La campagne solo d'un Call of Duty, c'est quelque chose de toujours très attendu. Si certains joueurs le balayaient certes d'un revers de main pour se concentrer uniquement sur le multijoueur, ce n'est pas forcément le cas d'une autre bonne partie des fans. Cette fois, avec ce "Call of Duty : Black Ops IIII" la question ne se pose même pas, puisque le jeu est donc 100% multijoueur. Treyarch a été très clair sur le sujet, et ce dès l'annonce et la présentation du jeu.

Specialist Headquarter, le mini-solo du pauvre

Histoire de faire passer la pilule un poil plus facilement, le studio propose tout de même un pack de 12 missions, sorte de tutoriel géant dans lequel on apprend à magner chacun des spécialistes, avec à chaque fois une petite cinématique pour présenter le "héros" et ses spécificités. Utile pour se préparer au multijoueur, il reste navrant tant l'univers est générique au possible. On ne peut pas dire que Treyarch se soit foulé pour créer un univers exotique, ou ne serait-ce qui sort de l'ordinaire. C'est convenu au possible et il faut se faire violence pour terminer l'intégralité de ce tutoriel.

Quand on passe de l'excellence de WWII à ça, c'est amèrement décevant. Fort heureusement, une fois qu'on a bien encaissé l'absence de solo, on découvre les bonnes surprises que nous réserve de la partie en ligne (soit 99% du jeu). On notera toutefois que le tutoriel est l'opportunité de saisir la nouvelle essence de Black Ops 4. Car ce n'est plus la grande fête à neuneu avec ses walljumps à gogo ou autres originalités, désormais on retrouve du gameplay bien plus terre à terre, à base de course et de tir. Un classique qu'on retrouve avec un certain plaisir.

Blackout : Le premier mode battle royale AAA

Malgré l'absence de solo, Treyarch ne s'est pas tourné les pouces. La grosse nouveauté, et non des moindres, c'est l'ajout du mode "Blackout", le fameux Battle Royale désormais indispensable pour chaque FPS multijoueur... Force est de constater que c'est une excellente surprise. Pour la toute première fois, un Battle Royale a été pensé comme un AAA dès les fondements de son développement (ce qui n'est absolument pas le cas de Fortnite ou PUBG), et forcément, ça se ressent dès les premières minutes. D'une fluidité exemplaire (nous avons joué sur PC et sur PS4) le mode Blackout est intuitif et grisant. Le début du jeu commence de manière classique, puisqu'une nuée d'hélicoptères largue les 100 joueurs sur la carte. Ici cependant, pas question de parachute mais de wingsuit, permettant de mieux gérer son atterrissage et d'avoir une vitesse encore plus grande. La carte est d'une belle diversité, avec ses paysages côtiers, un désert et des montagnes. Les fans de la saga reconnaîtront certains lieux iconiques comme l'asile de World at War, qui regorge d'ailleurs de zombies.

De bonnes surprises en bonnes surprises

Car oui, Treyarch a eu l'intelligence de mélanger les zombies au mode Battle Royale. Autant vous dire que se battre contre un mort vivant géant tout en prenant garde ne pas recevoir une rafale de 5,56 dans le dos n'est pas forcément chose aisée. Comme dans PUBG on retrouve les habituelles caisses d'approvisionnement larguées par avion, qui permettent de jouir de loot particulièrement intéressants. Toujours dans cette notion de PVP/PVE, il sera aussi possible de compter sur les caisses d'armes aléatoires (que les amateurs du mode zombie connaissent bien).

Pour traverser la carte, vous pourrez aussi utiliser des véhicules, dont le saint Graal qui est tout simplement l'hélicoptère et qui permet en groupe d'arroser une zone et d'avoir des kills sans trop se fatiguer. Mais l'équilibre est suffisamment intéressant pour ne pas en faire une arme trop redoutable. Dans un battle royale il s'agit d'être discret et vous n'êtes pas à l'abri de recevoir un missile à tête chercheuse pouvant mettre fin à vos ballets aériens.

Le titre ajoute aussi une gestion rapide de l'inventaire. On est loin du coté intuitif d'un PUBG à ce niveau, mais ça sera amplement suffisant car ça colle parfaitement au coté nerveux du jeu. Un sac à dos level 2 ou 3 permet de transporter plus, c'est tout ce qu'il y a savoir. Car les lunettes et autres optiques s'équipent automatiquement sur vos armes (libre à vous d'en changer). La vitesse de déplacement étroitement lié à la fluidité extrême du jeu offre à l'ensemble une nervosité que seul un Call of Duty est capable de retranscrire. Il n'y a pas grand chose à redire et c'est du très beau travail. Notez que le mode BR est jouable en solo, en duo ou à quatre.

Un mode multijoueur classique et efficace, mais qui manque d'originalité

Dans cet opus, on peut s'amuser sur 14 cartes différentes dont 4 sont issues des jeux précédents. En plus des très classiques (et irremplaçables) Deathmatch, Team Deathmatch, Hardpoint ou encore Domination, on retrouve au programme deux nouveaux modes de jeu. Le mode Contrôle qui n'est rien de plus qu'un mode conquête (cf Battlefield) et dans lequel les deux équipes se disputent plusieurs points et alternent entre défense et attaque. Une belle surprise qui permet de varier les plaisir et de voir un peu de sang neuf sur un Call of Duty.

L'autre mode de jeu est baptisé Heist. Il s'agit d'une sorte de Last Man Standing dans lequel 2 équipes doivent extraire un butin (un peu à la façon d'un Hunt Showdown, mais les comparaisons s'arrêtent là). Comme dans Counter Strike il faudra acheter des armes et du matériel en chaque début de partie pour se préparer au mieux, il en est de même pour les perks. Il ne brille pas par son originalité, mais reste plaisant à jouer et c'est bien là l'essentiel.

Un mode zombie aux petits oignons

Même si la formule reste la même, on saluera le mode zombie qui est une réussite. On retrouve des personnages hauts en couleur avec une vraie personnalité, un humour décapant et des puchlines amusantes. Mention spéciale à la direction artistique des environnements et plus spécifiquement de la map Titanic. En effet, un passager a déclenché mystérieusement une apocalypse sur l'Insubmersible et il sera question d'en trouver la cause.

Dans l'optique d'y adjoindre un scénario, chaque carte débute par une vidéo d'introduction offrant un coté série B décalé et assumé. Rien à redire dessus, c'est classique mais diablement jouissif. Quel plaisir de ressentir à nouveau le stress de l'encerclement par des hordes de morts vivants. On vous laisse le plaisir de la découverte sans trop vous spoiler les tenants et aboutissants des différents secrets. Sachez toutefois que les niveaux sont encore plus labyrinthique qu'auparavant, et que le level design regorge de bonnes idées.

Entre faiblesses graphiques et bonnes surprises techniques

Ça parait contradictoire, mais le jeu est vraiment assis entre deux chaises coté technique et graphique. En effet, si graphiquement le jeu est aux fraises et se contente de nous ressortir le même moteur technique rincé n'apportant rien de bien bluffant pour les yeux, le titre aura le mérite d'être irréprochable techniquement. Le jeu gère 100 joueurs en Blackout sans broncher, il est d'une fluidité exemplaire (n'importe quel PC vous ferra tourner le tout en 60 fps sans trop de difficulté) et aucun bug n'est à déplorer d'un point de vue graphique. Hélas, le seul problème à déplorer est lié au matchmaking (particulièrement en mode zombie sur PC), qui s'est avéré trèèèès long durant notre test. Gageons que cela devrait logiquement être résolu dans un futur patch.


Le coin du PC : Outre l'obligation de passer par Battle.net et de ne pas pouvoir profiter d'une version Steam pour centraliser les jeux, la version PC est bien maîtrisée. Une GTX 1060 vous fera tourner le tout à 60 fps ou plus sans souci, avec tout au maximum, et vous n'aurez pas de bugs à déplorer si ce n'est un problème de matchmaking.