Casus Ludi, les développeurs nantais de Blanc, est une structure française qui se présente comme une « fabrique artisanale d’expériences ludiques et narratives ». Une description qui colle plutôt bien à ce court voyage relaxant et mignon tout plein.

L’entraide de deux animaux d’espèces différentes

Dans Blanc, on suit un louveteau et un jeune faon qui, à cause d’une tempête de neige, voient leur destin respectif basculer. Alors que tout les oppose en apparence et qu’ils sont isolés chacun de leur côté, ils vont devoir se rejoindre et faire équipe pour retourner auprès de leurs familles. Des clans qui, heureusement, ont laissé des traces de leur passage dans la poudreuse. 

test Blanc gameblog

Un scénario bateau mais qui est habilement mis en scène à travers le gameplay. Au départ, les deux animaux sont en effet séparés sur le plan physique et devront avancer en parallèle l’un de l’autre. Assez rapidement, leur chemin se croisera mais même là, une barrière invisible continuera de les éloigner et ce n’est qu’au fur et à mesure de leur périple qu’ils pourront galoper ensemble. Certes, cette évolution est un peu rapide, mais rien de choquant au regard de la courte durée de vie du soft - pas plus de 4 heures pour l’estimation la plus haute. Cette expédition concise peut en revanche affecter le ressenti face à l’histoire qui ronfle un peu. 

avis Blanc gameblog

D’une blancheur immaculée, avec des touches de noir pour constrater, la direction artistique ne prend pas de risques mais son exécution est très réussie sur le plan visuel. Des paysages d’abord dessinés sur papier en 2D, puis transposés en 3D. Une efficacité qui n’est cependant pas parfaite et occasionne parfois des soucis de lisibilité. On apprécie également que le contraste noir & blanc ait été appliqué aux deux animaux. Une bonne manière encore une fois de relier la narration, le gameplay etc.

Blanc, une expérience narrative seul ou à deux 

Blanc est un jeu narratif qui se parcourt de différentes manières. Seul, à deux sur un même écran, à deux en ligne ou via le mode sans fil local avec deux Nintendo Switch et deux jeux. Pour notre part, on n’a uniquement pu vivre ce conte poétique en solo et ce n’est pas la configuration la plus évidente. Chaque joy-con ou côté de la manette est attribué à un animal. La partie gauche pour le louveteau et la droite pour le faon ou inversement. Un procédé qui rappelle totalement Brothers : A Tale of Two Sons de Josef Fares (It Takes Two) avec une jouabilité tout aussi particulière par moments.  

On a donc dû faire évoluer ces animaux simultanément (ou presque) et si ça s’est globalement très bien passé, on s’est quand même heurté à des soucis de caméra très hasardeux où on a traversé le décor, et à ces problèmes de lisibilité qui peuvent entacher la résolution des énigmes très accessibles au demeurant. Pour progresser, le louveteau a la capacité de tirer des objets, et le faon, de les pousser. Des actions contradictoires qui devront très souvent, pour ne pas dire systématiquement, être utilisées conjointement pour débloquer certains passages. On a ainsi libérer des troncs d’arbres pour créer une plateforme, sauter sur le dos du jeune Bambi pour atteindre un point surélevé, ouvrir une porte etc. On ne va pas spoiler, le jeu s’est aussi inspiré grandement de Journey

critique Blanc gameblog

Des mécaniques simples qui auraient pu être plus profondes et variées, mais c'est aussi ça le principe de Blanc, une expérience narrative et relaxante qui n’est pas axé sur le gameplay. Les séquences où l’on doit protéger d’autres intervenants de l’aventure sont néanmoins mal calibrées et un peu poussives. Enfin sur Nintendo Switch - plateforme du test -, on a dû composer avec des baisses de framerate assez violentes.