Si j'étais nostalgique, je me serais roulé par terre de bonheur en recevant cette version de NiGHTS nouvelle génération. Heureusement pour mon parquet, les seules choses qui me manquent vraiment dans la vie, ce sont les clopes dans les bistrots et les dribbles de Maradona. Du coup, ça me permet aussi de tester NiGHTS dans des conditions normales, sans a priori et sans précipitation... Tranquille quoi.

Les sales mômes

Grâce à cela, je n'éprouve aucun problème à dire que ce nouveau NiGHTS : Journey of Dreams est un fiasco. Je dirais même un naufrage sur toute la ligne. Si le principe reste le même que dans sa précédente version Saturn, cette mouture Wii est moche, chiante et courte. Comment ça, moche ? Ben oui, même pour de la Wii, c'est pas beau. Parfois, c'est limite du niveau d'un jeu PS2 classique. Esthétiquement, le design est fade et sans véritable originalité, surtout lorsque l'on voit les tronches des deux enfants autour desquels s'articule l'aventure (j'y viendrai plus loin à ces deux sales mômes). Heureusement que les animations sont rapides (sans pour autant casser des briques), autrement je commencerais à croire que le développement a été assuré par un stagiaire manchot. A la limite, cette tare pourrait être acceptable si l'intérêt du jeu en valait la peine. Et hélas, c'est loin d'être le cas. Ici on se retrouve avec un scénario pourrissime, cliché et puant de niaiserie : à savoir celui de l'enfant qui se retrouve propulsé dans le monde des rêves (Will ou Helen, le choix nous est donné au début de l'aventure), qui sert de prétexte à un enchaînement de niveaux, entrecoupés de cut-scènes interminables qui nous parlent de courage et des rapports parent/enfant aussi philosophiquement que dans "Maman j'ai raté l'avion".

Retour manqué

Les niveaux, en revanche, sont pour leur grande majorité ultra courts (certains se bouclant en moins de deux minutes montre en main), et plombés par une jouabilité répétitive à souhait. On pourrait penser que le système de la notation attribuée à la fin, inciterait le joueur à recommencer dans le but d'améliorer son score, mais très honnêtement, je ne pense pas que ce sera le cas de beaucoup de monde. En plus, les temps de chargement entre chaque phase de jeu sont assez longs, ce qui en rajoute encore une couche en terme d'ennui. Je vous informe aussi rapidement que dans certains niveaux, on dirige uniquement un enfant, mais dans ce cas, on se retrouve avec un simili jeu de plateforme des plus simplistes, qui tombe comme un cheveux sur la soupe. Quant au level design, s'il est intéressant par moments, il reste néanmoins desservi par une maniabilité bancale. On peut en effet jouer avec le couple wiimote / nunchuck ou juste avec la télécommande. Mais dans les deux cas, c'est médiocre. Si l'on branche le nunchuck, le jeu ne tire absolument aucun parti de la wiimote (on dirige son perso uniquement avec le stick) et si on ne le branche pas, le système de pointage avec la télécommande, tel qu'adopté par Sega, rend le maniement de Nights approximatif.

Court mais mauvais

Heureusement, NiGHTS : Journey of Dreams est court. Comptez environ trois heures de jeu pour finir un des deux scénarios disponibles (donc six heures au total). Ca ne fait pas beaucoup... mais c'est pas plus mal, finalement. Côté bonus, le mode My Dream, sorte de bac à sable online qui a la particularité de se caler avec la chaîne Météo pour afficher le même temps, n'est pas intéressant pour un sou, et vous ferez rapidement le tour du mode 2 joueurs qui ne propose que des courses. Bref, à moins d'être un collectionneur, NiGHTS est un achat que je ne peux pas recommander. Même aux fans de la première heure.