Changement climatique oblige, la Guerre Froide demeure d'actualité... Une période que toR. Studio revisite avec Boris the Rocket, l'aventure d'un exilé soviétique dans le grand nord sibérien, contraint à vouer son existence au lancement de missiles. Sa mission consiste à repérer et identifier les ogives adverses dès que l'alarme retentit, puis à configurer des roquettes anti-missiles selon leur type, suivant un panel de fonctions évolutives de plus en plus compliquées, énigmes à l'appui. Et la tâche nécessite aussi de rassembler des ressources afin de restaurer et d'améliorer l'arsenal, ce qui suppose de s'exposer au froid glacial ainsi qu'à d'éventuels ours alcooliques aux alentours du bunker. Autant dire que notre patriote n'a guère le temps de cuisiner, de distiller de la vodka, de jouer de la balalaïka ou aux poupées russes. Car il s'agit d'une course contre la montre permanente, la principale source d'intérêt de ces journées routinières. Une pression encore intensifiée par des objectifs optionnels, de sorte que les colis bonus et l'amélioration des compétences se révèlent précieux pour s'en sortir. Répétitif, stressant, souvent brutal en raison de son challenge discutablement calibré, ce jeu de survie n'en reste pas moins bizarrement intrigant, voire prenant. Le doit-il à son humour maladroitement subversif, à ses musiques de 51ème zone, à son univers à la fois confiné et ouvert, ou à sa cohorte de défauts que même son lointain ancêtre Silent Service avait su jadis éviter ? Mystère et babouchka.