Loin de moi l'idée de vouloir vous spoiler la moindre parcelle de l'intrigue de la pellicule, mais il faut bien que vous sachiez un peu de quoi ça parle. Pour faire simple : un personnage LEGO tout ce qu'il y a de plus banal, Emmet, ouvrier à Briksburg, semble destiné à devenir le sauveur de tous les jouets après avoir trouvé une drôle de pièce en plastique. Accompagné par la très rebelle Cool-Tag, il va très vite être pourchassé par l'ignoble Lord Business et sa cohorte de robots. Et croiser des dizaines d'autres jouets comme le sorcier Vitruvius, l'insupportable Batman, Bad Cop, Abraham Lincoln, ou encore l'étonnante Unikitty, moitié chat, moitié licorne. Un casting de choix qui, en plus de rendre le film brillant, trouve son importance dans le jeu.

Tellement n'brick

Une fois de plus, Traveller's Tale nous sert un jeu d'action-aventure praticable à deux dans lequel on peut - et doit - user des capacités de chaque LEGO. Emmet peut réparer à l'aide de sa clé à molette ou fracasser avec un marteau piqueur, en plus d'avoir le droit de construire des maquettes après avoir trouvé les pages du manuel - ce qui donne lieu à un mini-jeu où il faut désigner la bonne partie à installer ; Cool-Tag peut sauter plus haut et se balancer, en plus d'être Maître Constructeur et d'assembler des briques à l'improviste ; Batman dispose de son grappin et de son batarang ; Unikitty peut interagir avec les morceaux arc-en-ciel et s'énerver très fort ; Benny pirate les ordinateurs grâce un simili-Pac-Man ; Super Man vole et émet un rayon qui brise les parois dorées... Même avec moult redites dans ses plus de 90 protagonistes potentiels (à acheter avec la monnaie locale pour la plupart), le titre propose pas mal de pouvoirs différents pour progresser ou découvrir, parfois dans un second temps, les secrets des niveaux explorés. Le mix d'action qui défoule, où casser chaque morceau de décor peut avoir son importance, et d'un minimum de jugeote pour savoir qui utiliser pour interagir avec une construction précise, correspond à ce que le studio livre habituellement. Il n'y a donc pas de surprise, ni d'arnaque : les habitués y trouveront leur compte. En théorie.

On b**** ta LEGO

Passé le plaisir de replonger dans cette superproduction en stop motion, dont on retrouve nombre de séquences, ainsi que les charmants univers comme le Far-West ou le monde des nuages (dont les musiques font clairement péter un câble), les déceptions s'abattent tel le Kragle. La linéarité de l'ensemble dénote un peu avec des productions telles que LEGO Le Seigneur des Anneaux et LEGO Marvel Super Heroes, même si chacun des cinq mondes dispose de son petit hub, donnant accès à la suite du scénario, et qu'il y a une tentative de varier les plaisirs avec quelques poursuites. Surtout, certains stages manquent cruellement d'attrait, de rythme, de challenge (comptez six heures en ligne droite et sans une goutte de sueur). D'autant plus pénible que la maniabilité générale se révèle imprécise dans les sauts comme dans le ciblage des attaques et que des bugs s'invitent un peu trop souvent pour bloquer votre avatar dans le décor. Enfin, tant qu'ils peuvent se sentir spéciaux aux côtés d'Emmet, les enfants et joueuses/joueurs/cinéphiles moins exigeant(e)s s'en moqueront probablement.

On s'attend forcément à ce que l'expérience du film soit prolongée de manière impeccable. Ce n'est malheureusement pas vraiment le cas. Sans être plus moche qu'un autre, sans être plus pénible à jouer qu'un autre, ce LEGO : La Grande Aventure ne parvient jamais à décoller vraiment, se contentant de resservir, sans réelle surprise hormis les constructions avec manuel, une recette éprouvée plus d'une fois. Dommage, ça aurait pu être awesome !