Au fil des mois, le site officiel n'a pas cessé de nous dévoiler la pléthore de nouveautés de ce troisième opus. D'ailleurs on oserait même user de l'épithète "innombrables" pour qualifier tous ces éléments supplémentaires. D'une part, cela m'évitera de les énumérer une à une (et de me faire tirer les oreilles en pondant un nouveau test fleuve), et d'autre part, cela reflètera parfaitement la nature pachydermique de Super Smash Bros. Brawl. Concentrons-nous donc sur l'essentiel, à commencer par les personnages, désormais au nombre de 35. Un casting qui comprend un certain Solid Snake et même l'ex-ennemi juré du plombier moustachu, Sonic ! Si la présence du hérisson bleu sur un titre estampillé Nintendo ne choque plus vraiment de nos jours, on apprécie l'ingéniosité avec laquelle a été conçue la panoplie de coups de ces combattants, de telle sorte qu'ils s'insèrent sans accroc dans le panthéon de Smash Bros, tout en conservant leur particularités (la vitesse pour Sonic, par exemple).

Ocean's Thirty Five

D'autres nouvelles têtes sont à signaler, et en dépit d'inévitables doublons, certains se distinguent par des techniques bien spécifiques, synonymes d'un petit souffle de fraîcheur dans les combats. Citons par exemple le Capitaine Olimar, accompagné de sa troupe de Pikmins, ou le trio de Pokémons interchangeables du dresseur. Question stages, on en dénombre une petite quarantaine pour la plupart inédits, enfin... pas tout à fait. Comme le veut la tradition, ceux-ci sont tirés de différentes œuvres de l'univers Nintendo, et là, chapeau bas monsieur Masahiro Sakurai ! Du sublime pont d'Odin de Zelda : Twilight Princess au parfum de nostalgie qui émane des décors pastels de Yoshi's Island, en passant par le charme délicieusement rétro du stage de Donkey Kong (modélisé en 3D pour l'occasion), Super Smash Bros. Brawl nous sert un incroyable florilège d'environnements. De quoi titiller immanquablement le cœur sensible du fan de la firme de Kyoto qui sommeille en (beaucoup d'entre) nous. Si l'on y ajoute les musiques assorties (l'une des plus massives B.O. de l'histoire vidéo ludique, soit dit en passant), difficile de ne pas verser une petite larme...

Zut, j'ai chopé une Collecto-nintendoïte !

Cependant il va falloir se mouiller encore davantage pour y goûter, et cette fois avec de la sueur, puisqu'à l'instar de ses prédécesseurs, de nombreux éléments doivent être débloqués dans Super Smash Bros. Brawl. On a déjà de quoi faire avec les personnages et les niveaux, parfois bien costauds à obtenir. Ce n'est toutefois que la partie émergée de l'Iceberg, cet opus recelant moult trophées, autocollants (à positionner dans un album), morceaux de musiques, démos Virtual Console et j'en passe... Une véritable petite encyclopédie Nintendo en somme, accompagnée d'une stupéfiante quantité d'informations souvent fort pointues. Saluons d'ailleurs le travail colossal de localisation, qui pourrait presque justifier les mois de retard de la version Européenne par rapport à son homologue nippone. Naturellement, le seul moyen de rassembler tout ça est d'arpenter les différents modes, ce qui procure à Super Smash Bros. Brawl une durée de vie pantagruélique...

L'Emissaire Subspatial, kezako ?

Et en parlant de modes, on a droit là encore à une sacrée platée. Au-delà du classique solo, des épreuves de stades, des mêlées et autres tournois entièrement paramétrables, on retiendra l'introduction d'un éditeur de niveaux très complet (les stages peuvent ensuite être échangés en ligne) et surtout de "l'Emissaire Subspatial". Réunir l'ensemble de ces célébrités ludo numériques au sein d'un même scénario tenait de la gageure. Pourtant Nintendo l'a fait à travers ce mode, jouable simultanément à deux en prime ! Cet improbable melting-pot est ainsi basé sur une sombre histoire d'invasion de Primides (une armée pluridimensionnelle, sic !) et de canon laser qui transforme les personnages en trophées. Beaucoup de combats, quelques Boss et un peu de plateforme, tel est le résumé de cette aventure efficace mais au Level Design méchamment simpliste. L'intérêt de cette quête d'une bonne dizaine d'heures reste donc avant tous les personnages et trophées récoltés au passage... mais tout cela fait aussi de SSBB un véritable calvaire pour les impatients qui souhaitent compléter au plus vite la liste des combattants, arènes, et autres, en vue des parties en multi.


La castagne, une activité fatalement conviviale

Car à long terme, c'est bien entendu du côté des séances de joyeuse castagne entre potes que Super Smash Bros. Brawl tire sa force, d'autant que l'un des atouts massues vanté par cet opus réside dans l'introduction d'un mode en ligne. Hélas il faudra se contenter du minimum syndical (principalement mêlée au hasard ou paramétrable avec des amis, seul ou en équipe), un léger lag venant même un peu doucher fraîchement les ardeurs des "Smash Brothers" compulsifs. Car s'il semble un tantinet plus lent a priori, le titre conserve la précision légendaire de son Gameplay, encore peaufiné dans la gestion des acrobaties aériennes. C'est certainement l'explication à l'exploitation inexistante des fonctionnalités de la Wiimote et/ou du nunchuk, cette mouture Wii se pratiquant idéalement à la manette GameCube. On peut y voir un manque d'innovation, voire d'ambition. Pour ma part, je considère qu'il s'agit d'une sage décision, quand on connaît le timing chirurgical qu'exige un Smash optimal...

Final Smash !

Et en guise de cerise sur l'immense pièce montée qu'est Super Smash Bros. Brawl, les combats se montrent plus explosifs que jamais grâce à la kyrielle d'objets supplémentaires, tout particulièrement le "Final Smash". Derrière cette appellation empruntée à ce cher Vegeta se cache une sorte de furie, propre à chaque personnage. Ultra dévastatrice et spectaculaire, cette technique ne peut être déclenchée qu'une fois la balle Smash obtenue de haute lutte. Un sympathique surcroît de piment dans les confrontations, bien que les puristes invétérés préfèreront sans doute s'en passer. Ainsi tout le monde trouvera son compte dans Super Smash Bros. Brawl. Certains se contenteront de débloquer la plupart des personnages pour se faire une partie entre amis de temps en temps, tandis que d'autres s'y adonneront de jour comme de nuit, au point d'élever le Smash net et sans bavure au statut de religion. C'est aussi ça, la liberté spirituelle... Rien de révolutionnaire donc, mais un épisode bien actualisé, riche de contenu, que les amateurs ne sauraient ignorer tant son aspect fan service est complet, et qui a de quoi offrir aux profanes une bonne entrée en matière dans l'univers de la série.