Au même titre qu'un jeu comme This War of Mine qui est un plaidoyer contre la guerre, Floodland se veut être une démonstration de ce à quoi pourrait bien ressembler notre belle planète en cas d'inaction totale de la part de nos gouvernements. Dans ce contexte, le surnom "planète bleue" prendrait alors tout son sens puisque le jeu a pour postulat de départ une série d'événements climatiques catastrophiques qui mènent à la submersion quasi totale des terres habitables. C'est au milieu de ce drame, attendu dans la réalité, que vous allez devoir prendre la tête d'une communauté de survivants ayant pour objectif de... survivre. Ça vous épate hein ? Malgré le thème écologique du jeu et de son scénario, le titre nous épargne la leçon de morale pour rester ludique tout en nous faisant prendre conscience de la situation actuelle. Un bon point de départ et un parti pris intéressant.

La planète va mal

Comme vous pouvez le voir dans les captures d'écrans qui parsèment ce test, la direction artistique est irréprochable. Floodland propose une identité visuelle assez unique pour un jeu de gestion qui correspond parfaitement avec le propos du jeu, sombre, avec de grosses notes de couleurs bleues. Il ne faut évidemment pas s'attendre à une claque graphique car le studio indépendant Vile Monarch n'a clairement pas bénéficié d'un budget illimité. Mais ça reste très honnête, l'artistique rattrapant la technique et nous faisant oublier que nous ne sommes pas en face d'un jeu de gestion AAA.

Un système de choix intéressant

Au début de la partie, Floodland nous invite à choisir un clan entre Les Bons Voisins, Les Survivants, La Brigade et Berkut-3. Chacun a ses propres bonus statistiques et sa vision du monde, libre à vous de choisir celui qui vous semble le plus intéressant sachant que jeu de gestion oblige, la rejouablité est possible et même conseillée. Les Bons Voisins sont par exemple des survivants de banlieue qui travaillent dur avec des valeurs américaines traditionalistes tandis que La Brigade est une colonie plus libérale qui valorise la croissance personnelle et la liberté au-dessus de la communauté. Des décisions devront être prises à intervalles réguliers et il sera nécessaire de garder un œil dessus pour gérer le niveau d'agitation de votre clan. Si votre communauté est contrariée, cela peut mener à la grève et dans ce cas les conséquences seront désastreuses pour votre "ville". Sachant qu'il est possible d'accueillir un autre clan chez vous et que leurs désirs peuvent rentrer en contradiction avec le votre, il va falloir sans cesse jongler avec les envies des uns et des autres pour ne pas sombrer dans le chaos. Ainsi Les Bons Voisins (que nous avons joué lors de ce test) qui sont très respectueux de l'ordre, vont avoir du mal à s'accommoder aux besoins de libertés individuelles de La Brigade. Et inversement.

Action, réaction

C'est la substantifique moelle du titre : le jeu vous force à prendre des décisions difficiles qui peuvent totalement chambouler l'organisation de votre partie. Rien n'est facile dans Floodland et vous allez vite pouvoir le découvrir. C'est ce qui fait la principale différence avec un jeu de gestion plus classique. Pour le reste, on retrouve une gestion traditionnelle de ressources, à savoir la nourriture et l'eau, en récupérant des baies, du poisson et de l'eau de mer que l'on va devoir traiter et dessaler. Les terres inondées deviennent alors un vaste terrain de jeu et vous allez devoir une fois encore vous adapter pour que votre population puisse survivre. Rien n'est illimité (sauf l'eau) et si vous récoltez toutes les baies d'une zone, il va falloir en trouver d'autres. Un petit clin d'œil à la réalité pour nous rappeler que les ressources ne sont pas inépuisables et qu'il faut sans cesse trouver de nouveaux moyens d'exploitation alimentaire.

Malgré les ressources en faible quantité, il faut sans cesse veiller aussi à prendre soin de la population. Aussi bien pour le logement que pour subvenir aux besoins vitaux. Un arbre technologique permet d'ailleurs d'améliorer les choses petit à petit et très progressivement. Il permet de retrouver un arbre de survie, de développement, d'exploration et de confort. Son usage est évidemment primordial pour le bien être de votre tribu et pour espérer pouvoir subvenir aux besoins de tout le monde.

Liberté mon amour

Dans le même ordre d'idée, une intoxication alimentaire peut avoir lieu lors de la consommation de certains poissons "pollués". Il va donc falloir trouver la bonne technologie pour régler le souci. Ainsi donc le jeu, au même titre qu'un Frostpunk, repose sur un système d'actions-réactions dans lequel on doit sans cesse s'adapter aux événements. On ne peut pas dire que Floodland nous laisse une grande liberté. Si c'est ce que vous recherchez dans un "city builder" alors ce n'est clairement pas la bonne porte. Il faut accepter de se laisser porter par le flot incessant d'événements qui vont venir chambouler vos plans.

Dans les points noirs, on notera que lorsqu'une partie s'éternise un peu, des problèmes d'interface commencent à apparaitre avec l'impossibilité d'avoir toutes les données à l'écran et rendant le tout peu agréable à l'usage. Il en va de même pour le plaisir de jeu qui s'estompe assez rapidement malgré le coté assez unique de Floodland. On ne retrouve pas le plaisir d'un Frostpunk pour rester dans la comparaison avec un jeu assez proche.