Si vous êtes un assidu du site en termes de news et previews, vous avez forcément déjà un petit aperçu de la réponse à la question soulevée quelques lignes plus tôt. Après une courte escapade à Londres et une présentation jouable sur quelques heures, Football Manager 2024 nous avait convaincu. D’abord sur les bases sur lesquelles s’appuie ce nouveau volet dont on ne vante plus le(les) succès. Ensuite sur son côté best-of, puisque les équipes de Sports Interactive n’ont eu de cesse de nous rappeler que FM 24, disponible à sa sortie sur PC, consoles (Xbox, Playstation) mais aussi sur Netflix, était le dernier de sa génération, FM 25 étant l’épisode du renouveau, du changement en profondeur, avec en exergue un tout nouveau moteur graphique, Unity.

Mais voilà, pour apprécier vraiment Football Manager, il faut passer plus de quatre heures. Et même plusieurs parties avec différents clubs ne sont pas forcément tout de suite suffisantes pour éprouver tout ce que le titre a dans le ventre. Néanmoins, ce que l’on a fortement pensé à Londres dans les locaux s’est vérifié assez rapidement une fois devant notre écran de PC au chaud à Paris : FM 24 est bel et bien le meilleur épisode à ce jour de la licence. La raison ? Les développeurs ont pris en compte un certain nombre de points soulevés ces dernières années par les joueurs et ont optimisé au maximum ce qui pouvait encore l’être, afin de permettre au fan de foot de vivre véritablement dans la peau du manager qu’il rêve d’être.

football manager 24

L’expérience dont vous êtes le héros

Sur ce point, l’accessibilité au jeu par hasard. Toujours affublé d’un assistant accompagnant chacun de vos pas dans le jeu, FM 24 ajoute un nouveau système de coups de pied arrêtés, basé sur une session de questions/réponses afin de déterminer comment vos joueurs se comporteront en phase offensive et défensive. Utile pour les novices - et ceux qui n’avaient pas spécialement envie de consacrer du temps à cet aspect-là - , la réussite de la manoeuvre reposera aussi sur la qualité du staff impliqué dans ce secteur de jeu. Inutile de vous dire que l’on a quand même passer du temps à tester les différentes options offertes pour un système défini avant de trouver le bon. Car c’est ça, l’essence de Football Manager : fouiller, chercher, se triturer les méninges et trouver. Même si, il faut bien le reconnaitre, l’interface dans sa globalité et la mine d’informations parfois invasive à l’écran (notamment lors des matches) pourra en rebuter plus d’un.

Répartie sur trois modes bien distincts - normal, pour vivre l’aventure “comme d’hab”, avec des joueurs déjà recrutés par leur club au moment de la partie, réalité, avec des transferts qui se calquent sur leurs vraies dates dans la vraie vie et ma réalité, dans laquelle les transferts estivaux n’ont jamais eu lieu et le joueur peut disposer d’une manne financière plus ou moins conséquente pour faire ce qu’il entend - l’aventure sur FM 24 se veut plus réaliste que les épisodes précédents. Les clubs achètent toujours des joueurs pour des

sommes folles mais un peu moins que par le passé, et surtout moins dès le début de partie. Ils vont surtout dépenser leur argent dans l’achat d’éléments qui leur font défaut, ce qui veut dire que la concurrence pour un joueur est beaucoup plus accrue que par le passé. Idem pour la tactique. Avant, il fallait une bonne saison à tout le monde pour analyser votre style de jeu et vous contrer. Cela arrive beaucoup plus tôt dans la saison et - attention -, pas forcément sur le terrain attendu d’ailleurs, avec un turnover moins étrange de la part des coaches adverses. Le “papa” de Football Manager, Miles Jacobson, a été clair : ces dernières années, son bébé s’est clairement inspiré de Pep Guardiola, l’entraîneur de Manchester City et lauréat en titre de la dernière Ligue des champions, nous rappelant lors de notre séjour anglais à quel point ce dernier innovait encore et toujours sur le plan tactique. C’est logiquement que les fonctions d’ailier et d’arrière latéral inversé, mises en application sur le rectangle vert par le coach espagnol, débarquent dans le jeu. Et toujours dans cette même optique, vos adversaires n’hésiteront pas à bricoler quelque chose pour vous faire tomber, quitte à changer de style de jeu et de compo quelques heures avant le match.

Enfin, élément important : on peut charger ses sauvegardes de FM 23 sur FM 24. Résultat ? On reprend la partie là où on l’avait laissée il y a quelques semaines mais avec les fonctionnalités du dernier épisode en plus et les championnats supplémentaires, comme la J-League, l’équivalent de notre bien vieille Ligue 1, mais au Japon.. Cela n’est peut-être qu’un détail pour vous mais pour les fans de Football Manager, cela veut forcément dire beaucoup.

Des transferts plus conformes au vrai foot, la tactique aussi

Pour ce qui est des transferts, qui reprennent le visage du football actuel - beaucoup de prêts avec option d’achat, des transferts au paiement étalé sur plusieurs mois, avec un maximum de bonus - l’arrivée des intermédiaires apporte une vraie touche de réalisme au jeu. Déjà parce qu’il sont monnaie courante dans le football. Ensuite parce qu’ils sont particulièrement utiles - comme dans la réalité - pour exfiltrer un joueur indésirable de votre club, après que les négociations pour un départ aient capoté avec le joueur et l’agent. Et même si divers paliers sont accessibles - selon l’urgence à vos yeux du transfert en question -, ces derniers sont là pour profiter de la situation et se faire un maximum d’argent sur votre dos, donc ce sera à vous de déterminer jusqu’où un tel transfert vous est nécessaire. Dans le même ordre d’idées et même si elle n’en est pas une, l’apparition de la plateforme TransfertRoom dans le jeu est une façon plus agréable de proposer vos joueurs au plus offrant, cette arrivée n’étant qu’un “skin” plus agréable de la traditionnelle fonction “Proposer aux clubs”.

Enfin, comment ne pas être complet en évoquant le rendu 3D des matches. Ce n’est pas l’argument de vente principal de Football Manager, loin de là et même s’il s’agit de son dernier soupir sous cette forme, le moteur utilisé depuis des années n’a pas été mis de côté cette saison pour autant. Pour preuve des conditions changeantes, l’arrivée des matches de nuit, de nouveaux gestes pour les joueurs et une lecture des matches bien plus réaliste encore. Oui, ce n’est toujours pas très beau mais c’est lisible, cohérent, fidèle à ce que chaque coach met en place sur le terrain et le but de la manoeuvre est de permettre au joueur de visualiser en temps réel la réussite ou l’échec de sa tactique. Pas de remporter un prix de beauté, même si là encore, pour convaincre de nouveaux adhérents, il faudra step-up niveau graphismes.

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Du clash pour tout le monde

Alors ? Pas besoin de tergiverser pour confirmer qu’à date, Football Manager 24 est bel et bien le meilleur de la série. L’ensemble n’en est pas moins perfectible et dans la révolution que souhaitent apporter les équipes de Sports Interactive - en chantier sur FM 25 depuis quelques années déjà - il s’agira de travailler un aspect plus chaleureux à l’ensemble. Vu le nombre d’heures passées sur FM, et malgré la possibilité de télécharger des skins, rendre les menus plus attrayants, notamment aux non-initiés, sera un des premiers challenges à relever. Ce ne sera pas le cas de l’IA, notamment en ce qui concerne la possibilité de générer soi-même des réponses aux entretiens que l’on peut avoir en cours de partie et d’éprouver soi-même le logiciel… Miles Jacobson ayant rejeté cette idée lorsque nous lui avons soumis la question. ChatGPT repassera.

En revanche, le jeu a gagné en profondeur et en réalisme. Les habitués du football ne seront pas surpris de voir leurs joueurs se rebiffer en cas de causerie jugée trop dure à leurs yeux - et ce, après une prestation catastrophique sur le terrain -, les clashes sont un peu plus fréquents et pour les désamorcer, en plus des promesses possibles aux joueurs, on pourra les challenger, histoire de se dédouaner en cas d’échec. Encore un ajout loin d’être gadget, et qui apporte plus de latitude au joueur pour gérer l’égo de son vestiaire. Car, pour gagner, rien ne vaut une unité parfaite.

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