Pour l'instant, les jeux ne se bousculent pas au portillon de notre rutilante PS5 toute neuve. Mais parmi eux, quelques nouvelles licences parviennent tout de même à se frayer un chemin. Godfall en fait partie. Développé par Counterfall Games, un studio fondé par des vétérans de l'industrie habitués aux blockbusters, ce titre édité par Gearbox sera-t-il un fer de lance de la nouvelle génération de consoles, ou un jeu à ranger aux oubliettes avec d'autres "légendes de la lose" telles que The Bouncer, Genji : Days of the Blade ou encore Knack ?

Godfall du Zodiaque

Godfall met en scène un combat fratricide entre deux dieux, Orin et Macross. On jouera le premier cité, qui devra se défaire de l'armée et de tous les lieutenants de son frérot avant de pouvoir de pouvoir accéder au combat final. Si la narration restera plutôt minimaliste, intervenant surtout via des discussions avec des PNJ et quelques courtes cinématiques, avec son petit côté Darksiders croisé avec un univers à mi-chemin entre les mythologies grecques et égyptiennes, on en prend plein les mirettes. Selon les points de vue, l'histoire sera intéressante ou totalement anecdotique, très manichéenne, avec un lexique disponible pour les plus curieux. Visuellement, qu'on parle technique ou artistique, c'est assez fou.

La réaction des membres de la rédaction qui se succédaient devant l'écran lors de mes sessions de jeu étaient unanimes : c'est beau, très beau, même en respectant les gestes barrière. Les modèles 3D et les décors fourmillent de détails. Et on apprécie un mode Performance offrant du 60 fps quasi-constamment. En mode Cinématique, c'est plus fin, mais avec bien moins d'images par seconde. Les textures ne sont pas en reste, et la gestion des lumières et les effets visuels des attaques spéciales sont de haute volée, avec des effets miroir bluffants. Pas de doutes, on n'est plus sur PS4. De plus, comme dit plus haut, en termes de design, là-encore, c'est réussi. Des décors en passant par le bestiaire ou notre héros et ses douze armures (d'or ?), tout est très stylé. Même la bande-son est réussie, avec des musiques qui collent au thème et de bons doublages anglais (les textes sont traduits en français). Malheureusement, comme vous allez pouvoir le liez, le reste de ce test ne sera pas aussi dithyrambique.

Godfail

Dans Godfall, vous contrôlez donc Orin, qui va se battre contre des hordes de mobs avant d'atteindre le boss du niveau. A sa disposition, une attaque faible qui gratte la vie des adversaires, et une forte qui finit de les achever. On pourra aussi se servir de son bouclier pour se défendre, placer un contre, une attaque à distance, ou encore casser la garde de son ennemi pour lui asséner un coup de grâce. De temps en temps, on enclenche le mode "super" qui octroie quelques bonus temporaires. Le tout avec des cooldowns et pas d'endurance. Les mobs sont assez simples à cerner et possèdent tous une faiblesse : il suffira de varier ses patterns d'attaque en fonction de son ennemi. Le bestiaire est plutôt développé, avec moult mid-boss, et des finishs parfois spectaculaires. A notre disposition, quatre types d'armes, plus ou moins rapides et puissantes, pour varier un peu les plaisirs.

Côté action, le tout se montre un peu rigide, avec un système de verrouillage des ennemis tout simplement désastreux, et surtout, très répétitif. La liste des trophées annonce d'ailleurs fièrement la couleur. On ne fait quasiment que se battre. Le tout présente un fort côté hack'n'slash, avec du loot régulier. Trois niveaux de difficulté sont disponibles, mais sachez que la mort restera quoi qu'il arrive anecdotique. Niveau RPG, les menus ne sont pas ergonomiques et ne donnent pas envie de s'attarder. De toutes façons, la plupart du temps, le butin n'est que de la breloque, ce qui simplifie la chose. Votre héros passe des niveaux, quelques options d'améliorations de l'équipement sont disponibles, mais cela ne fera pas date. En revanche, petit truc sympa : la possibilité de changer d'armure - ce qui modifie aussi la voix d'Orin, tantôt homme, tantôt femme ! - et qui donne accès à quelques capacités spéciales. Un peu comme dans un certain Mortal Shell sorti cet été. Les douze armures - rangées dans un hall digne d'Iron Man - vont pouvoir se déverrouiller au fur et à mesure de notre progression dans le jeu. Mais bon, tout cela n'est pas fou-fou non plus.

Dogfall

Les missions sont organisées en instances, et on y accède sur une carte du monde où les secteurs aux décors et bestiaires différents se succèdent au fur et à mesure de notre progression. Pour aller battre le boss, il faudra réussir un certain nombre de missions secondaires. Le choix se fait depuis un hub central - chargé en deux, trois secondes ! - qui nous téléporte sur une carte semi ouverte - en moins de dix secondes ! - digne d'un vieux Monster Hunter, avec des secteurs aux transitions abruptes, ou l'on ne fait que suivre un marqueur de quête de façon très linéaire. Les détours sont minimes, le jeu est très « couloir » et l'aspect exploration réduit à peau de chagrin. Et si un mode coop à trois joueurs sera disponible - sans matchmaking - ainsi que des modes "survival" et "libre", Godfall est quand même bien trop basique et répétitif sur tous les aspects de sa jouabilité.

Et si la technique pure et dure est au rendez-vous, malheureusement, les finitions, elles, lui feront défaut. C'est très surprenant, mais Godfall ne possède pas de menu principal. Tout se passe en jeu. Les transitions entre les missions en deviennent très surprenantes. Et de plus, des bugs viennent semer le trouble : menus qui se superposent, crashs du jeu, et marqueurs de quête qui disparaissent sont plutôt fréquents. Les vibrations haptiques ne brillent pas particulièrement, les gâchettes à retour de force sont absentes (on attaque pourtant avec R2), et le suivi des trophées - que du grind et du farm - ne fonctionne pas (il est tout de même présent dans les menus internes du jeu). Vous l'avez compris, si Godfall n'est pas aussi pourri que les jeux cités en introduction de ce TEST, nul doute qu'il n'en restera pas pour autant dans les mémoires...