Après le PC, Dead or School vient de débarquer sur Switch et PS4, et on s'y est essayé sur la console de Sony. Doté d'un design très "niche", typé manga mais très particulier même pour son genre, vaut-il la peine que l'on s'intéresse à son cas ? C'est ce que nous allons voir !

La trousse ou la vie !

Dead or School prend place dans un univers dystopique futuriste dans lequel de belliqueux mutants zombies de l'enfer ont poussé les humains à vivre sous terre, dans les couloirs du métro, confinés, depuis plus de 78 ans ! Née sous la surface, notre héroïne est investie d'une mission. Une vocation, diront certains : elle veut que tous les enfants caverneux de ce monde puissent avoir un accès à l'enseignement ! Une quête mystique et éducative qui va la mener à explorer les couloirs et la surface d'un Tokyo dévasté, et mettre en exergue ses talents de guerrière à défaut d'une pédagogie léchée. Elle y découvrira notre monde, ou plutôt ses restes, de façon assez naïve et candide, ce qui pourra nous arracher quelques sourires, et faire naître moult quiproquos, souvent prétextes à l'introduction d'une scène légère et frivole. Sachez que le jeu est d'ailleurs assez généreux question fan service !

Beau de loin, loin d'être moche

Passée la découverte assez surprenante de l'univers, le contact visuel avec Dead or School sera lui aussi plus qu'atypique. La narration est plutôt stylée, avec quelques passages de dessins légèrement animés très classes, et des panneaux de visual novel qui profitent souvent de l'ajout de vidéo derrière les sprites des personnages, ce qui donne un certain dynamisme à la chose, avec l'absence de voix la plupart du temps. Par contre, lesdites vidéos sont réalisées avec le moteur du jeu, mais sont desservies par une définition très, très basse, digne d'une PSP ou d'une connectique RCA. En jeu, quelques petites chutes de framerate sont à noter, malgré des graphismes qui pourraient tourner sur PS2, avec des décors sommaires en 3D dans lequel des sprites en 2D de personnages prennent vie, avec parfois des mouvements de caméra décalés. Aussi, les musiques sont originales, collent bien à l'univers, mais de qualité très inégale et on peste parfois devant certains sons stridents récurrents en combat.

L'école des fans

Les parties dessinées à la main, en jeu ou en narration, sont par contre bien souvent de grande classe, même si elles n'arrivent jamais à se détacher d'un certain petit côté artisanal. Certains menus sont aussi visuellement assez fous, avec des transitions cinématiques pour les plus simples d'entre eux, et avec tout ce mélange de narration hybride que l'on retrouve un peu partout, Dead or School se pare d'un aspect très spécial, où l'on se croirait presque revenu sur PC, 20 ans en arrière, à l'époque ou l'on explorait les disquettes de shareware et de freeware à la recherche de jeux aux visuels proches de l'esprit de ce qui nous est proposé ici ! Mais après tout, c'est un tout petit studio Japonais que l'on retrouve aux commandes, et le Fan Game - dōjinshi, pour les puristes - n'est jamais très loin.

Dessine-moi un mutant

L'univers et le design de Dead or School ont donc de quoi diviser. Qu'en sera-t-il avec la jouabilité, elle aussi hybride et aux allures de Frankenstein ? Tuons le suspense tout de suite, c'est bien, mais pas top. En combat, le tir se fait de façon Twin Stick Shooter, avec 3 types d'armes - explosif, à distance, au corps à corps - et on se bat contre des hordes de zombies équipés de fusil laser, de grenouilles cracheuses de feu et de monstres géants tout droit sortis d'un épisode de DOOM. De part sa jouabilité, les combats sont plutôt mollassons, et la jauge d'endurance qui limite nos actions, bien pénible. Mais au delà d'un jeu d'action, il faut surtout voir Dead or School comme un RPG Hack'n'Slash, et de ce côté-là, on est un peu mieux servi même si c'est très sommaire.

Melting-pot-pourri

Passé les loots par milliers, on pourra améliorer son stuff, bénéficier de bonus et d'accessoires, mais aussi d'un arbre de compétences plutôt basique. Si un combat est trop dur, il suffira donc d'aller farmer un peu pour vaincre l'adversité. L'exploration est assez sympathique, et reprend, dans une moindre mesure à cause de ses niveaux indépendants, les mécaniques d'un bon vieux Castlevania, ou c'est le dernier trésor acquis qui va ouvrir une nouvelle voie au joueur. Ici, tout est forcément bien plus linéaire, avec des secrets moyennement cachés, et indiqués sur la carte pour la plupart. Quelques phases de plate-forme sont aussi de la partie, mais elles sont un peu foireuses et disposent d'une physique et de hitbox cheloues ! Vous l'avez compris, tout comme ses visuels à deux vitesses, la jouabilité de Dead or School garde elle aussi un petit côté amateur ou on sent toute la bonne volonté des créateurs, mais aussi un peu de leur frustration devant le résultat !