Pendant que Julo suait à grosses goûtes sur un ninja à la 3D chatoyante, j'étais de mon côté sur ma terrasse, peinard, à agiter le stylet d'une DS que l'on a trop souvent sous-estimée... Position verticale originale, exploitation de toutes ses capacités : ce Ninja Gaiden : Dragon Sword surprendra tous ceux qui voient encore la DS comme une machine pour actrice en manque de calcul mental.
Pas de surprise, une fois de plus, côté scénario : on frôle le néant absolu. Décidément, c'est une manie chez les ninjas... Copine enlevé, grand méchant qui veut devenir encore plus méchant, sauver le monde, gnagnagna, Superman en vacances, c'est encore sur vous que ça tombe.
Ninja Training
Honnêtement, ce vide scénaristique abyssal, on s'en cogne d'une force cosmique. Dès le départ, lorsqu'on attrape sa DS verticalement (non, ce n'est pas sale), on s'aperçoit que cette position est surprenante d'ergonomie. Et dès les premiers combats, on est généralement conquis, malgré une petite impression de fouillis... le potentiel est là, maintenant au joueur de maîtriser ce qui se passe sur l'écran tactile.
Première excellente surprise : tout ou presque se fait au stylet. La gâchette qui tombe sous le pouce dans cette position sera parfaite pour bloquer les attaques, mais pour le reste, on gribouille l'écran à tout va. Un trait pour un coup de sabre, une touchette pour balancer shurikens et flèches, et une tonne de zigzags pour déclencher des ultimates qui rasent de plus près. Pour la magie, de plus en plus puissante durant votre progression, il suffira de toucher une icône et de colorier un symbole. Facile. Oui, il faudra aussi crier (ou souffler, c'est plus discret) dans le micro de temps en temps, mais rien de pénible. Jouer dans le métro reste donc possible. La progression commencera en douceur et, très franchement, pour un titre à la réputation sulfureuse de briseur de nerfs, cette version DS restera gentille avec vous.
Enfoirés de piques
Pour tout dire, les ennemis sont relativement facile à gérer. Leur grand nombre et leurs vagues incessantes mettront parfois votre sang froid à l'épreuve, mais on a vu bien pire. Quant aux boss, ils sont efficaces et souvent énormes. Mais encore une fois, vous devriez vous en sortir. Non, moi, ce qui m'a le plus gavé, ce sont les piques, herses et autres saloperies planquées dans les décors. Ca fait bobo. Parlons-en tiens, du décor : en 3D précalculée, il fait super bien sont boulot. Moi qui m'attendait à avoir les yeux qui saignent avec devant la version DS (gasp !) d'un titre reconnu pour sa superbe classe sur consoles de salon, j'ai été vraiment très agréablement surpris. Ryu et ses ennemis sont détaillés, le son claque (écouteurs de rigueur) et les effets spéciaux répondent présent. Pas de doute : la DS donne tout ce qu'elle a.
Save me !
Même les points de sauvegarde fixes, qui ont le bon goût de vous remettre votre jauge de vie à fond, sont disposés comme il faut pour vous faciliter la vie, ils sont nombreux et toujours à portée après un passage difficile. On sent que ce titre chouchoute les usagers des transports en commun, et c'est tant mieux. En revanche, les core gamers seront peut-être frustrés devant un jeu finalement relativement facile, et donc plus limité en durée de vie... les 15 chapitres défileront sûrement un peu vite sous leurs doigts experts. Pour les gens "normaux", en revanche, difficile de reprocher quoi que ce soit à ce jeu d'action, qui doit être actuellement le plus dynamique disponible sur DS. Une belle réussite.