QU'APPORTE LA PS4 PRO ?


Rise of the Tomb Raider dispose d'une mise à jour de compatibilité PS4 Pro (1,726 Go). Retrouvez ci-dessous les spécificités du jeu lorsqu'il tourne sur ce support.

J'ai un écran 4K :

  • Résolution : Option "Meilleur Framerate" et "Graphismes Enrichis" : 1920x1080p ; "Option 4K" : 3840x2160p (upscalé)
  • Framerate : Option "Graphismes Enrichis" et "4K" : 30 images/seconde ; Option Meilleur Framerate : 60 images/seconde
  • Support HDR : Oui

J'ai un écran 1080p :

  • Résolution : 1080p (comme sur PS4 standard)
  • Framerate : Option "Graphismes Enrichis" et "4K" : 30 images/seconde ; Option "Meilleur Framerate" : 60 images/seconde

Notre avis : Rise of the Tomb Raider gagne en liberté de choix techniques sur PS4 Pro. Bien que le HDR, qui procure manifestement plus de clarté à l'image, fasse ressortir un peu trop les couleurs, les trois options d'amélioration proposées, agissant aussi sur les cinématiques, devraient satisfaire tout le monde. L'option "4K" est peut-être la plus convaincante. Compatible avec les écrans 1080p en opérant un downsampling du plus bel effet, elle affine le grain et permet de gommer l'aliasing. L'option "Meilleur Framerate" offre un confort visuel certain sans particulièrement sacrifier la qualité. L'option "Graphismes Enrichis" apporte, à la volée, davantage d'éléments de décors, des textures plus riches aussi bien dans les environnements que sur une Lara encore plus détaillée. En revanche, l'aliasing est prononcé, avec quelques scintillements et des petits effets de flou encerclant l'héroïne lors des mouvements de caméra. Et quelques baisses du taux de rafraîchissement, peu gênantes, sont à noter. Quoi qu'il en soit, l'examen est réussi aussi bien sur des téléviseurs 4K, que 1080p.

Voir les images capturées depuis la PS4 Pro dans notre galerie


Ce test a été initialement publié le 10 octobre 2016.


L'exclusivité temporaire Microsoft aura donc tenu près d'un an. Pour les possesseurs de PS4, l'attente aura permis de récupérer une version particulièrement complète comprenant, en plus de l'aventure principale, le DLC Baba Yaga le Temple de la Sorcière et le mode Endurance (jouable en coopératif), mais aussi deux chapitres : Les Liens du Sang et Cauchemar de Lara. Nous y reviendrons dans un instant.

D'un point de vue technique, pas de bouleversement particulier tant le jeu initial se montrait déjà remarquable. J'aurai juste remarqué un zeste d'aliasing en moins sur cette version PS4. L'ensemble se montre donc définitivement soigné, l'utilisation du DualShock 4 apporte la prise en charge du haut-parleur de la manette et les fans apprécieront l'arrivée de costumes (skins) rétro, dont la Lara Croft époque PS One. Sans atteindre le niveau stellaire d'Uncharted 4, les amateurs d'aventure auront l'occasion de traverser des décors à couper le souffle. Dépaysement garanti.

Mais le plus intéressant restera la nouvelle séquence narrative au coeur du Manoir Croft. Baptisée "Les Liens du Sang", elle n'est pas accessible d'emblée, mais se débloquera à la fin du chapitre se déroulant en Syrie (un peu moins d'une heure après le début de l'aventure). Compatible avec le PlayStation VR, l'immersion n'a jamais été aussi forte, malgré une évidente perte de qualité visuelle (voir notre vidéo ci-dessus). Quid en revanche de l'intérêt ? Attention, il s'agit avant tout d'un chapitre où vous allez passer l'essentiel de votre temps à chercher, lire ou écouter des mémos disséminés dans les lieux. Vous en apprendrez ainsi plus sur les relations de Lara avec son père, sa mère, et son oncle peu recommandable.

Intéressant pour les fans, sans pour autant se révéler sismique en terme de révélations, ce chapitre un peu lent (surtout en VR où l'on ne peut que marcher) puise sa force dans cette sensation inédite de "réellement" visiter le Manoir de l'intérieur dans une ambiance assez sombre...

Un bonus sympathique, bien qu'un peu mou, d'une petite heure pour les possesseurs de PlayStation VR. A noter que le tout est aussi accessible sans le masque de réalité virtuelle... mais forcément, moins immersif. C'est aussi dans le Manoir Croft que se déroulera l'autre chapitre inédit "Cauchemar de Lara" où vous devrez venir à bout de vague d'ennemis dans une sorte de mode zombie qui ne dit pas son nom. Autant dire que ce Rise of the Tomb Raider n'a jamais été aussi complet...


Ci-dessous la version mise à jour du test sur Xbox One, publiée en novembre 2015.


Soyons clairs : le reboot de Tomb Raider figure à mes yeux parmi les meilleurs jeux de ces dernières années. Avec sourire, j'aime d'ailleurs à le qualifier de "meilleur des Uncharted", tant il en digérait la formule en lui apportant une liberté supplémentaire, ainsi qu'une jubilatoire montée en puissance du personnage et de ses équipements. Encore aujourd'hui, j'ai plaisir à me souvenir de mon périple en quête du royaume Yamatai avec ses falaises acérées comme des crocs, sa brume enveloppante, et ses séquences de bravoure inouïes. Un grand, un très grand jeu.

Dans ces conditions, impossible pour moi de ne pas attendre fiévreusement ce Rise of the Tomb Raider. Désormais moins fragile, plus aguerrie, Lara Croft poursuit ici son ascension pour devenir l'aventurière que la culture populaire à tant adulée.

Les diamants sont éternels

Depuis le reboot, la formule est connue : exploration, varappe, action, puis course-fuite effrénée avec geysers d'explosions. J'aurai souhaité que cet épisode apporte quelques composantes vraiment novatrices, mais autant le confesser, il n'en est rien ou si peu. Ainsi, c'est votre capacité à vous satisfaire d'une recette savoureuse, mais connue, qui définira clairement votre ressenti final. Un sentiment éminemment personnel.

Avant de rentrer dans les détails, vient le choc initial, celui du visuel. Là dessus, pas de discussion possible, Crystal Dynamics offre à la PS4 l'un de ses plus beaux jeux. Lara est tour à tour naturelle, féminine, forte, et simplement belle dans la plupart des cinématiques. Il en va de même pour les environnements gigantesques et somptueux. Après une intro explosive où une montagne souhaite littéralement dévorer la belle anglaise, on ne peut ainsi que rester les yeux écarquillés devant la réalisation graphique tout simplement à couper le souffle. Aliasing aux abonnés absent, subtilité des éclairages, décors gargantuesques... si la saga Tomb Raider m'a toujours séduit par sa capacité à faire voyager, à offrir des paysages enchanteurs, cet épisode reste fidèle à sa légende. Ajoutez à cela une bande-son alternant les ambiances mystiques, soulignées de doux tintements de clochettes, et les séquences d'action apocalyptique renforcées par les percussions cinglantes, et vous comprendrez que vous êtes bien dans ce cocon qui façonne l'identité des Tomb Raider.

En termes de style, si The Descent et LOST avaient constitué d'évidentes inspirations pour le reboot, les scénaristes sont cette fois-ci partis chercher des repères du côté de la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Mention spéciale aux Deux Tours dont des hommages plus qu'appuyés ponctuent l'histoire de Rise of the Tomb Raider (scènes clefs, titre de chapitre, ambiance générale de certains passages). Inattendu, mais efficace...

Un mot enfin sur Lara. Plus aguerrie, l'exploratrice se verra moins brutalisée qu'il y a 3 ans. Moins martyre, sans pour autant sombrer dans la partie de plaisir, le personnage garde une nervosité/fragilité que sa voix française, toujours assurée par Alice David, retranscrit plutôt bien. Miss Croft retrouve aussi sa capacité à pouvoir changer d'accoutrement au fil de l'aventure. Un soin qui aurait pu habilement soutenir le gameplay (une doudoune réchauffant mieux qu'un débardeur), mais qui restera finalement uniquement cosmétique.

Claustrophobie mon amie

La nouveauté la plus intéressante à mes yeux vient de la présence, à mi-parcours dans le jeu, de nombreux NPC suite à une intéressante ouverture du scénario. Je ne m'étendrai pas sur la question pour ne pas vous spoiler, mais sachez que ce passage, sans transfigurer l'expérience de jeu, apporte un peu de fraîcheur et se révèle plutôt habilement intégré.

Vrai plus-value par rapport à son aîné, Rise of the Tomb Raider offre une belle profusion de tombeaux et autres cavernes disponibles dans les larges hubs qui jalonneront votre périple. La plupart sont optionnels, mais c'est vraiment dans ces moments que l'on retrouve le plus l'ADN originel de la série. Je crois d'ailleurs que nombre fans de la série pourrait se satisfaire d'un épisode uniquement orienté vers ce type d'exploration, d'obligation d'observation et de résolution d'énigmes (ici beaucoup d'éléments liés à la physique des objets). J'en fais partie tant l'ambiance de ces cryptes et autres grottes y est unique ! Le cliquetis des gouttes s'échappant des voutes, le doux ruissellement de l'eau sur la roche, les stalagmites qui se dressent fièrement, la brume et l'obscurité qui obligent à forcer le regard et avancer à tâtons... à la clef d'indéniables moments de grâce adressés aux amoureux de la première heure. Ca, c'est Tomb Raider !

En revanche, vrai regret que les séquences d'action n'aient pas été améliorées. L'IA des ennemis se révèle au mieux banale, voire complètement aux fraises. Au final, que vous optiez pour l'infiltration (pléthores d'objets vous permettent d'effectuer des diversions) ou les confrontations plus frontales, ces passages n'auront rien de mémorables, avec une triste sensation de tir au pigeon. Sensation renforcée par une visée assez perfectible (quelque soit le degré de sensibilité choisi). La toute fin du jeu, ambiance défouloir guerrier bien bourrin, en deviendrait même un rien pénible, et clairement en décalage avec le reste de l'aventure (en plus d'être trop proche de l'esprit du final du reboot).

Autre grief, on sent globalement moins la montée en puissance de Lara. Oui, la gestion des équipements a été affinée (il est possible de crafter à la volée), mais l'obtention de certaines armes et compétences auraient pu être mieux traitée. Tout comme le marquage de l'ensemble des éléments interactifs, très (trop) évident, rendant le chemin gentiment balisé. Dans un genre différent, en ayant gommé au maximum les indications à l'écran (pas de tuyaux rouges pour indiquer qu'on peut grimper dessus, pas de grosses marques sur le bois pour montrer qu'on peut escalader), Metal Gear Solid V s'impose toujours comme l'exemple à suivre tant il flattait plus l'intelligence des joueurs en les obligeant à observer au maximum et s'immerger pleinement dans le décor.

C'est dans les vieux pots...

A défaut d'oser renouveler la formule, Rise of the Tomb Raider joue les Monsieur Plus. Si l'expérience générale reste donc bien sagement dans les clous édictés par le reboot, on ne pourra ainsi remettre en question sa générosité. Il y a globalement plus de tout. Une plus grande durée de vie tout d'abord, avec (beaucoup) plus de tombeaux, des lieux encore plus vastes, des NPC plus nombreux, plus de possibilités d'exploration, plus de loot, plus d'animaux et de vie sauvage, et enfin bien plus de missions annexes. Pour vous donner un ordre d'idée, finir la campagne solo en ligne droite devrait correspondre à environ 60% de completion globale.

Les hubs ont notamment été agrandis, proposant une faune et une flore diversifiées. Les séquences de chasse sont donc plus nombreuses, et obligent à quelques combinaisons. Pour confectionner des flèches, il vous faudra ainsi associer des branches (arrachées aux arbres) et des plumes (trouvées sur des oiseaux). L'écosystème général se montre dès lors plus vivant, plus cohérent. On pourra regretter que l'aspect survie n'occupe toujours pas une place centrale de l'expérience, mais avouons que les possibilités de crafting ont été (un peu) étoffées.

Parmi les (rares) ajouts de gameplay pur, on notera l'apparition de piolets pour la varappe sur roche friable ou sur la glace, ainsi que (plus tard dans le jeu) le grappin-piolet dans la veine de ce qu'Uncharted 4 a proposé. Définitivement, les deux sagas se marquent à la culotte... cet épisode de Tomb Raider osant même à deux reprises un savoureux petit clin d'oeil fait de "non, non, non, noooon, noooooon". Nathan, sors de ce corps...

Une fois l'histoire principale achevée (comptez entre 15 et 20h), en relançant votre partie, vous serez aussi agréablement surpris de voir que les développeurs ont pris soin d'intégrer les conséquences du final du jeu. Ce n'est pas grand chose, mais cela offre clairement de la cohérence et motive à vouloir tout trouver, tout explorer.

Un grand jeu... de 2015

En bonus, vous pourrez aussi rejouer l'ensemble des chapitres en appliquant des éléments extérieurs, sous formes de carte bonus/malus. Certaines proposent de nouvelles tenues exotiques, d'autres offriront des compétences boostées, voire des changements physiques (tiens, une amusante Lara avec une grosse tête), quant à certaines assez loufoques elles vous permettront par exemple de remplacer vos flèches par des poulets. Oui, des poulets. Forcément, cela change un peu l'ambiance générale, mais l'idée est sympathique une fois le jeu fini. Vous aurez aussi à réussir des défis (ne pas se faire voir, pas se faire toucher, etc). L'ensemble permet donc de panacher l'expérience et d'apporter un nouveau regard à l'aventure en boostant sa rejouabilité.

Pour conclure, sachez que lorsque vous achèverez l'histoire principale, un peu mieux rythmée que dans le reboot bien qu'assez classique une fois de plus (secte vs natifs dans une course vers l'immortalité), le doute ne sera pas permis. Le cliffhanger post-générique est clair : un nouvel épisode nous attend... déjà. Et là, attention !

Je souhaite en effet à ce futur épisode de vivement parvenir à trouver une identité plus affirmée que cette suite, sous peine d'être frappé de la malédiction des sagas annualisées. Car pour continuer à enthousiasmer les joueurs, il est important de ne pas trop se reposer sur ses acquis, aussi bons soient-ils. Ne nous trompons pas, même si elle n'a pas la maestria de son aîné (d'où la note moins élevée), cette suite assure... mais si Crystal Dynamics venait à se contenter de continuer à décliner, gare à l'effet de lassitude dès le prochain épisode.

Lara aime les défis, ne doutons pas qu'elle saura, une fois de plus, se réinventer et retrouver le petit supplément d'âme qui lui manque aujourd'hui pour de nouveau marquer l'histoire, et ne pas se contenter de n'être qu'un très bon jeu.