Olivier Cortinovis

Les années se suivent et se ressemblent, pour le meilleur comme pour le pire. Les excellents titres déboulent à la vitesse de Mbappé, mon temps de jeu se réduit comme peau de chagrin, et mes (trop) rares moments de "gamer" se résument à martyriser mes potes sur des simulations sportives qui s'essoufflent aussi vite qu'un asthmatique sans Ventoline. C'est clair que j'aurai aimé être plus acteur de notre média, garder un oeil dans le rétro plutôt que de courir après l'actualité. Et ce, même si les tendances du moment, à savoir l'open world, de la réalité virtuelle et du battle royale me laissent carrément indifférent. De là à mettre mon gilet jaune pour réclamer une augmentation

TOP

1. Shadow of the Tomb Raider

Le meilleur épisode de la série depuis le tout premier. Cela fait moult années qu'un titre ne m'avait pas happé autant par son ambiance mystique et son travail artistique. Alors oui, ce dernier volet de la trilogie ne réinvente pas la roue mais Eidos Montreal a réussi à capturer l'esprit des Tomb Raider : ce mélange de moments contemplatifs, de phases d'exploration immersives et de séquences d'actions frénétiques. A ce juste équilibre s'est ajouté un cap supplémentaire franchi en termes de mise en scène (réalisation, bande-son) qui font de ce Shadow of the Tomb Raider une aventure extraordinaire.

2. Hitman 2

La saga des Hitman m'a toujours laissé aussi froid que son personnage principal. Mais j'ai voulu briser la glace en allant découvrir la face cachée de l'agent 47 et surtout explorer la richesse infinie de son gameplay, basé sur l'observation et la furtivité. J'y ai trouvé un coffre à jouets gigantesque tant le titre regorge d'objets et de déguisements multiples, une petite bombe d'humour et tous plein de puzzles bourrés de détails. Un road-trip dépaysant et foisonnant de possibilités. Oui, l'agent a fait mon bonheur !

3. A Way Out

Ce petit jeu d'action avait tout pour me plaire : sa formule misant uniquement sur la coopération, son histoire de détenus en cavale façon "Prison Break", la variété de ses mécaniques de gameplay, l'écriture des personnages... Les promesses de Josef Fares, son géniteur, n'ont pas toutes été tenues (ficelles narratives téléphonées, réalisation low-cost) mais la proposition était tellement originale que j'ai souhaité la récompenser. D'autant que l'aventure interactive, partagée avec mon frère, fut courte mais intense.

FLOP

1. Les remastérisations

Jusqu'ici, je n'avais rien contre les sorties opportunistes d'anciens best-sellers, remis au goût du jour. Je trouvais ça même plutôt cool de pouvoir se (re)plonger dans un titre qui nous avait marqué ou échappé. Encore faut-il que ces portages HD soient à la hauteur de l'opus original, ce qui est de moins en moins le cas ces derniers temps. J'en tiens pour preuve Shenmue 1 & 2, perclus de bugs techniques, ou encore la trilogie des Spyro, qui souffrent de la suffisance de ses développeurs. Un kif nostalgique dont le plaisir demeure intact mais qui aurait mérité d'être sublimé et pas esquinté.

2. Les jeux de tennis

Entre la fin de la Coupe Davis dans son format traditionnel et la disette vidéoludique, mon petit coeur en forme de balle jaune n'est que tristesse. Sept piges que j'attends comme un gosse le successeur de Top Spin 4 et autant d'années à ronger mon frein devant des ersatz de simulations tennistiques aussi grotesques les unes que les autres. C'est le cas de AO International Tennis et Tennis World Tour, lancées dans le grand bain beaucoup trop hâtivement et truffées de fautes directes. Un nouveau revers pour l'histoire virtuelle de cette discipline, si richement dotée.

3. La PlayStation Classic

Le meilleur récupérateur au monde n'est pas N'Golo Kanté, ni même Nicolas Dupont-Aignan, mais bien Sony cette année, avec sa PlayStation du pauvre ! Un bel objet de collection mais une insulte pour les fans de la première heure car dépourvu de Dual Shock et amputé des titres qui ont façonné mon CV de joueur. Ce ne sont pas des larmes de nostalgie mais des larmes de sang qui ont coulé devant cet émulateur libre de droit à la limite de la malhonnêteté. La forme sans le fond.


JEU LE PLUS ATTENDU DE 2019

Ori and the Will of the Wisps

Cela serait mentir que de vous dire que j'ai mis une alerte dans mon calendrier pour la sortie d'un titre en 2019. Tant de jeux à rattraper, déjà... Mais parmi ceux qui me font de l'oeil, la pépite de Moon Studios, ultra vendue par Julo, m'a charmé par son atmosphère poétique, ses contrées oniriques et ses mécaniques de gameplay aux petits oignons. D'autant que l'expérience initiale promet d'être sublimée par un monde encore plus vivant, des animations peaufinées et un tout nouveau style de rejouabilité.