Rompre la frontière séparant deux des principaux acteurs hardware du jeu vidéo. Utopie d’une époque durant laquelle l’idée de tirer un trait sur la guerre des exclusivités était tout simplement inimaginable. Trois principaux acteurs sur le marché avec Sony, Microsoft et un Nintendo en marge de cette bataille. Chaque plateforme possède ses exclusivités maison, et même son écosystème propriétaire et fermé nous imposant à nous, joueurs consommateurs, un choix parfois difficile et même injuste au moment de franchir l’étape de l’achat d’une nouvelle console.
Puis est arrivé un petit jeu sorti de nulle part, qui bousculera le monde du jeu vidéo en devenant un géant de l’industrie. Ce jeu ? Un certain Fortnite… À lui seul, il forcera un Japonais récalcitrant à s’ouvrir au jeu inter-plateformes. Peut-être un détail aux yeux de certains, mais qui marquera pourtant un virage majeur amorçant une ère de changement et d’évolution du paysage vidéoludique. Il n’en faut parfois pas plus pour bousculer nos inébranlables certitudes. La révolution du controversé Xbox Game Pass (à ses débuts) et ses exclus “Day One” fait elle aussi partie de ce genre d'initiatives. De fil en aiguille, cela aura amené PlayStation à rejoindre le train du jeu à la demande et même, décision historique là encore inattendue, à sortir ses exclusivités sur PC, et donc au sein du giron Microsoft... Pour le plus grand bonheur des joueurs.
Xbox, instigateur de certains de ces changements de par sa vision et ses actions parfois agressives (70 milliards… pas besoin d’en dire plus), ne compte pas s’arrêter en si bon chemin en souhaitant s’installer partout, y compris chez la concurrence pour profiter d’un parc de machines et donc d’utilisateurs quasi illimités. Et c’est ainsi que sont arrivées chez PlayStation les premières exclusivités Xbox avec des titres comme Sea of Thieves, Grounded, Hi-Fi Rush, ou tout récemment Indiana Jones et le Cercle Ancien. Mais lorsque l’on évoque les énormes exclusivités Xbox, trois noms ressortent systématiquement plus que d’autres : Halo, Gears of War et, celui qui nous intéresse aujourd’hui : Forza Horizon. Nouvelle date à marquer d’une pierre blanche, nous sommes ici pour le test de Forza Horizon 5 dans sa version PS5. Je ne sais pas pour vous, mais il m’a fallu un peu de temps pour réaliser.

Le premier des mastodontes
On ne présente plus la licence phare créée par Playgrounds Games et Turn 10 Studios et ses bientôt 13 années d’existence, aboutissant à un cinquième opus en 2021, le dernier en date. Plus d’une décennie à affiner une formule magique savamment concoctée pour obtenir un Forza Horizon 5 ayant décroché la note de 9 sur 10 dans nos colonnes lors de sa sortie sur Xbox Series et PC. Référence actuelle d’un genre qu’elle aura su renouveler et magnifier, la saga aura souvent été imitée sans jamais être égalée. Si les possesseurs de machines Microsoft auront pu profiter de ces nombreuses années de courses effrénées et décomplexées, les autres, quant à eux, n’auront pu que saliver depuis leur fenêtre concurrente devant l’un des system seller de la firme américaine. Comme évoqué en préambule de ce test, tout cela fait désormais partie du registre de l’histoire ancienne. La lourde tâche est confiée au studio Panic Button, heureusement déjà habitué aux divers portages et mises à jour next gen de plusieurs gros noms du jeu vidéo (Star Wars Jedi : Fallen Order, Doom Eternal, Apex Legends…). Et puisque nous parlons de lourd, faites le ménage dans vos SSD si vous comptez accueillir Forza Horizon 5… et ses quelques 160 gigas de données !
Une taille imposante pour un jeu non moins gigantesque en termes de générosité. Un monde ouvert conséquent et varié prenant place sous le soleil Mexicain, alternant entre déserts arides, jungles tropicales et plaines verdoyantes et fleuries. C’est bien simple, le jeu de base aura de quoi vous offrir des dizaines et des dizaines d’heures de dépaysement, agrémenté par la totalité des mises à jour parues durant ces dernières années. Contenu solo à foison, modes en ligne et aspect communautaire façon MMO hyper développé, événements perpétuellement renouvelés, création de circuits, des pelletées de défis, collectibles et distinctions à amasser et j'en passe… J’envie tellement les joueurs qui s’apprêtent à découvrir pour la toute première fois un Forza Horizon ! Mais il y a évidemment un mais, un gros et assez vilain mais : le prix et le contenu associé, uniquement en dématérialisé.

Le Mexique, une destination onéreuse, même avec Forza Horizon 5
Autant aborder le point qui fâche, peut-être le seul véritable défaut que l’on pourrait trouver à ce Forza Horizon 5 dans sa version PS5. Jeu sorti en 2021, il est désormais trouvable entre 30 et 50€ sur PC et Xbox Series en édition Premium, soit intégrale. Vous sentez la douille arriver… FH5 est affiché sur le store PlayStation aux tarifs de 70€ en version standard, tandis que l'édition Deluxe et son pass de voitures (toute une flopée certes) s’échange contre 90€. Le pompon revient à l’édition Premium, intégrant les deux excellents DLC majeurs que sont Hot Wheels et Rally Adventure, atteignant la coquette somme de 100€. Plusieurs années après sa sortie, nous étions en droit de nous attendre à des prix bien plus raisonnables, et surtout à une unique version regroupant la totalité des extensions sans surcoût. Disons que Microsoft ne s’invite pas chez Sony de la plus élégante des manières…

Passé cet écueil tarifaire, force est de constater que notre test de 2021 est toujours d'actualité pour cette mouture PS5. Les quelques années passées n'ont en rien altéré les qualités du soft, qui s'est de surcroît enrichit, et ce même dans sa version de base. Vitrine technologique de la Xbox Series X, Forza Horizon 5 reste aujourd’hui encore très beau et abouti techniquement. Sur PS5 “fat”, le jeu nous propose les désormais habituels modes qualité à 30fps et performance à 60 images par seconde. Je ne peux d’ailleurs que vous conseiller de sacrifier quelques petits effets visuels pour profiter d’une fluidité maximale, un indispensable pour un tel genre. Mais il faut tout de même en signaler les conséquences avec quelques textures en deçà du reste, et aussi la présence de popping et d’aliasing. Rien qui ne viendra cependant gâcher le très bon rendu général en dehors des cinématiques limitées à 30fps, subissant quelques micro freezes de temps à autre. Et grâce à sa PS5 Pro, Sony peut même se targuer de proposer la plus belle version de Forza Horizon 5 toutes consoles confondues. En effet, la puissance de cette dernière permet d’obtenir le meilleur rendu sans sacrifier le framerate, tout en y ajoutant une pincée de sacro-saint ray tracing.

Des ajouts propres à la PS5
Forza Horizon 5, à l’image de l’entièreté de la série, est avant tout pensé pour être joué à la manette, et il le fait tellement bien ! Le gameplay et la physique font clairement partie des indiscutables points forts du jeu. Accessible, fun et extrêmement plaisant à prendre en mains, il propose une approche arcade tout en ajoutant quelques subtiles touches empruntées à la simulation. Chacun peut ainsi paramétrer ses propres préférences plus ou moins orientées, tout en jonglant avec les différentes aides optionnelles proposées. Petite plus-value au profit de la Dualsense qui intègre les vibrations haptiques et les fonctionnalités adaptatives de ses gâchettes pour renforcer toujours un peu plus l’immersion. Note à destination des joueurs volant, Forza Horizon 5 ne vous oublie pas et vous offrira un vrai kiff sans prise de tête aux commandes de votre périphérique à retour de force. C’est finalement tout ce que l’on attend d’une telle expérience : du fun et du plaisir immédiat. Mais que vous soyez avertis, le fun vous en aurez, jusqu’à l'écoeurement parfois. Et là je pense tout particulièrement aux divers protagonistes du jeu, tirant parfois à outrance sur la corde du “cool”. Ça crie à tue-tête, ça piaille, ça papotte… Vous serez sans arrêt sollicité. Si vous recherchez du calme alors vous ne serez peut-être pas à la bonne adresse.
Qui dit PS5 dit aussi trophées, et autant dire que les chasseurs vont pouvoir s’en donner à coeur-joie avec pas moins de 165 récompenses si vous optez pour la version Premium intégrant les deux extensions Hot Wheels et Rally Adventure.

Horizon Realms, la grosse mise à jour pour tous les joueurs de Forza Horizon 5
Les développeurs profitent de l’arrivée du jeu sur PS5 en ce 25 avril pour déployer une grosse mise à jour pour tous, toutes plateformes confondues. Principalement axée multijoueur, elle permettra aux joueurs du revisiter 11 lieux emblématiques précédemment sortis en durée limitée, auxquels viendra se greffer le Stadium et son circuit inédit, propice à tous types de pilotage, de la session vitesse au battle de drift entre amis via cross-play. Chacun de ces “royaumes” comportera son propre classement en ligne ou seuls les plus habiles pourront espérer briller en accumulant autant de points de compétence que possible. De nombreuses distinctions seront à déverrouiller en plus de 4 voitures inédites. Concernant notre version PS5 ici en test, la logique voudrait cependant que la majorité des joueurs ne possèdent aucune des références liées à cet événement mais qu’importe, du contenu supplémentaire est toujours bon à prendre, encore plus lorsqu’il est gratuit.
