Le scénario de ce Gears Tactics tient sur un Post-it et, comme on pourrait s'en douter, il est digne d'une série B (voir série Z) aux allures de nanar. Mais c'est aussi ce qui fait son charme. On y suit les aventures de Gabe Diaz qui n'est autre que le paternel de la protagoniste de Gears 5. La planète Sera (l'équivalent de la Terre dans l'univers Gears) est au bord de l'effondrement à cause de l'engeance Locuste. Notre soldat va être amené à chercher des survivants pour rétablir la situation. Le jeu joue sur la majorité des clichés des films d'actions et le personnage masculin typique est un homme avec des bras gros comme les cuisses de Schwarzenegger, une mâchoire carré, une coupe undercut et un vocabulaire peu châtié. Dans Gears on ne dit pas : "Je me rends au point de rendez-vous" mais plutôt : "Je bouge mon cul de là". Ou encore, on ne dit pas : "J'ai raté ma cible" mais : "J'ai loupé sa sale gueule d'ordure". L'intégralité des dialogues est basée sur ce type de répliques et le doublage est de suffisamment bonne qualité pour apporter un petit coté parodique très appréciable.

Parodie du film d'action

Tout d'ailleurs est fait pour vous faire penser à une parodie ne serait que dans le déroulement de l'action au sein du scénario et dans les cinématiques (de qualité) qui viennent ponctuer le gameplay. Ainsi, dès les premières minutes après le tutoriel, notre personnage doit trouver un dossier secret dans un bureau administratif. Tout naturellement le dossier en question est en plein milieu du bureau principal avec le mention en énorme "TOP SECRET". Le jeu est donc drôle et une attention particulière est apportée à ce genre de détail.

De la qualité à tous les niveaux

Dès le tutoriel d'ailleurs on sait que l'on a affaire à un jeu de bonne facture. Techniquement, déjà, c'est très beau notamment au niveau des textures des personnages et des différentes animations. On sent que le studio Splash Damage (développeur principal) et The Coalition ont profité d'un beau budget de la part de Microsoft pour que tout se fasse dans de bonne conditions. Les effets visuels sont bons, les actions fluides et on ressent un réel plaisir à manoeuvrer nos Gears. Le jeu est ce que l'on appelle un XCOM-like à savoir un jeu tactique en vue aérienne avec des combats au tour-par-tour. La différence majeure avec XCOM est l'absence ce cases au sol et la possibilité de parcourir librement le monde. On passe pas par un énorme QG entre chaque mission mais par un véhicule blindé qui fait office de base mobile.

Intransigeant

Au fur et à mesure de notre aventure on est amené à recruter de nouveaux Gears et chacun à son propre rôle à jouer dans l'équipe. Au départ, les deux premiers soldats que l'on rencontre sont incorporés d'office dans l'équipe mais plus tard il est possible avant chaque début de mission de choisir qui participe à l'action en sachant que Gabe Diaz a une présence obligatoire. Sachez d'ailleurs que la mort d'un Gears est définitive et seule celle du héros met fin définitivement à votre partie (et oblige donc à charger une sauvegarde). Ainsi, il est possible à la fin d'une mission d'avoir Gabe comme unique survivant.

Le jeu se révèle particulièrement intransigeant. Nous avons joué en difficulté normale pour le bon déroulement du test, et même dans cette configuration, il arrive fréquemment de devoir charger une sauvegarde une multitude de fois avant de trouver la bonne tactique à adopter. Le jeu est certes extrêmement bourrin dans son déroulement et ses actions mais il n'en est pas pour autant stupide. Il s'avère en fait extrêmement intelligent dans les choix qu'il vous force à adopter. Un seul personnage au mauvais endroit peut totalement ruiner votre stratégie, et il faut bien calculer vos points d'action restants, nécessaires pour accomplir une tâche, pour ne pas vous retrouver dans une situation dramatique. Chaque Gears possède trois choix possibles dans sa barre d'état : Arme principale, arme secondaire et équipement spécial. Pour Gabe Diaz nous avons pris la décision d'en faire une sorte de médecin de combat, ainsi, dans son équipement spécial, il possède notamment une grenade régénératrice. Une fois que l'on utilise cette grenade il faut attende trois tours minimum (moins selon nos compétences) avant de pouvoir l'utiliser à nouveau.

Grisant dans sa mise en scène

Chaque Gears possède un arbre de compétences qu'il faut développer au fur et à mesure, ce qui rend une perte dans l'équipe encore plus dramatique quand il s'agit d'un compagnon particulièrement avancé. D'autant qu'il est vraiment possible de personnaliser de manière intéressante nos soldats : transformation des armes en y ajoutant des accessoires, possibilité de changer des canons, ajouter de la peinture, ajouter/retirer des pièces d'armures... La customisation est importante et c'est une très bonne chose qui offre une vraie plus-value

La pêche aux bonnes idées

À la fin de chaque mission on récupère des loots, certains sont donnés d'office lors de l'accomplissement d'un objectif et d'autres se récupèrent dans des caisses de ravitaillement qui sont disséminés sur la carte. Ce n'est pas une révolution du genre, mais si l'on additionne ensemble les bons éléments de ce Gears Tactics on a en face de nous un très bon jeu qui est clairement au niveau d'un XCOM. Preuve en est, les heures défilent lorsque l'on joue sans avoir à aucun moment un oeil sur l'horloge. Une partie est grisante et les actions s'enchaînent à un beau rythme - les amateurs de Gears appréciant en outre les multiples clins d'oeil.

Chaque fois que l'on réalise un "finish" on a le droit à un zoom et une belle animation sur notre action. Forcément, découper des locustes à la tronçonneuse n'est pas forcément très fin mais ça apporte son petit lot de satisfaction. Parfois, une mission peut se montrer moralement épuisante quand on arrive tout juste à remplir un objectif et que le succès ne tient qu'à un fil. Mais on ressort rarement d'une session de Gears Tactics en ayant la sensation d'avoir "subi". Au contraire, même si la difficulté peut parfois surprendre on ressort d'un affrontement toujours satisfait d'avoir accompli quelque chose d'autant que l'I.A. est parfois très vive. Et c'est sans compter la présence de combat de boss, riches en rebondissements et épiques à souhaits.