Weedcraft Inc, c'est d'abord une thématique originale et qui prête à sourire mais qui a la bonne idée dès son introduction, à travers le premier récit de deux frères, qu'on débute comme un tutoriel, de présenter des aspects dignes de ce que l'on attend d'un jeu de gestion. En effet, on réalise bien vite que le commerce de la fumette demande de s'y intéresser sur bien des aspects, du choix de l'engrais et de la plante, en passant pas son arrosage et son entretien, en veillant à plusieurs paramètres de croissance pour obtenir un produit final satisfaisant. Ensuite, il faut établir des lieux de vente, fixer les prix en répondant aux exigences des multiples profils de consommateurs, du SDF au VIP, en passant par l'étudiant, l'angoissé, la racaille ou le malade du cancer. Il faut aussi employer du personnel, au QG comme sur le terrain, et trouver l'équilibre entre rentabilité et discrétion, l'affaire du départ n'étant pas légale.

Les Frères Pétard

A travers le deuxième scénario, dans lequel on incarne un ex-détenu tout juste libéré de prison et bien décidé à se refaire, le commerce et les activités qui y sont liées prennent de l'ampleur. En plus de jongler entre activité licite ou non, la seconde offrant de meilleurs résultats pour plus de risques, il faudra faire du lobbying entre les différents décideurs législatifs, quelque soit leur bord politique, en plus de graisser la pâte aux autorités du coin. On le voit, Weedcraft Inc propose des interactions poussées et le thème abordé ne fait pas office de rideau de fumée : les forces en présence et les différentes problématiques sont bien posées, tout ça de manière légère évidemment, avec l'aspect BD indépendante américaine de l'ensemble (pour aller plus loin sur ce sujet, visionnez l'excellent documentaire de Xavier Deleu et Stéphanie Loridon).

Une affaire qui roule ?

Cependant, tout les voyants ne sont pas non plus au vert, à commencer par une progression aussi vite répétitive qu'elle est lente dans son emballement et une prise en mains qui à terme, dérange. En fait, celle-ci qui ne demande que l'intervention de la souris, semble parfois plutôt optimisée pour une prise en mains tactile. Les opérations devenant vite nombreuses dans le jeu, il faudra être au four et au moulin mais le manque de nervosité des contrôles pourra s'avérer agaçante. A moins qu'il faille y voir une forme de détente, à la manière du soin que l'on apporte à ses plantes par le relâchement du clic de souris au bon moment. Rien de bien grave en soi, mais après plusieurs heures, c'est un peu pénible. A la manière aussi tout simplement de l'évolution des tâches à faire, très répétitives dans un premier temps, plus variées dans un second, mais la progression se faisant sans réelle difficulté, on s'ennuie parfois un peu. Les conversations très limitées avec les différents intervenants, politiciens, employés, policiers, n'engagent pas non plus à s'y plonger outre-mesure.