Project Zero à 20 ans ! Et c’est, de plus, Halloween très bientôt ! L’occasion rêvée pour Tecmo Koei de tenter de nous refourguer un de leurs vieux bébés, probablement pas assez vendu car sorti uniquement sur Wii U fin 2015, et dernier opus en date de la saga. C’est aussi peut-être le moment de tester le marché afin de voir si cette licence est toujours aussi populaire… Bref. Nous, on y a joué. Est ce que ça vaut toujours le coup ? Parvient-il à s’en sortir sans l’atypique Gamepad de la Wii U ? Vous aurez droit a vos réponses après ces quelques minutes de lecture.

Collectionnite aïgue

Avant toutes choses, sachez que ce Project Zero : La prêtresse des eaux noires ne sera disponible qu’en téléchargement dans nos contrées. Un mal pour un bien tant la seule édition à être sortie chez nous il y a 6 ans - un collector avec Steelbook - était alors difficile à trouver et atteint aujourd’hui des tarifs démentiels sur les sites de revente d’occasion. Et au programme aujourd’hui, deux bundles : une édition simple vendue 40€ à sa sortie, et un “collector dématérialisé” avec artbook numérique - on ne l’a pas vu -  et des costumes des anciens personnages en contenu bonus téléchargeable pour 55€. A vous de voir si vous êtes prêt(e) à débourser 15€ de plus pour profiter de ces maigres suppléments. Si vous désirez malgré tout une boite qui prendra de la place sur vos étagères, sachez que le jeu sort en version “retail” au Japon et en Asie, mais uniquement sur PS4 et Switch. Et si les sites marchands font mention d’un patch Day One qui ajoutera la langue anglaise, qui ne se trouve donc pas sur la cartouche de base, aucune mention n’est faite des textes français - disponibles dans la version digitale européenne - ni de l’artbook ou des costumes DLC. Le pari de l’import est donc risqué. 

Trop polisson pour le monde

En tous cas, qui dit jeu Tecmo Koei dit jeu légèrement fripon. Et ce Project Zero n'échappe pas à la règle. Les deux héroïnes sont forcément très sexy, et habillées très court. Et l’eau présente un peu partout dans le jeu permet discrètement de mouiller les T-shirts ! Le jeu avait d’ailleurs fait parler de lui lors de sa sortie en Occident, en se voyant amputé de deux costumes, qui permettaient aux héroïnes de déambuler en lingerie fine. Nous vivions alors le début d’un changement d’époque sur la question de l’hypersexualisation à outrance, et cela continue aujourd’hui. En compensation de cette auto-censure, les joueurs du monde entier avaient reçu deux autres tenues, une de Zelda, et une autre de la Zero Suit de Samus Aran, imaginée par ces fripons de la Team Ninja dans Metroid : Other M. Et bien déjà, sachez que ces deux tenues sont absentes de cette ressortie. A la place, vous aurez droit à pas mal d’autres habits, dont des tenues punk, gothiques, de sport et des maillots de bain, avec quelques “color swap” des familles pour faire augmenter le nombre de fripes disponibles. Les costumes censurés - à moins d’utiliser un mod sur PC - resteront donc à tout jamais des exclusivités Wii U japonaises de Project Zero La prêtresse des eaux noires. Un mal pour un bien, on vous dit.

Remake : Zero

Outre ces nouveaux costumes, vous aurez aussi un autre bonus à ranger dans les nouveautés à vous mettre sous la dent : un mode photo, plutôt classe puisque l’on peut y placer un peu tous les fantômes désirés, choisir la pose de ses personnages ainsi que de multiples filtres. Un comble avec ce gameplay qui tourne autour de l’appareil photo ! Aussi, une héroïne de la série Dead or Alive viendra vous faire un coucou en devenant jouable après la fin de l’aventure, mais ce bonus était déjà présent il y a 6 ans. En termes d’ambiance, cela fonctionne toujours aussi bien, les décors sont bien creepy à souhait, tout comme la bande son, et pour peu que vous soyez sensibles aux histoires de fantômes, il y a de quoi se faire de belles frayeurs. Niveau jouabilité, c’est un peu moins la panacée : le Gamepad est absent, mais les contrôles gyroscopiques toujours présents. Certaines pirouettes de gameplay sont un peu désuètes avec un seul écran, mais au diable le motion gaming, le jeu s’en sort très bien sans cela. Par contre, il faut bien noter que malgré un côté arcade, voire rail shooter puisque ton personnage avance souvent tout seul, ou il faut photographier les fantômes cachés au bon moment sans les louper - Pokémon Snap ne renierait pas - afin de gagner des points pour acheter de la péloche et des costumes, le rythme global reste lent, très lent. De plus, l’exploration reste très “couloir”, et ce même si les extérieurs compensent un peu cet état de fait.

Un simple portage ? 

Ne reste plus qu’à parler chiffons, et si on aurait aimé vous dire que tout tournait au poil, ce ne sera malheureusement pas le cas. Déjà, dans le matériau d’origine, la caméra est capricieuse : elle se permet des petits “sauts” quand on change d’angle, et vient régulièrement se coincer dans les angles des couloirs. Techniquement, ce n’est pas dingue, et des mini freezes de quelques fractions de secondes, assez réguliers sur Switch, viennent ajouter au bordel de la caméra une surcouche dont on se serait bien passé. L’horreur n’est pas artistique, elle est technique. Sachez de plus que les graphismes commencent un peu à dater, mais que cela reste globalement potable, voire même parfois assez agréable pour la rétine. Enfin, spécificité Switch, les vibrations HD font encore une fois assez bien leur taf.