Malgré mon côté nihiliste, j'ai toujours eu une grosse passion pour Sonic. Depuis le jour où j'ai lu le premier test sur Megadrive (écrit par un certain Trazom, si je ne m'abuse) dans un vieux magazine, j'ai toujours eu de la tendresse pour ce hérisson bleu. Et pourtant ça remonte à 1991 (une année palindrome, c'est la classe !), ça fait un bail quand même. Sonic, mine de rien, c'est une part de mon enfance, j'ai grandi avec lui. Mais depuis quelques années, je suis un fan déçu. Si Sonic Adventure et sa suite étaient plus que valables, la quasi-totalité des titres qui ont suivi n'étaient que des productions médiocres criblées de bugs (sauf sur portables bizarrement). La liste est longue comme mon bras de mutant. Ceux qui on essayé le dernier Sonic Next-Gen sur X360 (et qui pointera aussi le bout de son nez sur PS3 le 23 mars) ne me contrediront pas. A tel point que j'ai fini par percevoir Sonic comme une ancienne rockstar sur le déclin, incapable de retrouver sa gloire d'antan et qui ferait peut-être mieux de quitter la scène. Néanmoins, comme un fan naïf que je suis, je garde toujours espoir de revoir un Sonic sous un meilleur jour. Et c'est avec cet optimisme désespéré que j'ai glissé la galette dans la Wii...

A New Hope ?

Côté scénario, Sonic and the Secret Rings est minimaliste. Pour résumer, après s'être retrouvé nez à nez avec un génie qui lui explique qu'un vilain bonhomme efface les contes des Milles et une Nuits, Sonic est propulsé dans cet univers afin de retrouver les sept anneaux magiques qui permettront de mettre à mal les maléfiques desseins du sorcier. Voilà, ça ne vole pas très haut, effectivement. En gros, l'histoire ne sert que de prétexte pour enchaîner des courses effrénées à toute berzingue. Créé spécialement pour la Wii, Sonic and the Secret Rings n'a quasiment rien à voir avec ses prédécesseurs, car les gens de la Sonic Team ont enfin décidé de se servir de leur matière grise, tout le gameplay s'articulant autour des possibilités de la wiimote. Et le résultat est détonnant.

Un Sonic agité

Question maniabilité, oubliez tous les précédents volets évidemment. Ici, la manette se tient horizontalement et on dirige le hérisson à gauche ou à droite selon l'inclinaison de celle-ci. De base, Sonic court et prend les virages tout seul, on n'a donc pas à appuyer sur un quelconque bouton pour qu'il trace comme un malade, mais on peut toujours le freiner en "tirant" la wiimote vers l'arrière. Quant aux attaques, il suffit d'agiter la wiimote d'un coup sec vers l'avant. Voilà pour les commandes de base. Sur le papier ça à l'air un tantinet compliqué, mais une fois en mains, c'est parfaitement instinctif et, surtout, ça fonctionne au poil. Résultat, ce sont des courses ultra-rapides sous forme de missions aux objectifs divers que l'on enchaîne avec, je dois l'avouer, un certain bonheur. Mais alors, cela signifie-t-il que Sonic a enfin réussi son come-back tant attendu ?

La jeunesse supersonique

Ce nouveau Sonic représente indéniablement une bouffée d'air frais. Bien que les courses se fassent de manière linéaire en suivant un parcours prédéfini, la nouvelle maniabilité apporte un nouveau souffle et donne aux missions une énergie que l'on n'espérait plus. Celles-ci, bien que courtes (elles ne durent pas plus de 5 minutes pour la plupart) sont un concentré d'adrénaline. On s'agite littéralement devant la télé en voyant le hérisson défiler à toute vitesse. Avec un peu moins d'une centaine de missions réparties dans huit environnements, pour la plupart bien pensés et visuellement assez beaux, les objectifs sont simples : franchir la ligne d'arrivée avant la fin du temps imparti, récolter une certaine quantité d'anneaux, tuer autant que possible d'ennemis... Vous voyez le genre, il n'y a rien d'original, mais ça marche. On se prend vite au jeu et on enchaîne avec plaisir.

Quand y'en a plus...

Pour donner un peu plus de consistance à son jeu, la Sonic Team a intégré un système d'XP et de nouveaux pouvoirs à récupérer qui permet de faire progresser son personnage. Là encore, c'est du basique du type "meilleure accélération", "pas arrières plus rapides", "attaque plus puissante", etc. Néanmoins, lorsque l'on obtient le bonus de la "Jauge d'âme", en récupérant les boules blanches dans les niveaux, on peut temporairement accélérer à mort la course (avec un effet de distorsion de la lumière façon Tonnerre Mécanique... mais en joli) où au contraire la ralentir à l'extrême. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais dieu comme c'est grisant d'enclencher un super-turbo en pleine ligne droite, sur fond de grosses guitares qui tâchent !

Deux jeux en un

Au final, malgré quelques passages ardus (qui peuvent faire lâcher les nerfs à force de recommencer mille fois), le mode aventure est très plaisant à jouer. D'autant que la fameuse replay value est assurée, grâce à de nombreux bonus à débloquer. A ce stade, les développeurs auraient pu s'arrêter de bosser et partir boire l'apéro au bistrot du coin, mais visiblement, cette fois ils ont décidé de peaufiner l'ensemble du titre en incluant un mode multi qui, à lui seul, vaut le détour. Dans ce dernier, oubliez les courses et la vitesse, il s'agit tout simplement d'un party game, jouable à quatre simultanément (contrairement au mode aventure, d'autres personnages de la série sont disponibles), qui contient assez de mini-jeux pour passer une soirée entre potes à rigoler, à se foutre de la gueule des gens tout en se tapant la bedaine. Bon, ça reste un ersatz de Mario Party version light, certes, mais les épreuves sont assez variées et débiles pour qu'on se prenne au jeu et qu'on y revienne très régulièrement. Dans l'une d'entre elles par exemple, il faut reproduire un solo de violon en mimant les mouvement de l'archet avec la wiimote... du grand art !

Super Sonic !

Je peux le dire sans hésitation : ce nouveau Sonic est le meilleur (et de loin) depuis très (trop) longtemps. La réalisation est exemplaire et pour une fois exempte de bugs, la wiimote est intelligemment exploitée et la maniabilité ne souffre d'aucun accroc... Bref, toutes les conditions étant réunies, vous pouvez foncer comme un malade dans la boutique du coin, le sourire aux lèvres, jusqu'aux oreilles, en vous disant que cette fois c'est la bonne : ce vieux fourbe de Sonic est bien de retour !