du ressenti. Les joueurs sont plus lourds, leurs gestes plus décomposés et il va falloir un peu de temps pour assimiler le rythme global des matches. D’autant que les passes sont moins assistées que par le passé. Il ne sera donc pas rare de rater des choses évidentes, même si pour compenser, un nouveau système de passe manuel a été incorporé. Lors de nos parties, on a pu s’apercevoir qu'EA Sports FC 24 sur les côtés restait toujours une arme redoutable, que la défense méritait une prise en main et une attention bien particulière de notre part et, enfin, dans les pieds de certains joueurs, la profondeur devenait littéralement une arme de destruction massive, rendant clairement les tâches défensives assez compliquées. Un déséquilibre, là aussi, finalement assez fidèle à ce que la série avait pu proposer ces derniers mois. Cela s’explique pour beaucoup par l’arrivée d’une nouvelle feature, les PlayStyles ou Styles de Jeux. 

En réalité, cela revient grosso modo aux caractéristiques intrinsèques d’un joueur, qui étaient déjà présentes et affichées dans sa bio. Sauf qu’elles nous servaient juste d’indicateur pour connaître le style du joueur en question. Là, il s’agit véritablement de retrouver ce fameux style ingame, avec des données plus précises, renforcées par le partenariat entre EA Sports et le leader de statistiques Opta. En clair, selon l’attribut Style de Jeu du joueur que vous contrôlez, une icône correspondant à celui-ci s’affichera au-dessus de lui. Le Style de joueur se déclenche automatiquement dès lors qu’une action le permettant l’engage. Un défenseur bénéficiant du Style Interception activera ce dernier en tentant de récupérer le ballon dans les pieds adverses. Son geste aura une bonification et lui permettra dans le cas précis de conserver le ballon près de lui, évitant tout contre favorable. Pour le coup, le rendu des Styles de Jeux est assez saisissant et correspond bien à la nature du joueur, le but, rappelons-le, étant de se rapprocher au maximum de sa gestuelle signature. 

Comme à la télé

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Les PlayStyles sont disponibles dans tous les modes de jeu sauf Volta et forcément, après de nombreuses heures de jeu, il faudra s’interroger sur l’équilibre des matchs et de la fameuse Meta - façon optimale de jouer pour performer - à venir en prenant en compte ces éléments. Malheureusement, il nous était difficile dans les conditions du test d’avoir une analyse de la question, bien que certains retours de joueurs laissaient poindre quelques craintes et interrogations. Mais l’effort est louable et apporte un peu de diversité à un gameplay qui, dans les grandes largeurs, change peu au final. Chose importante, les très grands joueurs disposent tous d’un Style de Jeu +, qui leur garantit un deuxième boost sur la caractéristique en question, ce qui a peu de chances d’arranger le débat sur l’équilibre de jeu. Exemple, un joueur qui a Foulée Rapide en Style de Jeu + fera des dégâts énormes si vous le laissez prendre de la vitesse. N’est-ce pas, Kylian Mbappé…

L’habillage des matchs, lui, a gagné en immersion. On se croirait vraiment à la TV, à quelques minutes du coup d’envoi d’un grand match, avec des cinématiques supplémentaires. Nouvelles arrivées des joueurs, discussions entre eux, sortie des couloirs du stade, moments de foule, liesses des supporters mais aussi causerie dans le vestiaire, échauffement et vue du banc, tout y est. Ce qui est encore plus appréciable, c’est que la moindre pause en match nous permet de bénéficier de ces cinématiques. Enfin, sachez que sur le terrain, des informations pourront apparaître - rassurez-vous, lors de sorties de balle, pour éviter de gêner l’action en cours - avec des statistiques poussées, comme le nombre de kilomètres parcourus par untel ou untel ou l’état de fatigue de certains joueurs.

Une carrière toujours aussi immersive

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Passons aux modes de jeu désormais. Le Clubs Pro s’appelle désormais le Club et accueille le crossplay. Les joueurs d’une même génération vont donc pouvoir s’affronter, PS4 et Xbox One donc mais aussi PS5, Xbox Series et PC. Très apprécié des joueurs, le mode bénéficie aussi d’un nouveau système de divisions, avec une compétition saisonnière, qui n’est pas sans rappeler le mode Rivals d’Ultimate Team. Le tout est réparti en trois phases de jeu : des matchs de championnat, des matchs de promotion/relégation et enfin des playoffs, réunissant les meilleurs clubs pour l’acquisition de récompenses et de trophées. Des points de réputation vont aussi vous permettre d’améliorer le statut de votre club (maillot, stade) et les fameux PlayStyles seront également de la partie.

La carrière, que l’on peut toujours vivre soit dans la peau d’un manager soit dans celle d’un joueur, a elle aussi droit à quelques nouveautés. On a notamment pu apprécier la vue tactique, qui permet de vivre le match sous différents angles de vue et la possibilité de le faire directement du banc de touche, avec les remplaçants et votre avatar de dos. Le rendu est bon, mais l’engagement ne va pas plus loin. Alors oui, on a bien des réactions du coach en cas de carton, but encaissé et marqué, mais on aurait aimé interagir avec les joueurs en donnant les consignes depuis cette vue. Une idée à creuser pour la saison prochaine ? La gestion d’équipe jouit de nouvelles tactiques, toutes correspondantes aux jeux pratiqués ici et là dans le monde du football (tiki-taka, contre, jeu sur les ailes), renforcées par le recrutement d’entraîneurs adjoints, censés permettre la bonne compréhension du schéma voulu par votre effectif. 

Côté joueur, on note l’arrivée des agents de joueurs. Ces derniers sont là pour nous indiquer comment bien performer tout au long de la saison pour rejoindre le club que l’on souhaite. Les objectifs à atteindre dépendent du club visé et votre agent peut vous proposer une solution intermédiaire ou autre s’il estime votre ambition un peu trop grande. Nous n’avons pas pu aller au bout d’une saison en cours, mais les développeurs ont bien laissé passer l’information qu’un transfert ne serait pas forcément acquis en cas de bons résultats de votre part. Soit par manque de place au poste, soit par manque de budget du club en question. Cerise sur le gâteau, de nouvelles célébrations de trophées (défilé en bus) sont présentes, ainsi que la cérémonie du Ballon d’Or.

La théorie de l’évolution

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Enfin, le plus gros, ça reste le mode Ultimate Team. Le mode, qui avec la Carrière pour beaucoup de joueurs dans le monde, justifie le passage à la caisse tous les ans pour s’offrir le nouveau EA Sports FC 24, jouit lui aussi d’ajouts non négligeables. Le menu est désormais en haut et le raccourci (coup de stick vers le bas) pour afficher son équipe n’existe plus. On retrouve les mêmes expériences habituelles (Clashs d'Équipes, DCE, Draft, Rivals) mais avec l’apport d’une nouvelle fonctionnalité pour son équipe, les Évolutions. 

Ce procédé permet de faire évoluer une ou plusieurs cartes de son roster. Pratique pour ne pas avoir à jeter des cartes de début de partie que l’on souhaitait garder ou pour rendre justice à des cartes régulières un peu faibles. Le système est simple : plusieurs évolutions sont proposées et pour y accéder, il faut que vos cartes remplissent certains critères. Si c’est le cas, il faudra alors remplir un certain nombre d’objectifs pour obtenir l’évolution, qui se fait toujours en deux temps… avec deux boosts de caractéristiques. 

Cet ajout devrait apporter beaucoup de profondeur et d’idées aux joueurs d’Ultimate Team. Idem, au moment de rendre ce test, peu ou presque pas de joueurs en ligne n’avaient de cartes évoluées. Mais la promesse est belle, avec des visuels à choisir pour sa carte et des évolutions à venir tout au long de la saison, sachant qu’elles peuvent aussi concerner les joueurs de la saison et les cartes de promotions. Par contre, on ne peut faire évoluer qu’une seule carte à la fois. On peut stopper et reprendre l’évolution quand on le souhaite. Les améliorations peuvent permettre de débloquer des étoiles de gestes techniques, de mauvais pied, mais aussi des postes secondaires et des Styles de Jeux et des Styles de Jeux +. Le seul point fâcheux et qui en fera râler plus d’un, c’est que certaines de ces évolutions seront payantes, par des points FC ou des crédits… et pour avoir les deux, il faudra sortir le porte-monnaie, of course. Pour ne rien oublier et pour finir sur une note moins onéreuse, les joueurs ayant des postes secondaires pourront directement évoluer à ce poste, sans avoir besoin d’un consommable pour cela. Il était temps.

Oh les filles, oh les filles

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Dans une volonté de plus en plus affirmée d’inclure le football féminin, EA Sports FC 24 intègre les féminines à Ultimate Team. Et de manière plutôt astucieuse. Dans les Drafts, vous aurez des choix masculins et féminins. Mais surtout, ce sont les cartes proposées pour les joueuses qui les rendent intéressantes et - à ce stade du mode, donc début de saison - quasiment indispensables. Car autant vous le dire tout de suite, les filles disposent en général d’une grande agilité, ont un gameplay assez nerveux et surtout de belles statistiques de vitesse, les rendant à ce stade assez “cheatées”, ce qui compense largement des notes plus basses en force et physique. Donc pas très adaptées à des postes défensifs par exemple.

Toujours dans un souci d’équilibre, les fameuses courses (contrôlées, explosives, longues) passent désormais à sept. En réalité, il s’agit de variantes à chacune des trois courses citées juste avant, afin d’éviter, comme trop souvent lors de la saison de FIFA 23, de se retrouver avec des défenseurs filant comme des flèches. Là encore, il va falloir du temps et des matches pour apprécier le changement, avec des courses qui sont forcément impactés par la taille et l’agilité des joueurs. Sans compter que généralement, là où les premières mises à jour du jeu ont tendance à accélérer le rythme de ce dernier. Et plus les cartes vont progresser en notes, plus il faudra surveiller l’équilibre de cet ensemble de nouveautés.