Foin des crossovers entre les briques danoises et les stars du ciné ou des comics ! Bye bye les Batman, Indiana Jones et autres Luke Skywalker. Avec LEGO Builder's Journey, plus d'action, plus de destruction, plus de figurines grimaçantes qui nous rabâcheraient volontiers que tout est super génial jusqu'à nous en faire dégueuler des arcs-en-ciel par tous les orifices. Place à la réflexion, au calme, à la simplicité. À une expérience contemplative qu'un coeur d'enfant n'a pas le droit de refuser.

Point and Brick

Dans LEGO Builder's Journey, vous n'incarnez personne. Vous êtes une main invisible, un curseur discret dont la tâche consiste à assembler des pièces de LEGO. Pour bâtir des bateaux de pirates ou des X-Wing et jouer avec ou les exposer derrière une vitrine virtuelle ? Pas du tout. Ici, vous ferez avancer l'histoire de deux personnages, un père et son enfant, empilements de cubes ou de briques arrondies, auxquels il arrive de drôles d'aventures, du genre qui vous éloignent et vous rapprochent. Pas besoin d'en dire plus, puisque la narration elle-même préfère le mutisme absolu et s'en remet à des jeux de couleurs et de lumières ainsi qu'à des mélodies d'ambiance pour traduire l'humeur du moment. Avec un certain succès, il faut le reconnaître.

Pour revenir à son principe, LEGO Builder's Journey présente plus d'une trentaine d'écrans en vue isométrique dans lesquels vous devez mettre ces bouts de plastique aux formes familières au bon endroit et ainsi créer un chemin vers la sortie du tableau. On prend la pièce, un clic gauche sec la fait pivoter, un long permet de la poser ou relâcher. Aucune difficulté, si ce n'est lorsque la perspective, à manipuler très légèrement avec le clic droit, fait capoter une connexion. Pour commencer, vous savez en un coup d'oeil quel objet prendre et où le placer. Puis les options s'élargissent, des mécaniques nécessitent un peu plus de discernement. Parfois même de la rapidité. La mise en place d'un motif pas très clair ou répétitif pourra rendre certains passages un peu plus fouillis. Là encore, hormis si l'on n'a pas mémorisé à quelle distance peuvent bondir nos héros, ou comment faire tourner une pièce rotative, il n'y aura rien pour freiner la progression.

L'important, c'est le voyage

C'est peut-être là que l'on éprouvera une petite déception : l'expérience LEGO Builder's Journey tourne court. Il faudra, au pire, 2 heures avant de voir défiler les crédits du jeu. Pour certains, ce sera un affront. Pour celles et ceux qui voient le verre à moitié plein, une bonne raison de ne pas résister. Peut-être de partager avec une(e) proche, un bambin et s'émerveiller devant les tableaux somptueux, dénués d'interface, purs, que nous propose Light Brick Studio. De prendre son temps, de savourer. Familial ? Casual ? Et alors ? Ses intentions sont claires et son atmosphère ainsi que son allure suffisamment magiques pour que l'on n'en retienne que des bonnes choses.

En particulier si l'on dispose PC équipé d'une carte Nvidia RTX. S'il vous fallait un exemple de ce qu'apporte le Ray-Tracing, le voilà : un rendu sublime à tous les niveaux, comme dans un rêve, qui permet de profiter d'effets de lumière et de réflexions éblouissants, au service d'un trip artistiquement réussi. Et un point supplémentaire sur l'appréciation finale. Testé sur un PC équipé d'un Ryzen 9 3900X, 16 GB de RAM et une RTX 2080 Super, LEGO Builder's Journey a tourné comme un charme sur un écran en résolution 5120x1440. Avec l'aide du DLSS et des ventilateurs agités, mais quand même.