Republication de notre Test import du 1er mai 2017.

Re-testée par nos soins, la Version française de "Musou All Stars" change de titre pour l'occident et devient Warriors All Stars. Les voix japonaises originales avec les doubleurs officiels de vos héros préférés sont toujours de la partie, tandis que les textes sont intégralement traduits en anglais. Pas de version française donc. La traduction est néanmoins simple à comprendre et ne nécessitera pas de posséder un grand niveau dans la langue de Shakespeare pour progresser. Sachez enfin que la ligne de trophée de cette version Européenne est différente. Si vous y avez déjà joué en import, vous pourrez les scorer deux fois ! En revanche, vos sauvegardes japonaises ne seront pas compatibles.


Ci-dessous notre test import originel réalisé à l'époque à partir d'une version import japonaise PS4 fournie par notre partenaire nin-nin-game.com.


Faites marcher votre imagination un petit instant : en plein milieu d'une périlleuse mission ninja, Ryu Hayabusa et sa fidèle (et très sexy) acolyte Ayane se retrouvent téléportés dans un mystérieux château, qui semble tout droit sorti du Japon féodal d'un Dynasty Warriors. Ils font alors la rencontre de William Adams, le héros de Nioh, lui aussi téléporté de façon impromptue dans cet univers. Les héros doivent alors unir leurs forces pour lutter contre des monstres qui surgissent directement du bestiaire de Toukiden, fait de démons et autres "onis" issus du folklore traditionnel nippon, mais aussi - et ô surprise - faire face à un redoutable combattant, à la présence tout aussi improbable : Sophie de la série Atelier !

Avec pas moins de treize licences issues des studios de Tecmo représentées dans ce Musô Stars, la Team Ninja et Omega Force en tête, les fans de TK ont tout ce qu'il faut pour être aux anges. J'ai moi même exploré - et apprécié - neuf de ces univers. Cela suffit-il à en faire un bon jeu ? Nous sommes clairement en droit d'en douter... En effet, depuis quelques temps, Omega Force, qui s'occupe de ce Musô Stars, adapte sa recette à toutes les sauces (Hyrule, Dynasty, One Piece, Berserk, Gundam, Samurai, Orochi, Dragon Quest Heroes, Arslan et Bladestorm, histoire d'être exhaustif), et la qualité n'est pas toujours au rendez-vous...

[Insère la licence de ton choix ici] Warriors

Avec Musou Stars, le studio basé à Ashikaga (à 50 km au nord de Tokyo) va encore plus loin dans le délire qu'il nous avait déjà proposé dans le cross-over Warriors Orochi, qui regroupait les héros des deux principales licences Warriors (Samurai et Dynasty), plus quelques persos de Ninja Gaiden en bonus, tout ce petit monde se retrouvant inexplicablement propulsé dans le même monde empli de démons. Le pitch de départ est ici très similaire, et tous nos courageux protagonistes se retrouvent à leur tour dans un nouvel univers créé pour l'occasion, avec des locaux anthropomorphiques qui vont demander de l'aide à tous nos braves chevaliers pour lutter à leurs côtés dans leurs guerres internes, où ils sont séparés en trois camps distincts.

Et comme dans d'autres jeux crossover qui proposent d'évoluer dans des mondes éphémères dont le seul but est d'être l'hôte idéal pour ses invités, à la manière d'un Project X Zone, il faut bien dire que les autochtones sont peu inspirés, tant en termes de design que d'histoire. Ne comptez pas non plus sur ce Musô Stars pour rafler un prix lié à son scénario, qui pourrait très bien tenir sur un ticket de métro ! Car ne nous mentons pas : c'est évidemment pour les stars que nous sommes là. Et sur ce point, Omega Force à bien travaillé. Pardon par avance pour la liste, mais on pourra donc retrouver les héros des deux licences principales de la saga (Dynasty et Samurai), mais aussi Ryu et Ayane de Ninja Gaiden, Kasumi, Honoka et Marie-Rose de Dead or Alive, William de Nioh, Laegrinna de Deception IV, Oka, Horo et Tokigutsu de Toukiden, Sophie d'Atelier, des protagonistes issus de jeux tels que Nights of Azure, Samurai Cats, Rio ou encore Opoona... En tout, pas moins de 27 personnages seront présents et jouables ! Si ce chiffre peut paraître important, il convient de le relativiser face au plus de 80 héros que l'on pouvait incarner dans Dynasty Warriors 8 (dans sa toute première version, s'il vous plaît). Néanmoins, et c'est à souligner, chacun des all-star possède ici ses propres attaques, qui proviennent de ses jeux respectifs !

Un bon coup dans le Musô

C'est donc un réel plaisir de voir Honoka asséner des coups de fesses à ses ennemis comme dans Dead or Alive, Laegrinna poser des pièges un peu partout en mode Trapt, ou encore le cast de Toukiden utiliser la main fantôme apparue dans le second épisode ! Mais là encore, le jeu va montrer certaines limites : plusieurs personnages ne bénéficient pas du même traitement que les autres, et deviennent clairement moins puissants, ou au contraire bien trop ! Prenons l'exemple d'Oka de Toukiden, dont le coup spécial est une bulle d'invincibilité de 30 secondes, que l'IA utilise sans aucun scrupule lorsque vous l'affrontez ! Vous êtes donc, dans ces moments là, forcé de battre en retraite le temps que "la magie" s'estompe... C'est dommage, car le plaisir de jeu s'en ressent parfois véritablement.

D'autant plus que les défauts que je viens d'énumérer ne seront pas les seuls. Avec notamment un contenu clairement inférieur à ce que d'autres Musô d'Omega Force peuvent proposer. En effet, chaque univers ne fournit pas son propre mode Histoire, mais le partage avec une autre licence. Par exemple, si vous choisissez d'incarner William de Nioh, vous aurez exactement le même scénario et les mêmes cinématiques que celui de Ryu Hayabusa, leurs destins étant inextricablement liés. Ce qui donne, au final, peu de scénarios différentes à boucler. Et sachant que ces derniers peuvent se terminer en une poignée d'heures, soyez bien conscients que ce Musô vous occupera beaucoup moins longtemps que ceux que vous avez déjà pu boucler par le passé. De plus, un peu comme pour les attaques reprenant celles de leurs jeux respectifs, toutes les histoires ne bénéficient pas du même traitement. Certaines, comme celle de la série Atelier, n'étant pas soutenue par des cinématiques doublées comme celles de Dead Or Alive ou Toukiden. Dans ce cas, la narration est véritablement réduite au minimum, avec uniquement des phases de roman visuel non doublées.

Le musée du Musô

Le bilan n'est donc pour l'instant pas fameux. Et le paragraphe qui arrive ne va pas améliorer les choses. En termes de gameplay notamment. Nous sommes de base sur un Musô très classique, avec trois attaques (dont un spécial pas forcément équilibré selon le persos, comme je vous le disais plus haut). Ajoutez à cela un mode "Fever" plutôt fun, où vous allez pouvoir défourailler encore plus d'ennemis sur fond de paillettes, de confettis et de spots lumineux, le tout sous les applaudissements de vos camarades ! Vous pourrez d'ailleurs appeler ces deniers à la rescousse, pour vous sortir de situations mal embarquées. Et vous devriez en vivre quelques unes, malheureusement ! En effet, les boss ennemis sont bien souvent de véritables sacs à PV, et vous font très mal lorsqu'ils lancent un de leurs combos. Le jeu est toujours constitué d'arènes comportant plusieurs pièces, ou il faudra remplir divers objectifs assez variés, le tout dans des décors reprenant des endroits déjà visités dans leurs jeux respectifs, comme le château de Deception IV par exemple.

Du Musô plutôt classique, en somme. La gestion de vos personnages sera un peu plus originale. Elle adopte un système de cartes, que vous allez looter à la fin de vos missions, et qu'il faudra fusionner pour faire passer des niveaux à vos combattants. Le bestiaire se montre lui aussi assez original et varié, puisqu'il va venir piocher dans toutes les licences évoquées ci-dessus, et vous allez parfois pouvoir vous retrouver en train de combattre des démons, au milieu d'une armée de chats Samurai accompagnés de slimes bleu. D'ailleurs, à ce propos, il est assez amusant de constater que les graphismes des différents protagonistes, amis ou ennemis, reprennent le design de leurs jeux originaux. On retrouve donc du cel-shadding mélangé à un autre style plus réaliste ! Mais cela ne choque pas car les modèles 3D des personnages sont plutôt fins au final. On ne pourra par contre pas en dire autant des arènes, proposant bien souvent des textures plutôt grossières et des volumes anguleux. Et pour terminer ce test, comment ne pas parler de la politique de contenu additionnel du titre, qui propose d'acheter - pour environ 40€ - un pack qui offrira à chacun des combattant un costume, non pas original, mais emprunté à un autre membre du cast ! Au final, cela fait beaucoup de défauts pour un jeu à la formule qui devrait normalement être rodée depuis plusieurs années... J'avais placé beaucoup d'espoirs en lui lors de son annonce, qui ont été réduits à néant...