Ces dernières semaines, Netflix s'est attirée les foudres de ses abonnés. Du jour au lendemain, la firme au N rouge a décidé d'être moins généreuse avec ses clients et de renier ses déclarations sur la notion de partage. Un choix assumé qui porte d'ores et déjà ses fruits.

Netflix vous fait payer plus et ça fonctionne totalement

Face à la fuite d'abonnés, Netflix a cherché différentes solutions. La première fut de créer un abonnement moins cher avec des publicités, mais pour l'heure, c'est un échec. Il y a peut-être eu une amélioration depuis, mais lors du lancement, cette offre ne concernait que 0,2% des clients aux États-Unis. Le prix de 5,99€, la qualité dégradée des films et séries avec une résolution bloquée à 720x576 et les 4 à 5 minutes de pubs par heure ont certainement freiné plus qu'autre chose. Néanmoins, il ne faut pas s'alarmer de ce résultat selon la société. « Il est encore beaucoup trop tôt pour juger notre formule avec publicités. Nous sommes heureux de son lancement et de l'engagement qui s'en est suivi, ainsi que de l'enthousiasme des annonceurs à s'associer à Netflix ».

Dans un second temps, le service de SVOD a entrepris de bloquer le partage de compte gratuit. Une mesure qui n'a pas manqué de faire grincer des dents. Et pourtant, malgré la levée de boucliers en ligne, les premières données donnent totalement raison à la plateforme. Selon l'organisme Antenna, Netflix engrangé 73 0000 abonnés quotidiennement sur la période du 25 au 28 mai 2023. Soit une hausse de 60% sur les soixante jours précédents la mise en œuvre de cette restriction. Bien que les résiliations aient également fait un bond, elles ont été inférieures aux nouvelles souscriptions.

Pour un analyste Jeffrey Wlodarczak, de l'institut Pivotal Research Group, cette tendance devrait se confirmer et peser dans le prochain bilan. « Nous sommes d'avis que Netflix devrait être en mesure de fournir des résultats financiers et d'abonnés solides. Et ce en monétisant mieux les plus de 100 millions de foyers qui utilisent le service mais qui ne le paient pas, grâce à un ARPU (ndlr : revenu moyen par clien) plus élevé et / ou une conversion en abonnés payants » (via Variety).

Extrait du documentaire Arnold consacré aux trois vies d'Arnold Schwarzenegger.

Les publicités contre-attaquent

Bien qu'impopulaire auprès des abonnés Netflix, les géants de la SVOD s'arrachent l'abonnement avec des pubs. Dès la fin de l'année, Disney+ lancera le sien en France. Une offre qui, à l'inverse à la firme au N rouge, pourrait cacher une augmentation de prix. C'est ce qui s'est passé lors du déploiement outre-Atlantique. Et pour les autres concurrents ? C'est en réflexion au moins pour Amazon Prime Video. La société de Jeff Bezos a entamé des discussions avec les annonceurs pour réfléchir à une formule similaire qui leur serait profitable.

Mais même si le leader de la SVOD a pris une claque, il ne s'avoue pas vaincu. Ted Sarandos, co-PDG et chief content officer de Netflix, a affirmé qu'un abonnement intègralement financé par les pubs n'est pas à écarter. « Nous sommes ouverts à tous les différents modèles qui existent actuellement. Mais nous avons beaucoup de pain sur la planche cette année avec le partage de compte payant, le lancement de la publicité et tous ces contenus que nous essayons d'offrir à nos membres. Nous gardons un œil sur ce segment, c'est certain ».

Pour essayer de grapiller des abonnés, la plateforme va également miser des billes sur le secteur vidéoludique. Plus d'une centaine de jeux inédits seront disponibles gratuitement d'ici quelques mois / années. Des productions dans tous les genres, et tous les budgets, y compris des AAA comme chez PlayStation, Xbox ou Nintendo. « Les membres découvriront les chouchous de la scène indépendante, des succès primés, des RPG, des aventures narratives, des jeux de réflexion et plus. Nous travaillons avec les plus grands studios au monde pour vous offrir ces jeux ».