Le premier contact avec Fast Racing Neo est des plus agréables. Il affiche des graphismes certes un brin pixelisés, aliasés, des textures un peu simplistes... mais il offre malgré tout une esthétique léchée, et surtout une vitesse d'animation tout simplement hallucinante. C'est un point de départ encourageant, d'autant que la jouabilité est au poil et le gameplay exigeant...

Neo F-Zero ?

Si Fast Racing Neo fait inévitablement penser aux jeux de la saga culte de Nintendo, il propose une formule tout de même différente. Les tracés offrent ainsi deux types de zones de boost, les bleues et les oranges, et il faudra changer la polarité de votre vaisseau pour bien profiter de chacune d'entre elles. Passer sur une zone bleue avec la polarité bleue vous fera accélérer un grand coup, et au contraire passer dessus en polarité orange vous ralentira énormément. Il faut ainsi switcher sans cesse de l'une à l'autre pour gagner de la vitesse. En plus de cela, des petites boules colorées disséminées sur les tracés permettent, lorsqu'on les ramasse, de remplir une jauge de turbo à dépenser comme bon nous semble... de manière plus classique cette fois donc. Mais tout cela l'un dans l'autre, chaque course devient une véritable quête de vitesse, qu'il faudra mener à bien en pilotant correctement, grâce à de bons réflexes mais aussi une connaissance parfaite des circuits, essentielle pour réussir à gagner des championnats dans les modes de difficulté supérieure.

Hard-Core

Parcourir les différents championnats et progresser de coupe en coupe ne sera pas une simple partie de plaisir. Fast Racing Neo est un jeu exigeant. Très exigeant. Trop exigeant ? Si le premier championnat permet de "faire connaissance" de manière plutôt sereine, les deux suivants (la vitesse augmente un grand coup à chaque étape) vous surprendront par leur difficulté... disons bloquante. C'est simple : vous allez presque devoir apprendre par coeur chacun des tracés pour espérer accrocher un podium, car le droit à l'erreur est une notion que Fast Racing Neo ne connaît pas bien... Si après un saut vous atterrissez dans le vide (ou même sur le bord du circuit), votre vaisseau explose évidemment et vous êtes remis en piste *avant* la zone de saut (et après avoir suivi votre explosion un long moment), ce qui pourra juste vous faire passer de la première à la dernière position, avec un espoir très maigre de remonter plus de trois ou quatre places. Et contrairement à pas mal de jeux de courses d'aujourd'hui, vous ne pourrez pas recommencer isolément la deuxième, troisième ou quatrième course de votre Coupe en cours... non, il faudra quitter et tout recommencer, à l'ancienne.

Grandes sensations, petits embarras

Si cette difficulté et cette exigence extrême font finalement partie du charme de FRN, d'autres petites choses chagrinent tout de même plus et nous empêchent d'être totalement convaincus par cette expérience de course aux sensations fortes. Il y a notamment cet aspect technico-graphique, certes acceptable en solo, mais qui devient moche voire horrible en passant en écran splitté à 2 ou 4 joueurs. Quel dommage que les développeurs n'aient pas pensé à permettre le jeu à deux sur deux écrans séparés (un joueur utilisant le GamePad et l'autre la TV)... À vrai dire, l'écran du GamePad réplique à l'identique ce qu'il y a sur la TV, en permanence. Donc si vous jouez à 4 en écran splitté, vous verrez les 4 fenêtres sur la TV comme sur le GamePad, ce qui n'a évidemment aucun sens.

Autre point qui vous fera sans doute un peu criser : l'impossibilité de savoir à quelle distance se trouvent vos adversaires. C'est tout bête, mais la plupart des jeux affichent au moins une mini-map, voire la distance à laquelle le vaisseau qui vous précède... Là, rien de rien. Frustrant, et d'autant plus embêtant que justement le jeu est très exigeant, et qu'on perd facilement des place après chaque erreur.

Petit manque de profondeur

Côté contenu, FRN manque un peu de relief et se contente du minimum : un mode principal composé de 4 championnats divisés en 4 coupes de 4 courses chacune, soit 16 tracés en tout qu'on peut également pratiquer dans un deuxième mode, le classique Contre la Montre. Viennent ensuite s'ajouter deux modes multijoueurs, l'un en local et l'autre en ligne. Dans le premier, comme dit plus haut, il faut se dire que le jeu devient très moche à 4 et subit quelques ralentissements... même si ça reste jouable et donc bienvenu pour les soirées entre potes. Le mode en ligne quant à lui est "paresseux", dans le sens ou il ne s'embarrasse d'aucune originalité, vous proposant simplement de vous lancer à plusieurs (jusqu'à 8) dans des séries de courses sans fin. Pas de mode spécial, de tournoi ou de classement, rien.

Reste le mode "Hero", qui se débloque une fois que vous aurez atteint le troisième championnat et qui propose ni plus ni moins qu'une sorte de "mode F-Zero", dans lequel jauges de vie et de turbo sont mélangées et où l'on peut refaire toutes les courses de tous les championnats en mode miroir et en vitesse maximale. Un ajout que les fans apprécieront forcément, une sorte de petit cadeau-hommage.

Un "bon ersatz" !

Proposé à petit prix sur l'eShop (15 euros au lancement), Fast Racing Neo reste malgré ses petits défauts un bon jeu de course futuriste, qui ravira les fans de F-Zero en manque, c'est certain. S'il se rapproche du maître par certains aspects, comme par exemple la variété et le soin apportés aux différentes ambiances des circuits, il ne fait qu'en effleurer les top-qualités (les circuits manquent un peu de "folie" d'ailleurs, de loopings, tubes et que sais-je encore), mais il a au moins le mérite d'apporter de très, très bonnes sensations de vitesse, un challenge ardu mais intéressant, ainsi qu'une jouabilité de très bonne facture. Bref, un petit plaisir qui ne se boude pas quand on aime le genre.