Un univers post-apocalyptique, une civilisation en ruine et un héros, Seto, seul au monde, en quête de chaleur humaine, suffisent à vous happer dans l'aventure. Le tout est agrémenté d'un design flatteur et d'une esthétique toute japonaise qui malgré des graphismes légers parvient à convaincre grâce à pléthore de détails dans des décors fouillés. Un rendu finalement superbe qui s'accompagne de cinématiques à la mise en scène et à l'atmosphère poétique réalisées sous forme de dessins animés. Le décor est planté et certaines scènes parviennent réellement à toucher le joueur pour lui permettre de vivre une aventure à la fois calme et détendue. Grâce à des thématiques bien choisies telles que l'abandon, la mort, la solitude, la quête de soi-même, etc. le joueur se laisse aller à cette sieste séduisante. Mais attention, le réveil n'en sera que plus brutal !

Rêverie minimaliste

Fragile Dreams profite d'une excellente idée (à défaut d'être révolutionnaire) : la Wiimote sert de lampe torche pour éclairer des lieux lugubres à souhait. C'est ainsi que l'on découvre des indices pour résoudre les énigmes et progresser dans l'aventure à petits pas. Petits car si le concept a ses qualités, nous sommes vite frustrés par la taille ridicule des décors et par le peu d'actions à y accomplir. Si l'utilisation du haut parleur de la Wiimote à lui aussi son utilité et renforce l'ambiance, il ne fait pas oublier le manque d'ambition du titre : trop peu de lieux (que l'on traverse plusieurs fois) et d'ennemis, souvent trop similaires les uns aux autres. S'ajoute à cela une maniabilité lourde, sans la moindre souplesse, tant dans les combats (au corps à corps ou à distance) que dans les menus. Rapidement pénible, ce système ralentit le rythme d'une aventure déjà assez mollassonne. À moins d'être un fou de manga aux thématiques rêveuses dignes des meilleurs dessins animés niais des années quatre vingt dix, c'est l'endormissement qui vous guette.

Pas forcément beau mais très détaillé pour un jeu Wii, Fragile Dreams bénéficie de bonnes idées qui ne vont malheureusement pas assez loin. Un rêve qui tourne rapidement au cauchemar même si ce petit somme ne dure pas bien longtemps, mais suffisamment pour regretter les euros dépensés, à moins bien sûr que vous ayez l'âme d'un poète. Auquel cas, ce titre pourra en partie vous satisfaire, si vous ne l'avez pas payé le prix fort !