Le plus gros défaut de Marvel Ultimate Alliance 2, c'est qu'il faut y jouer. Pas qu'il soit mauvais au point de devenir insupportable, non. Ce qu'on lui reproche c'est plutôt le grand écart qu'il entreprend, entre hack'n slash pur et dur («hacher et trancher» de ses origines Heroic Fantasy) où l'on avance tout en tabassant les clones idiots qui nous barrent la route, et le jeu prétexte au fan service pour les mordus de comics. Les deux auraient pu être compatibles, on l'a vu par le passé (sans être toutefois excellent), mais ce n'est pas le cas dans ce titre. Les bonus sont d'une pauvreté à crever, tout juste le tutoriel de Deadpool arrache un sourire aux aficionados, les tenues bonus très mal «inspirées» et les fiches de personnages et les illustrations assurent le minimum. Le Trivia fait peine à voir et les cinématiques sont soit complètement ratées, soit affreusement stylisées pour plus de simplicité. Autant pour les mordus de Civil War, le récit originel qui a inspiré le jeu.

Et si on n'aime pas le lycra jaune ?

Pire, l'action n'excite pas. Bien sûr, on jubile les premières minutes, alors qu'on découvre les pouvoirs spéciaux pour la première fois. Des combo classiques (coup fort, coup faible et chope) et juste quatre super-pouvoirs par personnage s'expliquent par le grand nombre de ces derniers (plus d'une vingtaine jouables au total). Mais quid de la personnalisation ? Les fusions "uniques" pour chaque héros, association destructrice de deux pouvoirs, se répètent d'un personnage à un autre, sans grande surprise il faut bien le dire. Les quatre techniques spéciales se débloquent au fur et à mesure du jeu, et les caractéristiques propres à chaque personnage n'influent pas suffisamment sur l'action globale pour intéresser. Tout juste le titre propose-t-il trois emplacements sensés accueillir des blasons qui offrent une personnalisation globale de son équipe. Rapidement les héros les plus faibles sont écartés au profit des plus forts, et l'absence totale d'équipement ou d'arbre des compétences termine d'écœurer les joueurs en quête d'une véritable expérience hack'n slash

Viens dans mon équipe, j'ai Songbird

La possibilité de choisir une faction après quelques heures de jeu ne va malheureusement pas relancer l'intérêt du titre. Trois héros deviennent indisponibles car ils ont choisi le camp adverse, obligeant les accros des achievements à s'infliger une seconde fois l'intrigue principale pour débloquer tout le contenu. Mais en réalité les missions sont quasiment les mêmes. Seuls les briefings et les résultats changent. Et entre taper sur les sbires de Stark ou ceux de Captain America, l'action c'est du pareil au même. Marvel Ultimate Alliance 2 manque cruellement de variété. Les phases d'action lassent vite, et les quelques modes bonus (écouter des enregistrements, le Trivia de la honte et un mode simulation famélique) n'arrangent rien. Si les premiers instants nous laissaient présager un bon moment, après trois heures de jeu le constat est bien plus morne. Allez, rassurez-vous, à ce stade de l'aventure, vous avez déjà fait la moitié du jeu!

Et le Serval il met le chocolat dans le papier d'alu...

Et en quelques heures, il s'en passe des choses ! Après une introduction inspirée de Secret War relativement fidèle aux événements d'une partie du récit originel, les choses se dégradent. Nos amis Iron Man et Captain America se séparent bien suite à un différent quant à la loi de recensement des héros. Mais, et ce qui suit pourrait heurter la sensibilité des plus fans, nos héros, confrontés à un ennemi plus grand que leur guerre, décident finalement de se réconcilier pour affronter l'hérésie qu'est le boss ultime de Marvel Ultimate Alliance 2 ! Quant à la fin qui n'a plus rien à voir avec le comics, elle est écœurante de bons sentiments. Il était temps que ça se termine...

Avec Marvel Ultimate Alliance 2, le hack'n slash sur console de salon, n'en est pas à ses premiers signes d'essoufflement. Un genre défouloir qui peut pourtant réserver de bonnes heures de franche rigolade, mais que sa réalisation complètement dépassée rend pénible à jouer. Peu de personnalisation, aucune variété dans l'action, et un look indigne d'une production sur consoles HD, ce second épisode déçoit, et ne rend décidément pas hommage à ses héros.