Resident Evil, Devil May Cry, Monster Hunter, Ace Attorney, Dino Crisis, Street Fighter et plus… Capcom est assis sur une véritable mine d’or de licences. Quand certaines jouissent d’une grande popularité et d’un soin tout particulier, d’autres sont oubliées ou sont négligées par l’éditeur lui-même au fil du temps. Mais depuis plusieurs années, Capcom cherche justement à dépoussiérer ses franchises dormantes à l’image d’Onimusha. Avant le nouveau jeu prévu pour 2026 sur PS5, Xbox Series X|S et PC, les fans ont le droit à un remaster d’Onimusha 2 Samurai’s Destiny. Faut-il craquer ou tirer un trait définitif sur le passé
Le simple fait que Capcom n’ait pas oublié cette licence après toutes ces années a de quoi réchauffer le cœur des fans. En 2019, on a pu redécouvrir Onimusha Warlords avec un remaster PS4, Xbox One, Nintendo Switch et PC qui, s’il était limité en termes d’améliorations, a permis de se refaire une run dans les meilleures conditions possibles. Et on va voir que le remaster d’Onimusha 2 Samurai’s Destiny, qui sort le 23 mai 2025 sur PS4, Xbox One, Nintendo Switch et PC, a beaucoup en commun avec son prédécesseur. NDLR : Le jeu est évidemment rétrocompatible sur PS5 et Xbox Series X|S. Notre test porte pour notre part sur la version PC.
Le deuxième retour d'une excellente licence Capcom
Bien qu’il se soit écoulé plus de 24 ans depuis la sortie d’Onimusha Warlords, la licence Capcom garde la même place dans notre cœur. Certes, les épisodes sont inégaux, mais ça fait partie de mes meilleurs souvenirs sur PS2. J’ai donc pris forcément pris du plaisir à redécouvrir le premier épisode en 2019, et c’est pareil avec ce remaster d’Onimusha 2 Samurai’s Destiny. Je ne vais pas m’éterniser sur trois pages sur le fond, mais le jeu conserve toutes ses qualités d’époque. Si l’on regrette l’abandon de Samanosuke au profit du nouveau personnage de Jubei, et de ses acolytes, on se prend volontiers au jeu de repartir en quête du terrifiant Nobunaga Ôda. Et bien que le titre puisse parfois partir trop loin, avec des ennemis et boss plus que discutables par exemple, on est toujours sous le charme de l’ambiance générale de ce voyage au Japon féodal.

En dépit du poids des années, tout le gameplay d’Onimusha 2 Samurai’s Destiny fonctionne encore très bien. Qu’on pourfende nos adversaires avec notre katana, qu’on se transforme en démon, ou que même l’on aspire simplement des âmes pour récupérer des ressources, il y a toujours ce côté grisant. Cela est d’autant plus le cas que ce deuxième épisode a fait évoluer le système de jeu pour permettre d’enchainer plusieurs coups critiques. Et que dire des finish moves au sol ? Ça peut paraître basique aujourd'hui, mais là encore, les sensations sont là.
Les plus vieux d’entre vous se souviennent probablement qu’Onimusha 2 emprunte aux vieux Resident Evil, notamment pour ce qu’on appelle les « contrôles Tank », des déplacements basés sur la direction vers laquelle le personnage fait face. À l’époque, c’étaient les seules commandes possibles. Les anciens, comme moi, seront ravis d’apprendre que Capcom ne les pas abandonné et l’expérience originale est donc préservée. Un excellent point, d’autant que l’éditeur n’a pas oublié qu’on est en 2025. C’est pourquoi des contrôles modernes au stick analogique sont disponibles en option. Le choix vous revient donc entièrement, ce qui permet de ne gâcher l’expérience pour personne, et de « faciliter » les combats étant donné qu'il n'y a pas à lutter avec des mouvements old-school. Et ça peut faire la différence dans un jeu comme Onimusha 2 où les ennemis ont tendance à venir encercler le personnage principal.

Une difficulté encore plus corsée pour les amateurs
Pour rendre tout de même les choses encore un peu simples, Capcom a ajouté d’autres options comme une sauvegarde automatique. Alors ce n’est pas une solution miracle dans la mesure où on ne peut forcément réapparaître aux pieds d’un boss, mais ça représente une aide supplémentaire bienvenue si nécessaire, en complément du système classique d'origine. De plus, si vous trouvez que la difficulté est trop élevée, le mode Facile est sélectionnable dans les menus avant de lancer sa première partie. Enfin, dernière option de confort et pas des moindres, le changement à la volée d’armes via deux touches.

Comme pour le remaster du premier opus, cette nouvelle version d’Onimusha 2 Samurai’s Destiny ne demande pas d'ouvrir les menus. Un gain de temps pour le coup hyper appréciable. En revanche, il est encore nécessaire d’aller dans ces menus pour tout ce qui est des consommables comme pour la vie par exemple.
Si vous êtes au contraire en quête de difficulté, des défis vous attendent avec les modes de jeu « Critique » où les ennemis ne sont vulnérables qu’aux attaques critiques, et « Enfer » où la partie s’arrête au moindre coup reçu, qui n’a toujours pas été terminé par le game director du remaster. Dans la mesure où la vie peut déjà vite descendre en normal, et les ennemis arriver parfois de chaque côté de l'écran pour nous encercler, le challenge est forcément relevé. Le gros plus, c’est que tous ces modes sont accessibles sans avoir à terminer une première fois le titre. Si vous cherchez une expérience à mi-chemin entre tout cela, il y a les difficultés « Normal » et « Difficile ». Ca fait d’ailleurs partie des ajouts débloqués dès qu’on trifouille dans les menus de l’écran principal d’Onimusha 2 Samurai’s Destiny.
Un remaster d'Onimusha 2 qui mérite l'attention ?
D’un point de vue du contenu, le remaster d’Onimusha 2 Samurai’s Destiny est plus généreux que l’original, justement parce que tout est sous la main d’entrée. Ainsi, les mini-jeux « L’homme en noir », « Équipe Oni » et « Royaume fantômes des énigmes » se trouvent dans les menus sans avoir à boucler une première run. Dans les deux premiers, on doit par exemple retrouver des bobines de films en se faufilant à travers les ennemis qu'on ne peut pas tuer, ou encore contrôler Jubei et tous les autres compagnons dans un mode où l’on passe de pièce en pièce avec notre santé qui diminue toute seule. Le dernier mise quant à lui sur la résolution d’énigmes pour passer de niveau en niveau. Alors c’est grandement dispensable selon moi, mais au moins, les fans pourront rejouer à ces contenus.

Onimusha 2 Samurai’s Destiny offre aussi une galerie d’images avec des concept art de Keita Amemiya, des artworks et une bibliothèque sonore avec plus de 40 musiques issues de l’excellente BO signée Tawo Iwashiro. Des petits plus toujours appréciables. En récompenses additionnelles, on a deux tenues spéciales pour les personnages, et une autre qui s’obtient en ayant une sauvegarde du remaster d’Onimusha Warlords, ainsi que les doublages japonais. Une excellente initiative pour redécouvrir le jeu dans une langue autrefois inaccessible chez nous. Onimusha 2 Samurai’s Destiny n’est pas avare en contenus, mais qu’en est-il de tout l’aspect graphique et technique ? Si vous vous attendez à The Elder Scrolls 4 Oblivion Remastered, qui tient plus du remake au niveau des graphismes, passez votre chemin !
Non ici, on est réellement sur un remaster tout ce qu’il y a de plus basique avec les défauts que cela peut comporter. Au global, Onimusha 2 arrive à donner le change grâce à des décors précalculés qui vieillissent mieux. Ce coup de polish permettant de retirer le gros flou qu’il pouvait y avoir à l’époque, notamment en raison de la résolution plus élevée d’aujourd’hui. Tout est beaucoup, beaucoup, plus net. Les textures sont plus détaillées tout comme les modèles 3D. Pour autant, c’est inégal. Certains environnements peuvent afficher une texture bizarre type pastel. Un souci qui ne se répète pas partout, mais qui trahit le travail limité de la remasterisation. Quant à la fluidité, elle est bien là avec un jeu en 60fps.

Par contre, on est plus déçu des cinématiques CGI qui auraient dû être améliorées. Malheureusement, on a le droit à des artefacts qui montrent qu’il n’y a pas eu de vraies révisions là-dessus. À cause des plans de caméras fixes, qu’on adore nonobstant, le jeu se traîne encore des problèmes de caméras qui pourraient irriter dans les modes de difficulté élevés. Ce remaster d’Onimusha 2 copie également son aîné en laissant le choix du 4:3 ou du 16:9. Si vous optez pour la deuxième option, attendez-vous à un zoom et donc à une perte d’une partie de l’image. Un point noir inévitable et peu surprenant. De même à cause des plans de caméra fixes, qu’on adore soit dit passant, des problèmes de lisibilité de l’action peuvent intervenir.

