Décidément, la Wii U revit au travers de la Switch. Et ce n'est pas pour nous déplaire. Mario Kart 8 et Bayonetta 2 ? C'est fait. The Wonderful 101 ? On en rêve. Devil's Third ? On en rêve (secrètement). Mais le plus embêtant dans tout ça, il faut bien l'avouer, c'est que, mercantilisme oblige, Nintendo nous les vend, ces nouvelles versions. À des gens qui y ont peut-être déjà joué sur leurs Wii U ou leurs 3DS. Quel serait alors l'intérêt d'investir de nouveau dans un même titre ? C'est la question sur laquelle nous allons nous pencher pour le jeu qui nous intéresse aujourd'hui : Hyrule Warriors Definitive Edition.

Hey ! Listen !

Ceux qui débarquent ou qui dormaient au fond près du radiateur ces trois dernières années, et qui s'attendaient à voir débarquer un nouveau titre du calibre de Breath of the Wild en 2018 sur leur Switch fétiche à la lecture du titre de cet article vont être déçus. Il ne s'agit pas d'un Zelda classique du tout ! On en est même très loin, puisque c'est en réalité un spin off de la série de Musô qui est le représentant numéro un de ce genre avec Dynasty Warriors. Exit les temples et les énigmes, et place à un Beat'em all débridé ou vous affrontez des armées entières à vous seul, balayant d'un seul coup une cinquantaine de soldats. A sa sortie sur WiiU, Hyrule Warriors était plutôt un bon Musô, et aujourd'hui encore, il le reste, malgré quelques concurrents de poids qui ont émergé depuis, Fire Emblem Warriors ou Fate/Extella en tête. Ici, on reste sur un Musô à classique avec des échauffourées bourrines, sur une carte classique, faite de larges couloirs et de grandes places interconnectées. On se déplace en suivant nos objectifs, et on peut détacher certaines unités en temps masqué, pendant qu'on fait autre chose, pour passer à un autre combat une fois le premier terminé.

Après avoir choisi entre une maniabilité à la Zelda ou à la Dynasty Warriors, on se lance dans le grand bain avec trois boutons d'attaque, un faible et un moyen, avec moult possibilités de combos, qu'on pourra même enrichir en débloquant des améliorations, pour un résultat final cool mais répétitif ou on expédie en enfer nos ennemis par centaines à chaque enchaînement réussi. Et quand on a rempli la jauge de spécial, avec le troisième bouton de coup, on lance alors son Ultra, qui va remplir votre écran d'effets visuels et tuer un nombre impressionnant d'ennemis. Ces attaques changent selon les personnages, et une trentaine sont disponibles. Autant dire les fans seront aux anges, puisque tous ces héros sont tirés des différents épisodes de la saga. Et les inconditionnels de Tecmo Koei retrouveront eux aussi une autre forme de fan service, pour sa part plus suggestif...

Super Zelda II Turbo'

Si le jeu reste un Musô pur et dur, donc, il insuffle tout de même un peu de Zelda en lui : il faudra par exemple détruire des parties de décors pour pouvoir progresser. Pour cela, de nombreux accessoires célèbres de la saga sont du voyage, et les combats de boss, qui sont eux aussi de vieilles connaissances, requièrent bien souvent une petite astuce pour en voir le bout. Vous pourrez profiter de tout cela dans un mode Aventure, mais il y a aussi de quoi prolonger la durée de vie avec du Jeu Libre, le fameux mode Aventure Rétro, un mode Défi, l'utilisation gadget des amiibos, et le jardin des fées de la version 3DS fait aussi partie du lot. En plus de tout cela, tous les contenus des versions WiiU et 3DS sont inclus, et en bonus, vous aurez aussi droit à deux costumes Breath of the Wild pour Zelda et Link.

Le tout bénéficie de textes intégralement traduits en français... Et de héros toujours presque muets. Les mélodies classiques de la saga coulent bien évidemment dans vos tympans, enregistrées avec un orchestre symphonique accompagné de quelques instruments plus rock comme des guitares électriques, pour un résultat final à l'image de ce vieux concept album de Metallica, S&M, à savoir le grandiose des sons philharmoniques associé au tranchant des grattes saturées. Ne me reste plus qu'a aborder les considérations d'ordre technique, oh combien importantes pour un portage.

En mode télé, on constate quelques chutes de framerate, mais ça passe. Par rapport à la version WiiU, la résolution est meilleure, la distance d'affichage supérieure, tout comme les éclairages, ce qui rend le jeu un poil plus beau. En mode portable, c'est très convaincant, les couleurs sont chatoyantes, et le rendu est encore une fois meilleur que sur le gamepad de la WiiU, avec les mêmes améliorations que pour le mode TV. Enfin, principal ajout de ce portage, qui pourrait éventuellement justifier son achat, c'est le mode jouable à deux en splitté sur table, chacun avec son Joy-Con. Ce n'est pas une vraie nouveauté, sur Wii U, on pouvait se partager la télé et le gamepad. Ce qui ajoute la plus-value, c'est la portabilité de la chose.