En Europe, Star Ocean The Second Story est né en 2000 sur PlayStation 1, et il nous est venu des fours de Tri-Ace. Autant dire qu’il ne se fait pas tout jeune. Par le passé, Square Enix l’a déjà fait revenir sur le devant de la scène via un petit remaster baptisé Star Ocean : Second Evolution sur PSP. Mais cette fois, l’éditeur veut aller plus loin. Il a donné la main au studio Gemdrops qui avait alors un objectif bien précis : offrir un véritable remake du deuxième volet de la série. Le défi a été relevé avec succès. The Second Story R est une vraie réussite. 

Il y a longtemps, dans une galaxie très très lointaine...

Star Ocean The Second Story R est comme la plupart de ses aînés, il nous plonge dans univers assez atypique pour le genre du JRPG. Il n’a pas seulement des mécaniques inspirées, il possède aussi un monde singulier mêlant heroic-fantasy et science-fiction. Un mariage plutôt étrange, mais que cette série de jeux a su utiliser pour proposer des aventures différentes des autres. Le deuxième opus suit le mouvement, et on est propulsé sur la planète Expel, le lieu qui marque le début de l’histoire.

Le jeu nous invite à faire un choix avant même de rentrer dans le vif du sujet. On peut soit incarner Claude, un officier de la Fédération, soit jouer Rena, une jeune fille qui a grandi sur Expel. Nos deux compères passent le plus clair de leur temps ensemble, il ne faut donc pas s’inquiéter quant à la possibilité de rater des scènes majeures de l’intrigue. La décision qu’on doit prendre influence uniquement les séquences exclusives à l’un ou l’autre que l’on voit lorsqu’ils sont séparés.

Claude et Rena se sont rencontrés par hasard, mais le destin va rapidement les lier. L’adolescent ne peut pas retourner sur son vaisseau, et en attendant de trouver un moyen d’y parvenir, il va tenter de trouver le globe de sorcellerie. Une sorte de météorite qui s’est écrasée sur la planète, provoquant des répercussions sans précédent. A cause d’elle, des hordes de monstres ont surgi de nulle part et des catastrophes naturelles se déclenchent çà et là. De son côté, Rena quitte son village pour suivre Claude dans le but de découvrir ses origines, et de faire la lumière sur son passé mystérieux.

D’une manière générale, l’histoire de Star Ocean The Second Story sait se montrer intrigante, en particulier grâce à ses personnages attachants. De prime abord, elle a du mal à être prenante, mais le tir est vite rectifié. Sa particularité, qui est également l’une de ses forces, se situe au niveau de sa rejouabilité. Il y a de nombreuses scènes où Claude et Rena sont séparés, et les interactions avec les compagnons qui sont avec nous changent en fonction du personnage joué. On est vraiment incité à recommencer depuis le début une fois le baisser de rideau, et le New Game + est là pour nous aider à accélérer le processus. En outre, on n’a pas le luxe de recruter tous les PNJ qu’on désire. Chacun d’entre eux possède sa propre histoire - plus ou moins intéressante - avec sa conclusion qu’il est possible de voir une fois le jeu fini. Malheureusement, on ne peut en prendre qu’un nombre limité avec nous, et c’est parfois frustrant, dans le bon sens du terme. Difficile de ne pas avoir envie de relancer le jeu pour débusquer toutes les interactions possibles et imaginables.

Une aventure qui s'offre une nouvelle beauté, mais pas trop

Star Ocean The Second Story R n’est pas FF7 Remake. Entendez par là que ce n’est pas une refonte complète du jeu d’origine, des graphismes au gameplay en passant par le scénario. Square Enix tient à affiner l’expérience, et cela se ressent d’abord au niveau du visuel. Nous avons droit à du pixel art mixé avec des environnements en 3D dans lesquels nos petits personnages en 2D évoluent. C’est de la 2.5D dans sa forme la plus pure, et non pas de la HD 2D comme on a souvent pu le constater ces dernières années pour des remasters / remakes. Ici, ça n’empêche pas le titre d’être magnifique. La lumière est tout bonnement splendide, et l’atmosphère de l’époque demeure intacte. La beauté qui nous entoure appelle à l’exploration, la musique est un délice pour les oreilles, enfin bref, on prend un vrai plaisir à parcourir le monde offert par le jeu.

Pendant nos escapades en terre inconnue, on rencontre des nuages étranges qui se baladent dans l’air. En fait, ce sont des groupes de monstres à affronter. La couleur des nuages détermine la difficulté du combat. Et là, les affrontements posent déjà un peu plus problème. Les créatures sont en 2D, à l’instar de nos avatars, mais le reste est en 3D. Dans ces moments-là, la cohabitation entre ces deux espaces a du mal à passer. On se retrouve donc souvent à taper dans le vide alors qu’on pensait être devant un ennemi. Il est compliqué d’arriver à se situer correctement sur le terrain, et le chaos que représentent les joutes n'aide pas à pallier ce souci.

Action-RPG oblige, on prend part à des combats en temps réel avec un maximum de quatre protagonistes dans l’arène. Si on le souhaite, il est possible de basculer entre les différents combattants au cours de l’escarmouche. Chaque personnage possède des capacités spéciales qu’on lui assigne au même titre que l’équipement. Lorsqu’on joue l’un d’eux, il suffit d’appuyer sur les touches auxquelles on a affecté les compétences pour les activer. En parallèle, on peut donner des ordres au reste des troupes, contrôlé par l’IA, qui se base sur ce qu’on leur dit de faire (se concentrer sur les soins, frapper au corps-à-corps, fuir, etc.).

Il y a une dimension stratégique prononcée et, bienvenue dans Star Ocean The Second Story R, il faut se pencher dessus si on désire sortir victorieux des défis plus ardus. Ceci dit, le jeu n’est pas excessivement dur, notamment à cause d’une de ses nouveautés, les formations. Ces dernières octroient des bonus passifs grâce à des orbes qui se trouvent sur le champ de bataille. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles sont bien utiles, et peut-être même un peu trop. Cela étant, de temps à autre, il faudra inévitablement aller farmer des niveaux. Pour certains, c’est une opération fastidieuse, et ce n’est pas spécialement passionnant ici. Après, ça concerne avant tout celles et ceux qui traceront une ligne droite jusqu’à la fin, chose qui n’aurait que peu d’intérêt pour une telle épopée. La curiosité est récompensée, et il ne faut pas hésiter à fourrer son nez partout. Vous pouvez avoir de belles surprises.

Quand je serai grand, je serai chef, forgeron, artiste et médecin

Nous avons globalement évoqué des aspects de Star Ocean : The Second Story qui se retrouvent à la fois dans le remake, mais aussi dans d’autres JRPG du genre. Toutefois, il y a un élément qui n’a pas encore été abordé, et il a participé à démarquer la franchise de la concurrence : le système de métiers. Si on n’a pas l’habitude d’y faire face, il peut d’abord nous submerger. Mais il est finalement assez facile à appréhender, et surtout très amusant.

Les points de compétences obtenus tout au long du jeu peuvent être dépensés dans des métiers. Cela va permettre à nos personnages de développer des aptitudes uniques. Par exemple, le développement de certains métiers va débloquer l’accès à la fabrication de pièces d’équipement ou d’objets de soins. Il ne faut pas faire l’impasse sur ça, puisque c’est réellement prenant lorsqu’on met le nez dedans. Il y en a pour tous les goûts, et on trouve des petites perles dans le lot.

Une fois que vous avez choisi un métier, vous pouvez remplir des conditions pour vous spécialiser. Ainsi, le métier de cuisinier va se transformer en celui de chef, et les avantages qui l’accompagnent sont considérables. Et ça, ce n’est qu’un exemple parmi une dizaine de professions à sélectionner. Si vous êtes plutôt branché voyage en plein air, la spécialisation « Appel du Lapin » vous offrira une monture servant à traverser la carte du monde sans risquer de rentrer dans un ennemi. Cela apporte de la variété dans Star Ocean et c’est un moyen unique de diversifier les mécaniques de jeu.