Souvenez-vous, dans l'épisode précédent, nous avions quitté notre petit Fugueur dans une posture pour le moins délicate. Tandis qu'il empruntait l'ascenceur permettant de rejoindre les étages supérieurs de The Maw, une silhouette bien connue des joueurs faisait son apparition, nous promettant de sacrées sueurs froides pour la fin du périple...

Dame d'horreur

Nous prenons donc en main pour la troisième (et dernière) fois le Fugueur, enfant mutique cherchant à se frayer un chemin à travers les méandres de The Maw. Le voici ici presque arrivé à la fin de son périple puisqu'il lui faut maintenant traverser la résidence de la Dame, sinistre propriétaire des lieux. On retrouve ainsi des décors qui rappellent ceux parcourus par Six dans le dernier chapitre du jeu original, des cloisons japonaises aux cabinets roses et feutrés, en passant par de longs corridors plongés dans la pénombre. Plus que jamais, ce dernier chapitre aime jouer avec notre trouillomètre, mais sans verser dans le jumpscare facile.

Tout se joue dans cette ambiance malsaine, particulièrement efficace, et sur des visions fugaces, entraperçues, propres à glacer le sang. On retient ainsi les déplacements de la Dame dans l'arrière-plan ainsi que les premières apparitions de ses "enfants", petites ombres masquées se jouant de nous dans l'obscurité et dont le rire résonne encore dans nos caboches une fois la console éteinte. Impossible de ne pas souligner une nouvelle fois l'énorme travail accompli sur le design sonore, qui entremêle nappes de synthé inquiétantes aux différents vombrissements de The Maw et à la douce et inquiétante mélodie émanant de la boîte à musique de la Dame.

C'est pas une lumière

Comme dans les chapitres précédents, le gameplay du titre se veut rudimentaire : notre petit Fugueur ne dispose ainsi que de sa torche pour progresser. Cependant, celle-ci acquiert dans La Résidence une fonction jusqu'alors inédite puisque grâce à elle, le joueur peut réduire à néant les petits soldats d'ombre précédemment évoqués en pointant suffisamment longtemps sur eux la fameuse torche, véritable oeil de Sauron portatif. On notera à travers son utilisation le retournement en faveur du joueur du pouvoir dévastateur du "regard", ici de lumière, toujours capable dans ce chapitre de stopper l'avancée du Fugueur, si celui-ci se trouve dans son sillage.

Néanmoins, c'est bien là le seul élément de gameplay intéressant que l'on constate ici tant le reste confine à l'ennui, voire à la frustration. En effet, aucun obstacle ne vient véritablement opposer de résistance au joueur, qui traverse le chapitre en un tour de main, les quelques énigmes présentes dans ce chapitre n'ayant en elles-même rien de compliquées. Toutefois, la lourdeur du gameplay, peu adapté, gêne la compréhension de celles-ci. Une échelle à pousser, une manivelle à tourner, un chemin obscur à emprunter : on passera plus de temps à appuyer sur tous les boutons de la manette qu'à faire réellement travailler sa matière grise. Ainsi, les énigmes ne s'avèrent pas tant difficiles à résoudre que pénibles à jouer.

Quatre-vingt minutes en tout et pour tout, c'est le temps qu'il vous faudra pour clore ce dernier chapitre de la quête du Fugueur. C'est court, très court. D'autant plus que, sans être catastrophique, le dénouement de ce Secrets of the Maw se révèle finalement plutôt prévisible, et donc décevant.